LE RÉSUMÉ
Publié le 29/03/2014
Extrait du document
Invités à faire, à leur gré, le résumé ou l'analyse d'un texte,
les candidats optent le plus souvent pour le résumé qu'ils considèrent
comqie plus facile. Or il est moins aisé qu'il ne paraît de
réduire à une dizaine de lignes, un exposé d'une ou deux pages
sans rien éliminer de ce qui est essentiel. Pour y parvenir, il faut
s'appliquer méthodiquement à dominer l'ensemble, à en dégager
les grandes lignes et leur enchaînement. L'étude de plusieurs
textes d'une difficulté croissante permettra l'apprentissage progressif
de cette méthode.
Premier exemple
Il est emprunté à un passage de Dialogue avec le Visible de
René Huyghe (Flammarion).
L'ORIGINALITÉ DE,L'ARTISTE
L'originalité d'un artiste se marque aussi bien par son écart
d'avec les données fournies par la nature que par son écart d'avec
celles que son temps lui propose déjà élaborées.
6 EXPOSÉ D'UNE MÉTHODE
La nature qu'ont représentée les paysagistes hollandais du
xvue siècle est déterminée par la conformation de leur contrée
aussi bien que par l'esprit de leur génération. Pourtant, quand ils
sont grands, comme ils savent du thème fondamental tirer des
variations distinctes ! Le paysage de Rembrandt, conservé au
Musée de Cassel, et le fameux Coup de soleil de Ruisdaël du
Musée du Louvre semblent bâtis sur le même schéma. Le site
choisi est déjà, par bien des points, analogue. Il montre la plaine
du Nord étalée sous un vaste ciel, qui retient plus qu'elle l'attr;ntion,
parce qu'il est le mouvant théâtre où se joue le drame perpétuel
de la lumière et des nuées.
Cette campagne, déjà si particulière, est abordée au surplus dans
un esprit commun à toute école contemporaine : on y reconnaît un
accent typiquement septentrional et protestant, se complaisant à
la muette désolation de l'étendue, où l'homme ne peut que se sentir
infime parmi le jeu des forces qui l'emportent; s'y ajoute, plus
discrètement, la sollicitation de l'italianisme inclinant, pour
construire les formes, à amplifier l'importance des mouvements
de terrain jusqu'à en faire des collines, et à composer l'espace par
le tracé des chemins et des fleuves. Ajoutez qu'il existe encore une
troublante similitude dans la disposition des lieux.
Voilà bien des contraintes qui devraient amener une rencontre
des deux artistes. JI n'en est rien: deux univers différents se révèlent
ainsi que des planètes étrangères. Tout dans Rembrandt est présence,
surabondance de présence, tumulte et véhémence qui emplit l'espace
de ses jets de clarté, de ses masses d'ombres; tout est lyrisme qui
enfle, qui inonde et recouvre le réel emporté dans son feu. Par contre,
tout dans Ruisdaël est absence et vide, solitude et silence, que
troublent dérisoirement une eau qui court, un nuage qui glisse, un
cavalier, minuscule, qui passe. La plaine est un immense appel à la
contemplation et à la rêverie.
Appliquons-nous successivement à :
1° Dominer l'ensemble
Sur ce point la tâche du candidat ne saurait être facilitée
davantage. Le titre qui figure en tête exprime le sujet et définit
ainsi l'unité de l'ensemble. Le développement traite de l'originalité
de l'artiste.
«
6 EXPOSÉ D'UNE MÉTHODE
La nature qu'ont représentée les paysagistes hollandais du xvue siècle est déterminée par la conformation de leur contrée
aussi bien que par l'esprit de leur génération.
Pourtant, quand ils
sont grands, comme ils savent du thème fondamental tirer des
variations distinctes
! Le paysage de Rembrandt, conservé au
Musée de Cassel, et le fameux Coup de soleil de Ruisdaël du
Musée du Louvre semblent bâtis sur le même schéma.
Le site
choisi est déjà, par bien des points, analogue.
Il montre la plaine
du Nord étalée sous un vaste ciel, qui retient plus qu'elle l'attr;ntion, parce qu'il est le mouvant théâtre où se joue le drame perpétuel de la lumière et des nuées.
Cette campagne, déjà si particulière, est abordée au surplus dans
un esprit commun
à toute école contemporaine : on y reconnaît un
accent typiquement septentrional et protestant, se complaisant à
la muette désolation de l'étendue, où l'homme ne peut que se sentir
infime parmi le jeu des forces qui l'emportent; s'y ajoute, plus
discrètement, la sollicitation de l'italianisme inclinant, pour
construire les formes, à amplifier l'importance des mouvements
de terrain jusqu'à en faire des collines, et à composer l'espace par le tracé des chemins et des fleuves.
Ajoutez qu'il existe encore une
troublante similitude dans la disposition des lieux.
Voilà bien des contraintes qui devraient amener une rencontre
des deux artistes.
JI n'en est rien: deux univers différents se révèlent
ainsi que des planètes étrangères.
Tout dans Rembrandt est présence,
surabondance
de présence, tumulte et véhémence qui emplit l'espace de ses jets de clarté, de ses masses d'ombres; tout est lyrisme qui
enfle, qui inonde et recouvre le réel emporté dans son feu.
Par contre,
tout dans Ruisdaël est absence et vide, solitude et silence, que
troublent dérisoirement une eau qui court, un nuage qui glisse, un
cavalier, minuscule, qui passe.
La plaine est un immense appel à la contemplation et à la rêverie.
Appliquons-nous successivement à :
1° Dominer l'ensemble
Sur ce point la tâche du candidat ne saurait être facilitée
davantage.
Le titre qui figure en tête exprime le sujet et définit
ainsi l'unité de l'ensemble.
Le développement traite de
l'originalité
de l'artiste.
2° Dégager les grandes lignes de l'exposé
Ce développement est organisé en paragraphes.
Chaque para
graphe expose une idée essentielle.
Les grandes lignes de l'exposé
se dégagent de la simple disposition typographique.
Pour en.
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