Médecine: Les personnes handicapées
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Durant l'Antiquité, la naissance d'un enfant handicapé était perçue comme un châtiment divin pour une faute supposée des parentsou des grands-parents : les codes interdisant l'infanticide ne s'appliquaient pas à ces enfants.
Dans les autres groupes, le droit devie et de mort exercé par le chef de famille autant que les dangers de la malnutrition (les aliments étant réservés aux valides)laissaient aux handicapés peu de chances de survie.
Le grec Aristote fut le premier à rejeter l'idée de punition divine, pourtantreprise avec force par les premiers chrétiens héritiers d'une puissante tradition judaïque.
Même saint Augustin, vers l'an 350,excluait les déficients mentaux de la communauté parce que jugés inaccessibles à la foi.
Le Moyen Âge ne fut pas moins sévèreavec les infirmes mentaux ou physiques en contestant leur droit à une propriété qu'ils ne pouvaient défendre les armes à la main.L'imparfait, le laid, l'idiot, l'infirme ne pouvaient être alors que l'oeuvre du démon ou la punition du pécheur...
Les premiers établissements de soins pour handicapés mentaux furent créés au XVII e siècle par saint Vincent de Paul.
Les premiers hôpitaux pour infirmes moteurs ne sont apparus qu'en 1610 à Annecy grâce à François de Sales et Jeanne de Chantal.L'abbé de l'Épée (1712 - 1789) ouvrit à Paris la première école pour sourds-muets et Valentin Haüy (1745 - 1822) s'attacha lepremier à l'instruction professionnelle des aveugles.
C'est grâce à leur ténacité et leurs résultats que les enfants handicapés ontcommencé à être perçus comme méritant autant de soins et d'attentions que les autres.
La notion d'enfant handicapé a constamment évolué.
Les handicaps physiques ou sensoriels ne sont plus considérés aujourd'huicomme une déficience globale de l'enfant ou de sa personnalité mais comme une difficulté supplémentaire à franchir pour menerune vie autonome.
Néanmoins, l'idée associant handicap à punition persiste encore dans de nombreuses traditions, même en Europe.
Elle a d'ailleursdramatiquement ressurgi sous le régime nazi qui pratiqua l'extermination des handicapés au même titre que celle des juifs et destsiganes.
Dans les anciens pays socialistes, comme la Roumanie, les enfants handicapés vivaient dans des conditions inhumaines,regroupés dans des établissements sans personnel éducatif qualifié ou équipement élémentaire, même sanitaire.
Ailleurs dans le monde, la difficile lutte pour la survie des bien portants se fait presque toujours au détriment des handicapés quisont au mieux condamnés à la mendicité.
Les seuls systèmes d'éducation ou d'assistance sont le fait d'oeuvres humanitaires oureligieuses.
Sous prétexte d'éducation et de surveillance spécialisées, les handicapés ont longtemps été regroupés entre eux dans des lieuxréservés : écoles pour aveugles, pour sourds-muets, instituts pédagogiques.
Si cela se comprend pour les handicaps quidemandent une pédagogie particulière, l'exclusion de l'école ordinaire ne se justifiait pas pour de nombreux handicaps purementphysiques.
La doctrine a changé et la société souhaite aujourd'hui que les enfants handicapés puissent vivre avec les enfantsnormaux, autant à l'école que dans les activités de loisirs et les centres de vacances.
L'enfant mongolien ou paraplégique a le droitd'être intégré et non pas confiné dans un ghetto avec ses semblables.
L'absence d'accès aux classes pour les fauteuils roulants parexemple interdit pourtant encore à de nombreux enfants paralysés d'être scolarisés dans l'école de leur quartier.
La loi qui impose l'accessibilité matérielle de tous les bâtiments publics aux handicapés existe, mais elle est encore loin d'êtreappliquée partout.
Les trottoirs des villes, les transports en commun sont toujours quasiment impraticables ou inaccessibles auxhandicapés.
Quelle que soit la volonté exprimée par ses responsables et les progrès accomplis depuis le Moyen Âge, la sociétéoccidentale commence à peine à mettre réellement en oeuvre une politique d'intégration des handicapés.
Les enfants handicapés en France
On estime que 10% de la population en France présente un handicap, tous degrés de gravité et tous âges confondus.
Pour laseule tranche d'âge de zéro à dix-huit ans, les évaluations annoncent environ 200 000 handicapés mentaux dont 50 000 débilesprofonds, 40 000 déficients moteurs dont 13 000 d'origine cérébrale, 19 000 déficients auditifs, 13 000 déficients visuels, et 20000 troubles psycho-affectifs graves.
Leur prise en charge est régie par une loi d'orientation du 20 juin 1975 et ses nombreuxdécrets d'application.
La reconnaissance du handicap se fait au niveau départemental.
Pour l'enfant, l'instrument administratif essentiel est la Commission départementale d'éducation spéciale (CDES) composée dereprésentants de la Direction départementale de l'action sanitaire et sociale (DDASS), de l'Inspection d'académie, de la Sécuritésociale et d'au moins un médecin.
Elle se prononce sur le degré de handicap, sur l'orientation du sujet vers le circuit scolairenormal ou vers un établissement d'éducation spéciale, ainsi que sur les droits à l'attribution des allocations ou aides financières etmatérielles particulières : soins à domicile ou aide ménagère par exemple.
Le dossier soumis à la CDES par les parents ouvre ledroit à l'Allocation d'éducation spéciale (AES) pour les enfants ayant un taux d'incapacité permanente d'au moins 80% et cecijusqu'à leur vingtième année..
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