Commenter un texte de théâtre
Publié le 07/10/2018
Extrait du document
• Le drame romantique, lancé par Victor Hugo en 1830 avec Hernani, rejette cette séparation entre comédie et tragédie et se caractérise par un mélange de genres et de registres :
- des héros qui peuvent être de basse condition (Ruy Bias) et qui peuvent vivre des situations tragiques de façon noble ;
- une exploitation de tous les registres au cours de la pièce, le spectateur passant du rire à la pitié.
• Le théâtre de l’entre-deux guerres et de la période de l’Occupation se caractérise par la réécriture et l’actualisation de mythes antiques, sous des formes variées et libres, mêlant les registres (Èectre de Giraudoux 1937, Antigone d’Anouilh 1944).
• Le théâtre de l’absurde, né dans les années 1950 (avec Ionesco et de Beckett), modifie profondément les formes théâtrales, en contes tant radicalement les notions d’intrigue, de personnage et en renouvelant le fonctionnement du dialogue. Il s’intéresse à l’absurdité du langage et de la condition humaine.
Quelle que soit la forme théâtrale à étudier, il faudra que l’élève s’interroge sur les objectifs du théâtre : distraire, plaire ou émouvoir, mais aussi témoigner, enseigner, faire réfléchir ou délivrer un message.
I Quelle histoire (ou intrigue) est mise en scène ?
L’élève doit situer le passage à commenter dans l’œuvre. Pour y parvenir, il doit être capable de déterminer à quelle phase de l’action dramatique (drama en grec ; d’où le sens de l’adjectif « dramatique » qui est synonyme de « théâtral ») le passage à étudier correspond. On peut distinguer trois grandes phases, de longueur inégale :
• L'exposition qui fait entrer le spectateur au cœur de l’action, en lui donnant des i ndications sur la situation initiale, le temps, le lieu et les personnages. Elle se déroule sur les premières scènes de la pièce (parfois tout l’acte 1 dans le théâtre classique).
• Le nœud de l’action constitue le cœur et le développement de la situation initiale. Il déploie une crise marquée par l’affrontement d’objectifs opposés. Les personnages s’affrontent en raison de leurs intérêts divergents. Des obstacles surgissent et des péripéties
• A qui parle le personnage de théâtre ? Le texte théâtral se caractérise par la double énonciation : la parole s'adresse à la fois aux personnages de la fiction dramatique, mais aussi au public, qui devient un second destinataire, toujours présent qui entend et voit tout ce qui se passe sur scène, contrairement aux différents personnages. Des signes trahissent donc cette présence constante du public et cette double destination : le monologue, l'aparté (un personnage baisse la voix pour se parler à lui-même ou pour ne s'adresser qu'à l'un des personnages présents sur scène, sans être entendu des autres interlocuteurs, mais en étant entendu du public), la rupture de l'illusion théâtrale (le personnage s'adresse directement au public, brisant ainsi l'illusion et jouant de la complicité avec le public).
• Dans quel but ? Au théâtre la parole est acte, elle a une valeur pragmatique. Par la parole, le personnage essaie d'agir sur son interlocuteur afin de faire évoluer la situation.
• De quelle manière ? Pour étudier l'efficacité de la paroie et les rapports de force entre les interlocuteurs, il convient d’examiner le volume, la répartition et l'enchaînement des répliques :
- Le volume des répliques : quand une réplique prend un volume imposant (à partir de quinze lignes ou vingt vers en moyenne) on parle de tirade. La tirade est le signe d'une maîtrise de la parole et donc de l'échange. Elle montre aussi le désir d'approfondir un sujet. Elle a pour effet de ralentir le rythme de l'échange. Quand, au contraire, l'échange se fait plus vif, à l'aide d'une succession de répliques courtes, de volume égal, de formes similaires (du point de vue de la syntaxe et du lexique notamment), on parle de stichomy-thie. L'échange donne alors lieu à un véritable duel verbal entre deux personnages, qui ne veulent ni l'un ni l'autre céder du terrain dans la maîtrise de la parole et de l'action.
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sonor
es ,.
liés à la représenta tion seront forcément limités.
Mais il
fau dra tou jour s avo ir à l'e sprit que le texte de théâ tre est fait pour
être dit, joué, vu et enten du.
L'intitu lé même de l'ob jet d'é tude invite
l' élè ve à ne jamais perdre de vue cette spécificité, et même à l'e x
ploi ter de façon privi légiée.
Peut-être d'aill eurs un document icono
gr aphique viendra-t-il, dans le corpus d'ensemble du sujet, sugg érer
à l'élè ve cet aspect et l'aider à envisager la représenta tion théâtrale
à partir d'une page de théâtre.
L'i
dentification des genres et des registres
Cette réflexion sur la représenta tion théâtrale doit être menée, de
faç on ordonné e, dans le cadre d'un contexte culturel et littéraire.
Un
élè ve de premi ère doit être capable de distinguer les princi paux genres
dr ama tiqu es et de mener une réflexion sur le conce pt de genr e.
Il
fa udr a aussi que l'élè ve s'interroge sur la conc ordance entre genr e et
re gis tre.
Il est à souligner que la classe de premi ère a pour objectif
de pr endre en comp te des œuvres présentant à cet égar d des mixi
tés génériq ues comple xes (trag i-comé die, dram e, théâtre de l'entre
deux-guer res).
LES NOTIONS ET QUESTIONS CLÉS
POUR ANALYSER UN TEXTE DE THÉ ÂTRE
Pour analyser un texte de théâtre , il est impor tant de conna ître les
procédés de l'écritur e th éâtr ale, afin d' être en mesur e de poser une
série de questions ind ispensables à la prépara tion du commentair e.
Ces questions peuvent être regr ou pées autour de qua tre grands axes :
les genr es et les regis tres, l'histoire, la par ole, la représenta tion.
Comment identifier les genres
et les registres au théâ tre ?
En d'au tres termes, comment identifier un texte théâtral ? Selon
les époques, le théâtre se présente sous la forme de sous-genr es
préc is, ou au contr aire n'ob éit pas à des contraintes de genre.
Nous
ne présenter ons donc que quelques formes spécifiques..
»
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