Grand oral du bac : Les troubles du sommeil
Publié le 12/11/2018
Extrait du document
DES MALADIES À DORMIR DEBOUT
De nombreux troubles du sommeil ne peuvent être étudiés que dans des centres du sommeil. On y réalise au cours du sommeil des enregistrements des activités électriques cérébrales grâce à l'électro-encéphalogramme (EEG), des muscles du corps avec l’électromyogramme (EMG), des muscles oculaires avec l'électro-oculogramme (EOG) du dormeur, mais aussi les mouvements de son thorax et de son abdomen, l'oxygénation de son sang et sa position. À partir de l'enregistrement de tous ces paramétres, les meilleures stratégies diagnostiques et thérapeutiques peuvent être établies de manière à soulager les troubles du sommeil du patient.
LES INSOMNIES
L 'insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent. En France, il concerne 48 % des personnes, majoritairement des femmes. L'insomnie se définit par une diminution de la durée habituelle du sommeil, accompagnée ou non par une altération de la qualité du sommeil. Dans tous les cas, il y a une perturbation de la qualité de la veille du lendemain (somnolence, difficulté de concentration, etc.).
Les causes de l'insomnie sont multiples et souvent mal déterminées. La classification internationale des troubles du sommeil, établie en 1990, distingue deux types d'insomnies : les insomnies primaires, qui représentent 24 % des cas, et pour lesquelles l'insomnie est le seul symptôme, et les insomnies secondaires, c'est-à-dire associées à d'autres affections, qui peuvent être psychiatriques (50 %), organiques (21 %) ou pharmacologiques (suite à la consommation de médicaments psychotropes ou hypnotiques).
L' HYGIENE DU SOMMEIL
Plus de la moitié des insomnies est améliorée, sinon guérie, par des informations simples sur le déroulement d’une nuit de sommeil et par des conseils d'hygiène de vie. Une meilleure connaissance de son sommeil en fonction de ses besoins et des contraintes de la vie en société permet de mieux gérer son « patrimoine sommeil ». À terme, cela pourrait également conduire à une réduction significative de la prescription de somnifères On parle de mauvaise hygiène de sommeil lorsque les activités de la journée ou qui précèdent l'endormissement ne sont pas favorables au déroulement d'un sommeil de bonne qualité. Il est par exemple recommandé de n'utiliser le lit que pour le sommeil et de ne pas y manger, travailler, regarder la télévision .. De trop longs moments passés au lit sans dormir fragmentent et allègent le sommeil. À l'inverse, raccourcir le temps passé au lit favorise et renforce le sommeil qui s'y déroule. De plus, il semblerait que le fait de respecter une heure de lever régulière aurait un effet bénéfique de « synchronisation » sur le rythme veille-sommeil.
La pratique d'un exercice physique régulier en fin d'après-midi a pour propriété d'améliorer la qualité du sommeil en augmentant la quantité de sommeil profond. En revanche, une activité physique tardive ou dans la soirée provoque, entre autres, une augmentation de la température du corps perturbant l'endormissement.
Il est également important de maintenir un environnement facilitant le sommeil. La chambre doit être tempérée, la température idéale étant de 18 °C. Le bruit et la qualité de la literie sont des paramètres influant sur l'endormissement.
Le fait de respecter une bonne diététique et des horaires de repas constants permettent de limiter les insomnies. Un gros repas pris avant le coucher perturbe l’endormissement ; ne pas manger le soir peut provoquer une insomnie. Il faut également veiller à éviter les stimulants (café, tabac, thé), l'alcool est très souvent à l'origine de troubles de sommeil : il facilite l'endormissement, mai procure un sommeil de mauvaise qualité, léger et instable. L'alcoolique chronique a quant à lui un sommeil profondément perturbé et altéré. La sieste correspond à un besoin
La ventilation positive assure la suppression des apnées et réorganise le sommeil, fait disparaître les somnolences diurnes et évite l'évolution vers une insuffisance cardiaque. Les problèmes de sommeil chez les obèses et les ronfleurs sont très souvent dus à des apnées du sommeil.
• Le syndrome de jambes sans repos, aussi appelé « paresthésie agitante nocturne des membres inférieurs » est une pathologie chronique induisant des troubles du sommeil. Les personnes souffrant de ce syndrome se plaignent de sensations de picotements et de secousses musculaires sous la peau des jambes, et d'impressions de ramper ou de se traîner. Ces sensations extrêmement désagréables rendent le sommeil quasi impossible à trouver, et les malades ont une envie irrésistible de remuer les jambes afin d'atténuer le malaise. Le syndrome de jambes sans repos peut être associé à d'autres troubles médicaux, comme une mauvaise circulation du sang, l'alcoolisme, des carences en vitamines ou minéraux, ou des troubles musculaires.
