La transplantation d'organe
Publié le 04/04/2019
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Cad que la loi de bioéthique demande au corps médical de ne pas rechercher une acceptation du don d'organe, elle demande à rechercher un refus. Et ce refus on peut, dans la loi, le porter, le faire connaître au niveau du Registre Automatisé des Refus.
Mais la loi stipule qu'elle ne fait pas une obligation de ce refus, cad que quand il n'y a pas eu de refus inscrit au registre, le corps médical doit s'assurer auprès des proches de la personne décédée de mort encéphalique, si celle ci était pour ou contre le don d'organe. Et c'est à ce niveau là qu'il y a une difficulté en l'absence d'écrit qui indique clairement la volonté du défunt.
L'écrit qui permet d'indiquer la volonté du défunt, c'est d'être porteur d'une carte de donneur d'organe (ce n'est qu'une simple indication).
En l'absence d'écrit, c'est la famille ou les proches qui vont s'exprimer pour le défunt.
Cependant il existe un accord tacite entre la société et la famille pour reconnaître que le corps est assimilable à la personne, et donc le respect de la personne implique le respect du corps, le respect du corps de la personne décédée est profondément ancré en chacun d'entre nous, tout simplement parce que le fait d'enterrer nos morts est à la base même de l'Hominisation.
Nous sommes des mammifères qui enterrons nos mort, avec un rituel important car il traduit une symbolique très forte.
Et bien entendu le don d'organe entraine un atteinte à l'intégrité du corps humain, même si l'apparence du corps est respectée, ce qui est difficile à accepter pour les familles.
On se retrouve donc dans une situation où un acte, qui peut paraître en lui même contestable, vise une finalité qui est digne d'être poursuivie.
Cette finalité est digne d'être poursuivie puisque la transplantation va sauver des vies humaines et que le droit sacré de la vie est reconnu par notre société.
Dans le cadre de la transplantation d'organe, on est amené à dire que l'éthique collective, cad l'éthique que considère et que défend la société, prime sur l'éthique individuelle.
Et cette situation entraine bien entendu un conflit d'intérêt qui se manifeste tout simplement parce que le législateur, cad la société et donc la loi, n'ose pas affirmer le fait que si tous les membres de notre société acceptent avoir droit à une transplantation, si la nécessité s'imposait. Tous ces membres de cette même société doivent obligatoirement être considérés comme des donneurs d'organe si l'occasion s'en présentait, et donc l'accord individuel de la personne ne serait plus nécessaire
Chaque fois qu'un choix de société ne peut être imposé par la loi, on va être amené à faire, un choix entre éthique collective et éthique personnelle, et donc à chaque fois résoudre un conflit de valeur. Résolution qui n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît.
Ce choix ne peut se faire que dans la sérénité, il ne peut se faire que si nous connaissons toutes les données du problème. Et que si nos connaissances sont suffisamment étendues pour analyser les différentes composantes qui permettent d'aider à trouver une solution.
C'est pourquoi dans le cadre de la transplantation et du don d'organe, l'Agence de Biomédecine est chargée de faire une formation la plus large possible, répétée dans le temps, pour permettre à chaque membre de la société de réfléchir en amont d'une situation qui est toujours difficile à vivre. En effet lorsque la personne décédée de mort encéphalique, n'a pas fait connaître à ses proches ou a sa famille, de ce qu'elle souhaitait, se retrouve confrontée au même instant à l'annonce de la perte de leur proche et de la possibilité de prélèvement d'organe, et ceci doit se faire dans l'urgence car
«
confère tout son sens.
Dans l'exemple du devoir filial, en principe les parents n'élèvent pas leur enfants pour assurer leur
retraite, mais implicitement la société admet comme normal voire obligatoire que les enfants
s'occupent de leur parents âgés.
Le don a donc un DUPLICITE qui se dédouble en cadeau et en poison, et ceci se retrouve dans la
langue anglaise: Gift = cadeau ou poison.
Le don est un présent empoisonné qui indique responsabilité et obligation.
Le don entraine toujours une DYSYMETRIE parce que la source même du don reste inaccessible à
celui qui reçoit et donc l'assujetti.
C'est l'impossibilité à payer, à s'acquitter de sa dette, permet de comprendre ce que l'on appelle la loi
universelle de la générosité: « On ne reçoit que ce que l'on donne ».
Le don fonctionne parce que la chose donnée à le même contenu symbolique et imaginaire pour
celui qui donne, pour celui qui reçoit et pour la société.
Et c'est à ce niveau là que survient la difficulté d'adapter les caractéristiques générales du don, la
problématique du don et le don que demande le prélèvement d'organe.
Don obligatoire pour qu'il n'y ait pas de vente ou trafic d'organes.
Pour la loi de bioéthique, le don doit avoir 3 caractéristiques:
– GRATUIT: en ce qui concerne le don gratuit, cette gratuité est admise par tous et elle est
bien comprise, puisque la loi met le corps hors commerce, cependant la transplantation a un
cout et ce cout est assuré par la société.
Dans une société en récession économique, on peut se poser la question de savoir s'il est juste au
sens du terme « équité », de consacrer une part importante du budget de la santé à simplement
quelques individus.
– ANONYME: le législateur comme la société, demandent à ce que l'anonymat du donneur
vis à vis du receveur soit préservé, comme elle demande que l'anonymat du receveur soit
conservée et protégée vis à vis de la famille du donneur.
Le respect de cet anonymat est voulu pour éviter toute pression financière ou morale, mais cet
anonymat gène l'essence même du don, et c'est pourquoi MORRAY parle de don impersonnel, ce
qui est antinomique vis à vis de la pratique du don.
Cet anonymat gène également le receveur, qui se sent débiteur vis à vis du donneur sans pouvoir lui
exprimer ses remerciements et c'est pourquoi les receveurs pour exprimer ces remerciements vont
militer en faveur du don d'organe et faire connaître à la société tous les bienfaits que leur amène la
transplantation de telle sorte qu'a travers cela ils remercient leur donneur.
– VOLONTAIRE: cad que c'est à l'individu de décider en fonction de ses convictions, s'il veut
être ou ne pas être un donneur d'organe, si toutefois l'occasion se présenterai.
Partant du fait que la transplantation d'organe ne pouvait se faire qu'à partir d'organes humains, le
législateur a estimé que si la société demandait le droit à la transplantation, c'est que la société avait
bien compris que d'une part elle se faisait à partir d'organes humains, et que d'autre part que la
société elle même pouvait devenir donneur d'organe.
Cad que le législateur est …...........
de ce que l'on appelle le CONSENTEMENT PRESUME. Cependant le législateur à tenu compte du fait, que certaine personne pouvait être contre la technique de transplantation, et donc à ce moment là ne voulait pas être donneuse d'organe, et donc. »
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