Grand oral du bac : Médecine LE SIDA
Publié le 06/02/2019
Extrait du document
Les premiers médicaments actifs contre le VIH ont été mis au point dès les années 1980. L’AZT ou zidovudine, la DDI ou didanosine, la DDC ou zalcitabine, le 3TC ou lamivudine, la D4T ou stavudine agissent en inhibant l’enzyme qui dirige la transcription de l’ARN viral en ADN (transcriptase inverse). De découverte plus récente, les antiprotéases (médicaments) empêchent les cellules contaminées de reconstituer le virus qu’elles ont recopié séparément. Trois produits sont utilisés: le saquinavir, le ritonavir et l’indinavir. D’autres types de médicaments sont à l’étude, comme les molécules antisens qui bloqueraient la lecture du génome viral par la cellule hôte.
Étiquetage et vérification des poches de prélèvements sanguins à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.
Désormais, tous les séropositifs et les malades déclarés peuvent recevoir une polythérapie qui associe deux, trois, voire quatre antiviraux. Le traitement est initialisé par le médecin hospitalier puis peut être renouvelé par le médecin traitant. Le premier critère de mise en œuvre du traitement était le taux de lymphocytes T4 ou CD4, toujours utile dans la surveillance de l’évolution. Il est aujourd’hui remplacé par la mesure de la charge virale qui compte le nombre de particules dans chaque millilitre de sang et évalue avec précision le degré d’infection.
Depuis 1997, toute personne réellement susceptible d’avoir été contaminée se voit également prescrire une trithérapie d’urgence avant l’apparition de signes cliniques ou biologiques. Le suivi d’une trithérapie est contraignant, car chaque médicament doit être pris à des heures précises, mais il a révolutionné le pronostic du sida en offrant aux malades le premier véritable espoir de guérison et non plus un simple ralentissement de l’évolution.
Limiter l’épidémie
Lorsqu’on a parlé pour la première fois du sida, la maladie a donné lieu à bon nombre de rumeurs et d’histoires invraisemblables. Aujourd’hui, on sait que tout le monde peut être contaminé par le VIH. Il est temps de mettre fin aux tabous qui entourent la maladie. S’il existe encore des populations à risques, comme les usagers de drogues dures ou les personnes qui ont de fréquents rapports sexuels avec divers partenaires, tout le monde est concerné. 10,4% environ des cas recensés le sont chez des personnes n’appartenant à aucun de ces groupes. Pour éviter la contamination, les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures visant à modifier les
habitudes et les comportements. La vente libre des seringues en pharmacie, les campagnes pour l’utilisation du préservatif pendant les rapports sexuels en sont quelques exemples.
Les origines du VIH
D’où vient le VIH? Il existe de nombreuses théories aussi pittoresques qu’incroyables - il serait venu de l’espace, ou aurait été créé par l’homme et se serait échappé d’un laboratoire... On a découvert que des singes portaient des virus proches du VIH, connus sous le nom de VIS (virus de l’immunodéficience simienne). On a suggéré que le VIH en était une forme plus évoluée, qui résulterait d’expérimentations sur le sang ou les organes des singes, ou de cérémonies traditionnelles sacrificielles. L’analyse génétique et les études liées à la transmission du sida laissent penser que le VIH a moins de 100 ans, mais plus de 20 ans. Il est peut-être apparu dans un petit groupe de gens isolés, il y a de nombreuses années, et se serait progressivement diffusé. Toutefois, cela reste extrêmement hypothétique.
La maladie du siècle
Au début des années 1980, les experts estimaient que plus de 10 millions de personnes étaient séropositives. L’OMS prédit qu’en l’an 2000 ce chiffre atteindra 40 millions. La plupart des pays sont concernés, bien que le VIH touche davantage certaines parties du monde, comme les Etats-Unis, les Caraïbes, les pays d’Afrique centrale et l’Asie du Sud-Est. Sachant que la grande majorité des personnes contaminées par le VIH vont développer le sida et mourir, cette maladie représente un formidable défi pour la communauté scientifique internationale. La principale arme que nous possédons contre le VIH réside dans la modification de nos comportements, seule susceptible de limiter pour le moment l’extension de la maladie.
«
Le
sida
1.
.
traies, enzymatiques ou de surface.
Les anticorps
décelables dans le sang du sujet séropositif sont
produits contre une partie de ces protéines mais
ne suffisent pas à enrayer l'infection.
Virus et VIH
Les virus sont les formes de vie les plus élémen
taires.