Malgré le fait que 5 % de la population ressentiront à un moment de leur vie les symptômes de ce syndrome, le diagnostic en est encore difficile, notamment parce que beaucoup de professionnels de la santé savent peu de chose sur cette maladie. Afin d'atténuer le malaise associé à cette maladie, il est conseillé aux patients d'effectuer des étirements des jambes en début et en fin de journée ou encore de prendre un bain tiède ou une douche chaude de manière à soulager temporairement les impatiences dans les jambes. Le mouvement involontaire des membres pendant le sommeil, ou « myoclonie nocturne », est un symptôme associé au syndrome des jambes sans repos. Il se caractérise par des épisodes d'agitation des membres qui reviennent habituellement toutes les 15 à 40 secondes pendant le sommeil lent (c'est-à-dire les premières phases de sommeil qui ne sont pas associées aux rêves).
«
Maladie
parasitaire du sommeil
une autre mouche suce le
sang contenant les trypanosomes couteau.
l'enfant somnambule est
docile et se laissera facilement
reconduire dans son lit.
Ces épisodes
durent de quelques minutes à plus de
trente minutes.
Le somnambulisme est
dit à risque lorsque les accès sont très
fréquents (plus de 2 à 3 fois par
semaine) et que leur durée dépasse 10
minutes, les antécédents familiaux de
somnambulisme sont importants, et
lorsque l'enfant réalise des activités
dangereuses au cours de sa
déambulation.
Les terreurs nodumes
Les terreurs nocturnes surviennent
également une à trois heures après
l'endormissement.
Au cours d'un
épisode de terreur nocturne, l'enfant
s'assoit brutalement sur son lit, les yeux
grands ouverts.
Son visage est rouge et
il se met à hurler.
Les poils de sont 1-------------...,.-------------l"""-----------__, corps sont dressés, il transpire, et il a
touchent habituellement les jambes,
mais parfois aussi les bras.
Lorsqu'elle
est grave, la myoclonie nocturne peut
perturber le sommeil.
Entre 70 et 90 %
des personnes qui souffrent du
syndrome des jambes sans repos ont
également des myoclonies nocturnes.
Celles-ci peuvent survenir à tout âge,
mais le risque augmente avec l'âge, et
plus de 30 % des personnes de plus de
65 ans en souffre.
On ignore aujourd'hui la cause de ces
deux syndromes et il n'existe aucun
remède.
IBJilûJ@oi@IIU Les hypersomnies diurnes, c'est-à-dire
au cours de la journée, sont souvent les
conséquences de troubles du sommeil
et des insomnies nocturnes.
l'hypersomnie « organique » la plus
répandue est la narcolepsie, ou maladie
de Gélineau.
LA NARCOLIPSIE
La narcolepsie, décrite pour la première
fois en 1880 par Édouard Gélineau, est
une maladie rare.
puisqu'elle concerne
1 naissance sur 2 000.
Cette maladie se caractérise par des
accès de sommeil irrépressibles
plusieurs fois dans la journée,
aboutissant souvent à un épisode de
sommeil réparateur.
Bien que la durée
totale de sommeil sur 24 h reste
comparable à la normale,
l'« architecture » du sommeil des
narcoleptiques au cours de la journée
est fortement altérée.
Les
enregistrements du sommeil de
narcoleptiques ont également révélé
une latence d'endormissement réduite
et des endormissements directs en
sommeil paradoxal (le sommeil du
rêve), sans passage par le sommeil lent.
Les crises de cataplexies sont
également caractéristiques de cette
maladie.
Elles se définissent par une
chute brutale du tonus musculaire,
pouvant durer d'une fraction de
seconde à plusieurs minutes, sous
l'effet d'une émotion intense (colère,
fou rire, explosion de joie, etc.).
La
fréquence de ces attaques
cataplectiques parfois très
impressionnantes varie entre les sujets,
pouvant aller de quelques-unes dans
toute une vie à plusieurs par jour.
Les premiers symptômes de la
narcolepsie apparaissent souvent chez le
jeune adulte (entre 20 et 40 ans).
l'origine de cette maladie n'est pas
encore bien élucidée, mais la
découverte de labradors et de
dobermans spontanément
narcoleptiques a permis ces dernières
années de mieux la comprendre.
