République du Sénégal Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Université Cheikh Anta Diop Faculté des Sciences Juridiques et Politiques THEME : Les nouvelles orientations des politiques publiques Projet de recherche Master I Recherche de Science Politique Présentation : Khadidiatou SENGHOR Année universitaire : 2012-2013 Sujet : les nouvelles orientations des politiques publiques Résumé L'analyse des politiques publiques à pendant longtemps ignoré la dimension participative. Cela s'explique par le fait que les chercheurs se sont toujours préoccupés de réaliser des études synchroniques tournées vers le conseil aux décideurs et la question de l'efficacité de leurs actions Cependant depuis une décennie on sait ce que l'analyse des politiques publiques doit à la sociologie. En effet voilà quelques années maintenant que les chercheurs se sont tournés vers une approche sociologique et notamment plus interactionniste des politiques publiques. Parallèlement les mutations d'ordre économiques, sociales, culturelles et politiques aux quelles sont confrontées les sociétés obligent à l'Etat une plus grande considération en faveur de la participation des populations dans l'élaboration des politiques publiques. Cette évolution majeure est d'autant plus perceptible à travers l'utilisation de concept plus large d'actions publiques en lieu et place des politiques publiques mais également de la gouvernance inspirant une plus grande démocratie. Abstract 1. INTRODUCTION GENERALE L'évolution du contexte économique et social international incite aujourd'hui aux Etats la révision des politiques publiques. La croissance du rôle de l'Etat dans la régulation de rapports sociaux nécessite une prudence dans la gestion du principal moyen d'intervention des gouvernements. Depuis quelques décennies le concept de nouvelles orientations des politiques publiques devient une référence en appui aux moyens d'action de l'Etat. Cette étude se proposera de réexaminer les nouvelles orientations des politiques publiques, c'est-à-dire les mutations politiques induites par ce qu'il est convenu d'appeler la « gouvernance « dans les Etats d'Afrique de l'Ouest anglophones et francophones notamment. Si cette expérience a conduit à une instauration de la concertation, à l'animation et au débat dans le processus d'élaboration des politiques publiques entre des acteurs institutionnels, nous nous rappelons que la dimension de la participation du citoyen n'est pas prise au sérieux. Ainsi, l'analyse explicite de l'action des gouvernants qui (re)travaille la réalité « action publique « oblige à sortir de la logique universaliste des discours sur les politiques publiques d'antan, au profit d'une approche qui mettrait l'accent sur le caractère processuel des transformations et la singularité des expériences, à travers lesquelles ces discours peuvent s'incarner dans les faits. Sous ce rapport, nous mettrons particulièrement l'accent sur les la participation des citoyens dans le processus des politiques publiques notamment la prise en compte de leurs revendications comme moyens de régulation de l'ordre politique et social. Pour nous, rien n'empêche notre science d'observer le citoyen directement où il se trouve, dans les processus de régulation et de désordre, dans les conflits d'intérêts, bref dans l'épineuse question de la demande sociale. D'ailleurs si nous jugeons nécessaire de privilégier l'approche comparative et l'ancrage empirique, c'est justement pour rappeler que la science politique doit mettre en évidence des phénomènes d'autonomisation, des compétitions orientées par divers enjeux et intérêts, des stratégies, qui sont parfois perçus comme des représentations désenchantées, dépréciatives et réductrices de la réalité, mais qui sont pourtant les processus même à travers lesquels les groupes dominés ont gagné des possibilités inédites de se faire entendre. S'il arrivait, au-delà de son inscription dans une telle perspective épistémologique, que ce travail de recherche ait quelque utilité dans l'apport de connaissances à même d'éclairer les « coulisses politiques « et la typologie des manipulations, ce serait alors pour nous : « cerise sur le gâteau «. La participation des citoyens, c'est-à-dire les conditions de possibilité d'imposition de sa vision, d'exercer en tant que sujet de droit sa souveraineté et de trouver dans la gouvernance la plénitude de son bonheur, tel est donc le c?ur de notre interrogation. Le premier chapitre de cette étude définira le cadre théorique de l'analyse, à partir d'un réexamen critique de la littérature produite sur les politiques publiques intervenues en Afrique noire depuis les ajustements structurels. Le second chapitre spécifie la méthodologie de recherche utilisée - l'approche comparative- et justifie la pertinence de l'étude de cas. La deuxième partie devra décrire les résultats et les discuter. La conclusion présentera les apports principaux de la recherche, les implications politiques, les limites et pistes de recherche futures. 2. DESCRIPTIF ET INTERET Selon YVES BOISVERT et MAGALY BRODEUR : les sciences humaines et sociales se doivent d'être a l'image de leur temps «. Les mutations qu'ont subies les sociétés ont un effet considérable sur le processus d'élaboration des politiques publiques. Afin de comprendre ce phénomène, plusieurs chercheurs ont délaissé les approches traditionnelles pour se tourner vers des approches nouvelles a l'analyse des politiques publiques. En effet, en ce qui concerne l'origine et le développement de l...