LE MALADE ET LA TERMINOLOGIE La notion d'usagé, de client forme toute la terminologie permettant de nommer le malade.

LE MALADE ET LA TERMINOLOGIE La notion d'usagé, de client forme toute la terminologie permettant de nommer le malade. I. LES CHANGEMENTS DE STATUT DU MALADE. Depuis le XIXème siècle, on est passé de la dénomination du malade à celle de patient, de patient à usager, et d'usager à client. Depuis quelques années, il est souvent question du malade-citoyen, ou du patient-citoyen ou du clientcitoyen. L'ensemble de ces termes est fréquemment utilisé. La modernisation de la médecine est introduite au XIXème siècle. Le malade comme personne disparaît progressivement derrière le signe et l'agent de la maladie. A. Le "malade dossier". L'examen des organes, des seuls symptômes et l'effacement progressif de la personne ont produit ce que l'on pourrait appeler le «malade dossier», qui s'est en fait bien inscrit dans le modèle de fonctionnement de l'hôpital moderne. Les soins en ville se sont spécialisés et rationalisés autour des organes des actes et des tâches. Le «malade dossier» est en position d'infériorité par rapport aux professionnels. On a beaucoup dit qu'il était même dépossédé de lui-même, face à une asymétrie d'informations entre le médecin et lui, à l'opacité de ce qui est dit, et qui ne lui permet de voir que très approximativement l'utilité de ce qui lui sera fait. Historiquement, le déséquilibre de la relation entre le malade et le médecin a été accentué, ce qui explique sans doute le succès du cas de patient, accentué notamment par un retard systématique du médecin qui insistait symboliquement sur la situation de dépendance du patient. Un professeur de rhumatologie, Kham(?) nommé en 1997 conciliateur du groupe hospitalier De Bernard à Paris dit ne pas aimer ce terme de conciliateur. Il préfère celui de médiateur. Dans une réflexion tenue sur la place des usagers dans les systèmes de soin à l'espace éthique de Paris, il rend bien compte en quelques lignes du déséquilibre de cette relation. Il se souvient d'une expérience de plus de 50 ans. La consultation de chirurgie était faite par 3 jeunes externes nommés au concours, dont lui, chargés des patients qui avaient le droit de se taire. En préparant le cent cinquantenaire de l'AP-HP (Assistance Publique - Hopitaux de Paris) à l'hôpital, le surveillant affirme avoir trouvé en 1952 le Grand Patron et il illustre parfaitement les non-droits des malades. On voit Pierre Trenet s'intéresser aux pieds d'un malade dont il ne connaît pas même le sexe. Il y a donc toujours celui qui accepte. Un patient voulant faire valoir ses droits est traité de revendicateur. Il a toujours eu à coeur de démontrer que la revendication de ses droits est parfaitement normale. Il a mis sa pensée en acte en évoquant qu'il y a 22 ans, à l'hôpital Saint Louis, des journaux de dermatologie regroupaient des malades nus. Une journaliste a fait son enquête et a rédigé un article. Le Directeur Général informé et surpris a alors ordonné la suppression de ce type de présentation. Cette prise de position, que l'on peut qualifier d'éthique dans le sens de respect de la dignité des patients, doit être quelque chose présent à votre esprit, avec la dénonciation récente des conditions de soins déplorables par des personnes. 1 www.mediprepa.com B. Les usagers. Il est utile pour comprendre les enjeux de cette terminologie, de savoir que l'on assiste depuis bientôt 20 ans à l'émergence d'un nouvel acteur dans les débats sur les systèmes de santé et sur les systèmes de soins, il s'agit des usagers. Comment les usagers occupent-ils de plus en plus de place, parfois seulement officiellement dans les établissements de santé et dans les dispositifs de régulation hospitalière ? Le terme d'usager renvoie davantage au service public. L'introduction de la participation des usagers dans le système de santé se différencie de celle dans le système de soins. Dans le système de santé, cette introduction s'est faite au cours d'états généraux de la santé. Dans le système de soins, l'introduction officielle des usagers s'est faite par la rentr&...