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Médecine LES MALADIES GÉNÉTIQUES

Publié le 11/02/2019

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Les facteurs nécessaires à l’apparition de la maladie sont la présence de plusieurs gènes qui créent une prédisposition ou un risque élevé, des facteurs extérieurs tels une infection virale ou bactérienne, une agression toxique (produits chimiques, radiations, rayons solaires), l’avancement de l’âge qui diminue l’expression de certains gènes ou en favorise d’autres. Parmi les maladies polygéniques multifactorielles identifiées, on trouve les différents diabètes, l’asthme, l’eczéma, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, la maladie de Parkinson, la psychose maniaco-dépressive, la schizophrénie, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, la spina bifida (malformation de la moelle épinière favorisée aussi par la carence en acide folique ou vitamine B9), l’hypertension artérielle, l’athérome, la myasthénie, la polyarthrite rhumatoïde, la spondular-thrite ankylosante et la plupart des cancers ou des maladies auto-immunes.

 

La présence de gènes de susceptibilité ou de prédisposition n’implique pas la survenue obligatoire de la maladie. Ainsi les femmes porteuses de certains gènes BRCA ont plus de risques que les autres de développer un cancer du sein mais elles peuvent y échapper et des non porteuses font aussi des cancers mammaires. L’identification progressive de tous ces gènes permettra un jour de mieux cibler la prévention, en incitant les sujets prédisposés à se soumettre à une surveillance médicale plus étroite sur certains points précis.

 

Les maladies exceptionnelles

 

Les maladies mitochondriales sont une variété de maladies génétiques qui concernent les quelques gènes contenus dans les mitochondries et transmis par la mère à ses enfants des deux sexes. Les formes précoces, qui touchent toutes les cellules du corps, sont peu compatibles avec la vie. Des formes tardives ou à développement lent sont responsables de maladies cérébrales, ophtalmiques ou musculaires difficiles à déceler, telles les myopathies mitochondriales.

 

Les maladies lysosomales sont une trentaine de troubles monogéniques qui portent sur les enzymes des lysosomes, chargés de l’élimination des déchets dans l’organisme. Leur fréquence est d’environ 1/5000 naissances et elles touchent

 

3000 personnes en France. Elles provoquent l’accumulation de déchets toxiques dans les cellules, musculaires ou nerveuses par exemple, responsables d’une lente dégradation des tissus concernés. Les plus connues sont les maladies de Gaucher (12 000 victimes dans le monde dont 5000 aux États-Unis et 500 en France) et de Hurler, ou l’adrénoleucodystrophie illustrée par le film L’huile de Lorenzo qui raconte l’histoire vraie de parents qui ont réussi à force de travail et de lutte à mettre au point une huile non toxique pour les enfants victimes de cette maladie.

 

Les moyens d’étude

 

Le premier moyen d’étude d’une maladie génétique est la reconstitution d’un arbre généalogique, qui indique au généticien le mode de transmission lié au sexe ou non, et le caractère dominant ou récessif de l’anomalie. Mais il existe des anomalies sporadiques, sans antécédent familial, parfois dues à une mutation provoquée par une irradiation médicale ou industrielle, ou l’action de toxiques tels les médicaments anticancéreux ou le gaz moutarde.

 

Le caryotype est un examen essentiel. Des cellules prélevées sur un individu sont mises en culture et le biologiste repère une cellule en phase de division, quand ses chromosomes sont bien individualisés. Il la photographie, puis classe les chromosomes en fonction de leur taille et de leur forme pour obtenir le tableau complet. Des techniques de coloration ou de fluorescence mettent en évidence des particularités invisibles sans préparation, telles les délétions ou les translocations.

 

La génétique moléculaire est le plus grand progrès de ces dernières années. Un fragment d’ADN prélevé sur le chromosome d’une cellule ou retrouvé dans une trace biologique (sang, sueur, cheveu) suffit à dresser la carte génétique entièrement spécifique de chaque individu (en dehors des jumeaux homozygote) : il existe plus de 70000 milliards de combinaisons possibles. Une première machine recopie l’ADN en multiples exemples par la Polymérase Chain Reaction ou PCR, puis d’autres appareils découpent les gènes un à un en isolant les bases azotées dans l’ordre où elles se trouvent. Les principales applications de ces techniques sont dans la recherche d’une anomalie génique précise sur un fragment de chromosome, la comparaison familiale dans une recherche de parenté (paternité le plus souvent) à la demande de la justice, ou dans l’identification judiciaire de victimes comme de

 

tation possible.

Le conseil génétique

 

Les consultations de conseil génétique ont pour but d’aider les familles à mesurer les risques encourus par une grossesse débutante ou simplement désirée quand il existe un risque connu du fait d’antécédents familiaux ou de l’âge élevé des parents, ainsi que pour comprendre l’origine de certaines stérilités rebelles ou avortements spontanés à répétition (diagnostic préconceptionnel).

 

Outre l’interrogatoire généalogique et les examens cliniques ou échographiques classiques, les généticiens disposent de moyens fiables pour identifier une maladie génétique suspectée (diagnostic prénatal). Des cellules embryonnaires peuvent être prélevées dans l’utérus par amniocentèse, ponction du liquide amniotique dans lequel baigne l’œuf. Cet examen présente 1 % de risques d’avortement accidentel et pourrait être bientôt supplanté par la recherche de cellules embryonnaires passées dans le sang maternel à travers le placenta. Une simple prise de sang suffira quand les biologistes disposeront de machines capables de repérer à coup sûr une cellule embryonnaire parmi des millions de cellules maternelles.