En
effet, chez ces chiens, la narcolepsie est
causée par la mutation d'un gène,
découvert en 1999, qui contrôle dans le
cerveau l'expression du récepteur à un
neuropeptide appelé hypocrétine (ou
oréxine).
Suite à cette découverte,
l'exploration des patients
narcoleptiques humains a permis
d'observer que cette maladie était
associée à un faible taux d'hypocrétine
dans le liquide céphalo-rachidien et à
une mort sélective des neurones
produisant l'hypocrétine dans
l'hypothalamus des malades.
En outre,
plus de 90 % des narcoleptiques sont
porteurs du même gène participant à la
régulation du système immunitaire.
Toutes ces observations laissent à
penser que l'origine de la narcolepsie
est une attaque auto-immune des
neurones à hypocrétine, c'est-à-dire
que le système immunitaire des
narcoleptiques détruirait sélectivement
ces cellules.
Les causes de cette attaque
auto-immune restent à élucider.
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Les parasomnies sont des phénomènes
indésirables qui surviennent au cours
du sommeil.
Parmi les parasomnies, on
distingue : la somniloquie qui consiste à
parler pendant le sommeil, le bruxisme,
les paralysies du sommeil, les
cauchemars, le somnambulisme et les
terreurs nocturnes.
LE BRUXISME
Le bruxisme du sommeil est une manie
inconsciente de grincement et de
serrement des dents durant le sommeil.
La majeure partie de la population
(56 %) présente, au cours du sommeil,
une importante activité des muscles
masticateurs, mais une minorité (6 %)
sont considérés comme réellement
bruxomanes.
Ces mouvements
masticateurs, ces grincements et
serrements de dents répétitifs et
involontaires n'ont pas de but
fonctionnel, et sont associés à l'usure
anormale des dents et à des douleurs
des muscles de la mâchoire.
Les
bruxomanes ont généralement une bonne
qualité de sommeil, mais les
grincements de dents engendrés
perturbent le sommeil des personnes
dormant avec eux.
La théorie « Th égosis » vise à expliquer
ce phénomène par le fait que le
grincement des dents est une habitude
instinctive qui permet aux animaux
notamment carnivores de garder les
dents pointues et perçantes, et
d'augmenter la force de la mâchoire.
Cette activité des muscles masticateurs,
indispensables à la survie des animaux,
peut s'accentuer en présence de
danger, de menace ou de colère,
situation facilement assimilable au
stress chez l'homme.
l'utilisation
préventive de gouttières dites de
« reconditionnement neuromusculaire »
placées sur les dents reste un moyen
simple et efficace pour limiter l'usure
dentaire.
Il est important de dépister
précocement le bruxisme pour éviter
une usure dentaire excessive, même si
on peut considérer cette activité comme
un excellent moyen de libérer son
stress au cours de la nuit.
LES PARASOMNIES CHEZ L'ENFANT
Le somnambulisme
Le somnambulisme est une
manifestation très fréquente : 40 % des
enfants de 6 à 16 ans ont fait au moins
un accès de somnambulisme, mais en
réalité entre 1 et 6 % des enfants sont
réellement somnambules, faisant
plusieurs épisodes par mois.
Le
somnambulisme est plus fréquent chez
les garçons, débute vers l'âgé de 4 ans
et disparaît après la puberté.
Généralement, l'accès de
somnambulisme survient une à trois
heures après l'endormissement et peut
se répéter deux à trois fois dans la
même nuit.
l'enfant se lève, a les yeux
grands ouverts, mais ne paraît pas voir,
et son visage est inexpressif.
Il se met
alors à marcher d'un pas lent et peut
réaliser des actes relativement élaborés
(comme ouvrir le réfrigérateur et se
servir à boire).
Cependant, ses gestes
sont maladroits et il pourra se cogner
aux murs ou se blesser avec un des
difficultés à respirer.
Il peut parfois
prononcer des paroles incohérentes et
se débat lorsqu'on le touche.
Ces
épisodes durent de quelques secondes
à parfois plus de 20 minutes.
Les
terreurs nocturnes touchent entre
1 et 3% des enfants de moins de 15
ans.
Elles sont probablement beaucoup
plus fréquentes chez l'enfant de moins
de deux ans, mais passent inaperçues,
les parents et les médecins trouvant
tout à fait normal qu'un nourrisson se
mette brutalement à hurler au cours de
son sommeil.
Les terreurs nocturnes
sont plus fréquentes chez les garçons et
chez les enfants ayant des difficultés
psychologiques.
