Les maladies émergentes

« chaque année cette maladie, principa lement en Asie du Sud-Es~ en Océanie, en Amérique latine et dans les Carafües.

Elle provoque ainsi 30000 décès par an.

Car à côté de la forme bénigne, marquée par de la fièvre et des douleurs musculaires et articulaires, une forme hémorragique a récemment fait son apparition , devenant même la première cause de morta lité infantile dans certains pays d'Asie.

Or, les changements environnementaux et les pt'obl •mes sanitaires que connaissent ces régions ~- ~~--;,,.

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; ·-11! en plein développement offrent un terrain particulièrement favorable au pullulement du moustique.

LE (HIKUNGU NYA Le récent acclimatement du moustique du genre Anes aux latitudes nord- américaines et européennes révèle un potentiel d'adaptation non négligeable.

En 2006, cette maladie paralyse les fles françaises de La Réunion et de Mayotte en y propageant le virus chikungunya (qui signifie« marcher courbé» en swahili) .

205 000 personnes ont été infectées et soig nées à l'aide d'antalgiques et d'anti-inflammatoires classiques.

Le chikungunya n'est pas une maladie nouvelle .

Le virus a été isolé pour la première fois en 1953 lors d'une épidémie de fièvre en Tanzanie .

La maladie , qui sévit à l'état endém ique en Afrique, présente des symptômes proches de ceux de la dengue avec, dans de rares cas, des comp lications neurologiques mortelles.

LES MALADIES INFECTIEUSES D'ORIGINE ANIMALE OU ZOONOSES Si la plupart des décès sont dus à des maladies infectieuses émergentes ou résurgentes d'origine humaine , les trois quarts des affections nouvelles sont d'origine animale .

Le plus souvent inoffensifs pour leur hôte animal, les micro-organismes responsab les de ces pathologies peuvent s'avérer dangereux pour l'homme .

Plus de 200 zoonoses ont ainsi été décrites à ce jour .

LEs ZOONO SES À TllANSMISSION DllEm Les épidémies de fièvre hémorragique provoquées par des virus du genre Filovirus semblent toutes avoir pour point de départ un contact avec des singes infectés .

Mais on a récemment découvert que le véritable réservoir naturel de l'un d 'eux, le virus Ebola , est la chauve-souris .

Qu'il s'agisse de ce dernier, isolé en 1976, ou du virus Marburg.

identifié en 1967, la transmission à l'homme -par contact direct et par aérosol -se traduit par un taux de morta lité très élevé (proche des deux tiers dans le cas d'Ebola).

Ces virus provoquent en effet chez leur hôte la liquéfaction des organes, entraînant des hémorragies qui multip lient d 'autant les sécrétions contaminantes (voie de transmission interhumaine) .

La fièvre hémorragique de Lassa, observée pour la première fois en 1969 dans cette ville du Nigeria , est due à un virus de la famille des Arenaviridae.

Sévissant à l'état endémique dans cette région , cette fièvre présente des symptômes et des modes de contamination analogues à ceux d'Ebola, mais à une toute autre échelle : près de 300000 personnes sont infectées chaque année, dont 5000 ne survivent pas, alors qu'il existe un traitement efficace .

!:infection à virus Hendra apparue dans Transmission de la grippe aviaire oiseau migrateur porte ur du virus H5Nl IJ transmission du virus oiseau domestique contaminé homme atteint de la grippe h umaine homme porteur du virus modifié une écurie en Australie en 1994 et celle "-------------..--------------.------------- _, à virus Nipah identifiée 4 ans plus tard dans un élevage porcin en Malaisie ont toutes deux infecté l'homme.

Provoquées par deux virus du type Paromyxoviridae dont le réservoir naturel semble être des chauves-souris frug ivores du genre Pteropus, ces deux nouvelles zoonoses entraînent chez l'homme une forte mortalité par méningite ou encépha lite.

Même si aucune transmission interhumaine n 'a jamais été constatée, leur virulence et le passage à l'homme par simple contact ont amené plusieurs équipes de chercheurs à travailler au développement d'un vaccin pour les animaux et d'un traitement pour les hommes .

Le mode de contamination le plus inquiétant demeure évidemment la voie aérienne .

Lointain parent du fameux virus Hl Nl à l'origine de la grippe « espagnole » qui fit 20 millions de morts dans le monde en 1918-1919 , le virus HSNI dit de la grippe « aviaire » infectait l 'homme pour la première fois en 1997 à Hong -Kong.

Celui-ci provoqua la mort de 6 personnes parmi les 18 cas répertoriés.

Hautement contagieuse , cette grippe est une infection aiguë d'origine virale qui affecte l'homme et de nombreuses espèces animales.

Apparue dans les élevag e s intensifs de volailles - d' où sa dénomination -la nouve lle souche a ensuite contaminé les oiseaux migrateurs.

Car si H5N 1 ne semble pas se transmettre d 'homme à homme en dehors d'un contact prolongé, sa recombinaison avec un virus de la grippe humaine en une souche inconnue de nos systèmes immunitaires n'est pas exclue .