Beaucoup de maladies, comme la rou
geole, les oreillons, les rhumes et les grippes,
sont causées par des virus.
En général, un virus
comprend une partie centrale ou noyau d'ADN
(acide désoxyribon ucléique), lequel constitue
les gènes viraux-c'est-à-dire les codes chi
miques qui permettent la réplication des virus.
Le noyau d'ADN est enveloppé dans un manteau
de molécules de protéines variées, qui forment
une sorte de mosaïque.
Un virus ne peut se reproduire seul.
Il a besoin
d'une cellule vivante, comme une cellule de
l'organisme, pour l'abriter.
Il s'y introduit et ajoute ses
propres gènes à ceux de son hôte, détournant
la machinerie chimique de la cellule pour pro
duire des centaines, voire des milliers de copies
de lui-même.
Ces virus sont alors expulsés de la
cellule, la détruisant lors de cette opération.
Le
parasitage d'une cellule permet la réplication et
la transmission du virus.
Le VIH est particulier puisqu'il appartient au
groupe des rétrovirus.
Ceux-ci n'ont pas d'ADN
dans leur noyau.
Ils ont de I'ARN, c'est-à-dire de
l'acide ribonucléique.
Quand ils s'introduisent
dans une cellule, ils reconvertissent d'abord
I'ARN en ADN, puis cet ADN est de nouveau uti
lisé pour le processus de réplication.
La diffusion du VIH
Comparé à d'autres virus, le VlH est beaucoup
plus difficile à transmettre.
Il ne peut survivre long
temps à l'extérieur du corps humain, loin de la
chaleur et du milieu liquide.
Par exemple, il ne
......
Lesida
fait souvent
apparaÎtre sur
la langue du malade
du muguet et des
_, leucoplakia poilus.
� Lemuguet
.g se caractérise par
3 des taches blanches
� sur la lan gue;
� la leucoplasie
"' se manifeste par
!_ une lésion blanchâtre
a; et striée le long
li) de la langue, à la face
.g interne des joues
� et des lèvres.
�
�
::;;
0
li
10.0.111&....-..3 ......
Unlambeau
de peau atteint
du sarcome de Kaposi.
La couche extérieure
est devenue rouge,
la partie intérieure
de la lésion
(blanchejgrise)
est parsemée de
vaisseaux sanguins
formant de petites
taches écarlates,
caractéristiques
de ce type de cancer
de la peau.
Le cliché
de droite représente
les lésions cutanées
résultant du sarcome
de Kaposi.
peut pas flotter dans l'air et infecter quelqu'un par
l'haleine ou la simple respiration.
Dans des cir
constances normales, le VlH ne se diffuse ni par
la toux, ni par les étern uements, ni par les
insectes, tels que les mouches et les moustiques,
ni par l'usage commun de linge, de couverts ou
d'autres objets domestiques.
Ainsi ne peut-on
contracter le VIH que lorsque le sang ou les sécré
tions d'une personne déjà contaminée pénètrent
par le biais d'une blessure ou par les voies natu
relles à l'intérieur d'un autre organisme.
Le VIH
se transmet ainsi de trois manières distinctes.
Les rapports sexuels, qu'ils soient hétéro
sexuels, homosexuels, par voie orale ou anale,
constituent le mode de contamination le plus fré
quent dans la majorité des pays du monde.
Le
virus se propage aussi par le sang, notamment
lors d'injections de drogue.
L'usage d'une
seringue non stérilisée ou d'une aiguille hypoder
mique, utilisée au préalable par une personne
contaminée, entraîne à son tour la contamina
tion.
De la même manière, les transfusions san
guines opérées avant que les échantillons de
sang ne soient systématiquement testés, étaient
particulièrement risquées.
Enfin, les femmes
enceintes séropositives peuvent aussi transmettre
le virus à l'enfant qu'elles portent: dans la majo
rité des cas, la transmission aurait lieu lors de
l'accouchement.
La trithérapie a réduit la trans
mission mère-enfant de 30% à moins de 5%.
Le VIH dans l'organisme
Le VIH attaque certains types de globules blancs,
qui font partie du système immunitaire de l'orga
nisme.
Les globules ne peuvent alors plus assurer
leur mission de défense contre les microbes et les
maladies, et le système immunitaire s'affaiblit.
Les microbes, qui, en temps normal, seraient
rapidement anéantis, peuvent alors se dévelop
per dans le corps et se multiplier.
Les maladies et
les symptômes du sida ne sont donc pas impu
tables au VIH lui-même, comme pour une maladie.
»
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