Elles sont favorisées
par le stress, la fièvre, les rythmes de
sommeil irréguliers.
Comme pour le somnambulisme,
l'enfant ne se souviendra jamais d'avoir
fait une terreur nocturne, ou très
vaguement si on arrive à le réveiller.
Outre cette amnésie, terreur nocturne
et somnambulisme partagent certaines
caractéristiques cliniques.
En effet, ces
parasomnies correspondent à un éveil
dissocié survenant durant le sommeil
lent profond au cours du premier tiers
de la nuit.
peu avant l'apparition d'une
première phase de sommeil paradoxal
(au cours duquel nous rêvons), phase
qui sera généralement râlée.
Cet éveil
est dit dissocié car, malgré l'activité
locomotrice (somnambulisme) etfou
neurovégétatives (somnambulisme et
terreurs nocturnes), le cortex cérébral
reste en sommeil lent profond,
expliquant l'amnésie qui suit ces
parasomnies.
MALADIE PARASITAIRE
DU SOMMEIL
La maladie du sommeil, ou
trypanosomiase africaine, est due à un
parasite (Tryponosomo brucei,
gombiense ou rhodiesense), transmis
par la mouche tsé-tsé ou glossine.
Suite à une piqûre par la mouche, les
trypanosomes se multiplient et se
disséminent dans le sang et le système nerveux
central, déclenchant alors une
infection de l'ensemble du cerveau.
l'incubation de la maladie est longue et
silencieuse.
Les premiers symptômes
sont une augmentation du volume des
ganglions et une forte fièvre.
Puis les
symptômes neurologiques apparaissent
progress ivement : crises d'épilepsies,
tremblement, mouvements
désordonnés et troubles du sommeil.
Les troubles du sommeil ne sont pas les
seuls symptômes de cette maladie,
mais sont les plus visibles.
Les malades
commencent par s'endormir à
n'importe quel moment pour se
réveiller un peu plus tard.
Très souvent.
on constate une inversion du rythme
nycthéméral (le malade dort le jour et
reste éveillé la nuit).
On ne connaît à ce jour aucun vaccin
contre cette maladie.
Cependant,
des traitements efficaces existent.
Mais en l'absence de ceux-ci, le
pronostic de la maladie est sombre
puisque mortelle.
DES PATHOLOGIES TRÈS
IMPRESSIONNANTES
!:INSOMN IE TOTALI OU AGRYPNIE
l.'agrypnie ou absence totale de
sommeil constitue le symptôme majeur
de maladie rare comme la chorée
fibrillaire de Morvan.
Un cas extrême
d'absence totale de sommeil a été
décrit dans les années 60.
Un malade
de 27 ans, atteint d'une chorée
fibrillaire de Morvan, n'a pas dormi
pendant au moins 4 mois.
Ce cas est
d'autant plus exceptionnel que cette
insomnie était remarquablement bien
supportée par le patient.
Celui-ci ne se
plaignait pas de fatigue, et ne présentait
aucun trouble de la mémoire ni de
l'attention.
En revanche, il souffrait
d'hallucinations pendant quelques
minutes tous les soirs.
Les traitements furent efficaces dans un
premier temps, puis le malade fit une
rechute et la mort survint après 11 mois
d'hospitalisation.
La raison de ce record
d'insomnie n'a jamais été élucidée ...
LES COMPORTEMENTS ONIRIQUES OU
TROUBLES DU COMPORTEMENT EN
SOMMEIL PARADOXAL
Au cours du sommeil paradoxal, phase
associées aux rêves, nous sommes
normalement totalement paralysés.
Seuls les muscles des yeux, les muscles
respiratoires et cardiaques peuvent
fonctionner.
La raison d'être de cette
atonie totale est certainement de nous
empêcher de « vivre nos rêves ».
Or,
certaines personnes souffrent de
troubles du comportement en sommeil
paradoxal : ils ne sont pas paralysés au
cours de leurs rêves, et se mettent alors
à les vivre et à les agir.
Elles peuvent
alors, selon le contenu du rêve, avoir
des comportements complexes,
agressifs voire violents, et mettre en
danger leur propre personne et autrui.
Cette pathologie, souvent corrélée aux
prémices d'une maladie
neurodégénérative telle la maladie de
Parkinson, se retrouve le plus souvent
chez l'homme après 50 ans.
Il semblerait que la région du cerveau
qui contrôle normalement l'atonie
musculaire au cours du sommeil
paradoxal soit atteinte chez les
personnes souffrant de troubles du
comportement en sommeil paradoxal..
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