BIOÉTHIQUE ET GÉNÉTIQUE

 

La loi sur la bioéthique admet que la connaissance précoce d’une anomalie génétique grave, certaine ou fortement probable, offre aux parents le choix de poursuivre ou non la grossesse en cours.

 

En revanche, elle s'oppose formellement à ce que des tests génétiques soient pratiqués sur des enfants mineurs à la recherche d'une maladie à développement tardif, comme la chorée de Huntington, une maladie mortelle en quelques années qui survient autour de 40 ans. Le poids de l'information serait souvent trop lourd à porter alors que rien ne permet de prédire l’avancée de la science quand ces enfants seront malades.

 

L’utilisation des tests génétiques dans un but autre que médical est à ce jour strictement et mondialement exclu, notamment pour le recrutement de dirigeants, de cadres ou de chercheurs dans l’industrie.

« Les maladies génétiques LA CAUSE DE LA TRISOMIE 21 échange de matériel génétique ovule anormal: deux chromosomes 21 + spermatozoïde + � normal� chromosome 21 _ - ovule Immature contenant la paire de chromosomes 21 première division cellulaire + � - - - - ® CD:�.ti® ® œuf fécondé anormal: trisomie 21 œuf fécondé non viable: œufs fécondés normaux: (trois exemplaires du chromosome 21) absence de chromosome 21 une paire de chromosomes 21 i Normalement, le patrimoine génétique A humain se compose de 46 chromosomes, appariés deux à deux en 23 paires.

Dans la trisomie 21, les chromosomes 21 existent en trois exemplaires au lieu de deux (cercle bleu).

- la protéine n'est pas modifiée et la mutation n'apparaît pas; - la protéine est modifiée mais reste fonction­ nelle: la maladie n'apparaît pas toujours, mais des anticorps peuvent être produits contre elle à n'importe quel moment de la vie comme si elle était une protéine étrangère; -la protéine est modifiée et non fonctionnelle; - la protéine est amputée parce que sa synthèse s'arrête au niveau de la mutation devenue signal de fin du code génétique ou dont la lecture devient impossible.

Dans ces deux derniers cas, la maladie génétique apparaît ou l'œuf est éli­ miné après une mort précoce.

Les maladies monogéniques Les maladies monogéniques sont la consé­ quence de l'altération d'un seul gène, dont un exemplaire, ou allèle, est fourni par chacun des deux parents dans les chromosomes homologues d'une même paire.

Un individu est homozygote quand les allèles sont identiques, et hétérozygote quand ils sont différents.

Les médecins ont identifié à ce jour environ 3000 maladies monogéniques, dont certaines sont assez fréquentes.

La drépanocytose est une anomalie de l'hémoglobine qui touche une per­ sonne sur 500 dans la population noire d'Amé­ rique ou d'Afrique, ce taux élevé s'expliquant par la lenteur des complications qui laisse le temps aux porteurs de transmettre le gène à leurs enfants et par la protection naturelle que la dré­ panocytose confère contre le paludisme, grand pourvoyeur de décès dans les contrées tropi­ cales.

La mucoviscidose touche un enfant sur 2 50 0 mais une personne sur 25 porte un gène anormal sur l'un de ses deux chromosomes dans la population générale.

Les maladies monogéniques se transmettent selon la loi de Mendel.

Les anomalies qui portent sur les 22 paires de chromosomes somatiques ou autosomes s'expriment dans la même proportion quel que soit le sexe de l'individu.

Un gène anor­ mal est dominant quand il s'exprime à l'état hété­ rozygote, par exemple s'il induit la synthèse d'une protéine anormale qui entraîne une réaction de l'organisme.

Un gène anormal est récessif quand il ne s'exprime qu'à l'état homozygote, par exemple si l'anomalie des deux allèles empêche totalement la synthèse d'une protéine fonctionnelle.

Les anomalies qui portent sur les chromo­ somes sexuels ou gonosomes X et Y ont une expression particulière.

Chez la fille, elles se com­ portent comme les anomalies dominantes ou récessives des autosomes et une femme (XX) peut porter un gène récessif sans être malade.

!.:exemple le plus connu est celui de l'hémophi- UNE CELLULE NORMALE UNE CELLULE ANORMALE lie B, maladie de la coagulation sanguine trans­ mise par les mères à leurs garçons ou à leurs des­ cendants lointains à travers une cascade de mères conductrices saines.

En revanche, le garçon exprime pratiquement toujours les anomalies du X, car elles ne peuvent être contrebalancées par le gène normal de l'autre chromosome.

Le risque de transmission d'un gène anormal La probabilité de transmission d'une maladie monogénique due à un gène autosomique domi­ nant est de 1/2 dans les formes hétérozygotes, de 1/1 dans les formes homozygotes compatibles avec la vie.

La probabilité de transmission d'un gène récessif est identique, mais la maladie n'ap­ paraît que si les deux parents transmettent le gène: la probabilité d'être atteint est de 1/4 pour chaque enfant, 1/2 sera porteur sain et 1/4 sera indemne du gène.

Pour les gènes récessifs liés à l'X, chaque gar­ çon d'une mère porteuse a une probabilité de 1/2 d'être atteint.

Une fille sur deux sera conduc­ trice du gène.

Si le gène altéré est dominant, toutes les filles d'un père atteint seront malades mais ses garçons seront indemnes car il leur transmet le chromosome Y Les enfants d'une femme atteinte ont un risque sur deux d'être atteints, quel que soit leur sexe.. »

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