Également parti de Chine , le virus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS , infecta en quelques mois seulement près de 8 000 personnes à travers le monde en 2003 , entrainant le décès de 10% d 'entre elles .

Si les premiers signes ressemblent en effet à s'y méprendre à ceux d 'une grippe ordinaire , les difficultés respiratoires qui s'ensuivent sont telles qu'elles peuvent s'avérer fatales .

C'est une coopération internationale qui est à l'origine de l'identification de l'agent: un coronavirus transmis par un rongeur et se développant dans le système respiratoire .

Le mode de contamination provoqua un début de psychose entretenue par le port du masque .

En fait, les malades sont contagieux à des degrés divers : 80% des cas répertoriés à Singapour n'ont ainsi jamais transmis la maladie .

Un vaccin est en cours de développement LES ZOONO S ES À TllAN S M IS SION VECTORIELLE Transmis principalement par des moustiques du genre Culex , le virus West Nile (du nom du district d'Ouganda où il fut isolé pour la première fois en 1937 ) est un Flavivirus qui, dans 11 % des cas, provoque chez l'homme une fièvre pseudo-grippale dégénérant parfois en méningite ou en méningo-encéphalite et tuant 40 % des malades.

Son réservoir naturel , les oiseaux migrateurs, explique en partie une couverture géographique remarquable et préoccupante : de l 'Afrique à l'Asie , en passant par l'Europe , les États-Unis et l'Australie .

!:encéphalite japonaise est une infection grave , entrainant la mort de 25 % des cas cliniques , s o it près de 10 000 décès par an.

La propagation du virus dans les élevages porcins n 'est sans doute pas étrangère à sa forte prévalence .

!:épidémiologie de la fièvre de la vallée du Rift en fait une maladie émergente typique qui se traduit chez l'homme par une infection grippa le, voire une fièvre hémorragique d 'évolution fatale .

Apparue en effet quelques années seulement après la mise en eau du barrage d'Assouan en Égypte en 1970, elle infecta près de 200 ooo personnes et fit 600 victimes .

Jusqu'alors isolées du virus responsable de la maladie par la barrière saharienne , ces populations non immunisées y ont été brutalement exposées par la mise en service du barrage .

Mais d'autres facteurs plus ou moins liés aux activités humaines semblent impliqués dans l'émergence de zoono ses : le réchauffement climatique qui favorise la prolifération du vecteur et une urbanisation qui rapproche toujours plus les habitations humaines des hôtes réservoirs.

Le cas de la maladie de Lyme , du nom du comté des États-Unis où elle fut identifi é e en 1982, en est la parfa ite illustration.

Tran smise par des tiques du genre lxatles.

la maladie ne cesse de progresser , touchant plusieurs régions des zones tempérées et froides de l'hémisphère Nord .

Ce sont ainsi près de 50000 personnes supplémentaires qui contracteraient chaque année la maladie en Europe .

Provoquée par une bactérie du genre Borrelia , elle se manifeste dans un premier temps par une plaque rouge caractéristique , puis évolue vers des troubles d 'ordre neurologique ou ostéo-arthritique entraînant le décès dans 3 % des cas environ .

LES ZOON OSES À TRANSMIS SION ALIME NTAIRE !:aliment transformé est sans doute la matière organique la plus exposée aux dérives des rapports de l'homme avec la nature .

La crise de la «vache folle » est de ce point de vue assez exemplaire .

!:agent infectieux de l'encéphalite spongiforme bovine ou ESB est non conve ntionnel : il s 'agit en . .- ,- ~ _, 1 -:_ l effet d 'une protéine, le prion, dont la forme atypique empêche son élimination par l'organisme.

Or, son accumu lation dans le cerveau provoque la dégénérescence et la mort des neurones .

!:incorporation d'abats à risque dans les farines anima les utilisées comme compléments protéiniques pour les élevages de bovins est à l'origine de l'apparition de la zoonose au Royaume-Uni en 1985 .

!:abattag e et l'incinération systématiques des troupeaux infectés ont permis de limiter sa propagation chez l'homme par ingestion de viande infectée sous la forme du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt­ Jakob.

D'issue fatale , celui-ci a infecté p lusieurs dizaines de personnes au Royaume-Uni et en France .

Ces chiffres ne sont pas comparables avec ceux des zoonoses d 'origine bactérienne .

Transmises par la consommation de produits animaux ou de leurs dérivés contaminés , ces toxi-infections se manifestent en général par des diarrhées , dans certains cas hémorragique s.

Près de 2 millions de personnes en décédaient dans le monde en 1998 , la plupart victimes de bactéries d'origine animale du type Salmonella , Campy/obader , Escherichia coti, Yersinia ou Listeria , de plus en plus résistantes aux antimicrobiens.

Ainsi , si l'homme semble de plus en plus directement impliqué dans l'émergence de ses propres maladies , il est aussi en mesure d'en enrayer la progression par une meilleure connaissance et l'internationalisation des systèmes d'alerte .. »