Grand oral du bac : Les maladies cardio-vasculaires (Histoire de la médecine)
Publié le 15/11/2018
Extrait du document
Lorsque l'athérosclérose réduit la circulation sanguine dans les artères qui conduisent vers le cerveau, des troubles peuvent survenir telle qu'une paralysie temporaire d'un bras ou d'une jambe, voire d'un côté du visage, ainsi que des perturbations de la vision ou du langage qui peuvent aller jusqu'à l’incapacité de parler (aphasie). D'autres troubles sont possibles : incontinence, difficultés respiratoires, etc. Le cerveau, organe du corps le plus gourmand en oxygène, tolère particulièrement mal cette privation en oxygène, qui prend le nom d'accident vasculaire cérébral.
LE FLÉAU DES PAYS DEVELOPPES
Les maladies du cœur et des vaisseaux sanguins, rassemblées sous le vocable commun de «maladies cardio-vasculaires», sont la première cause de mortalité en France. Les principales responsables en sont l'athérosclérose et l'hypertension artérielle.
• Près de 180000 Français décèdent chaque année d'une maladie cardiovasculaire, ce qui représente 32% des décès. Pour comparaison, 28% des morts sont dues à un cancer et 9% à un accident ou à une autre cause violente.
• 75 % de ces décès concernent des personnes de plus de 75 ans. Les maladies cardio-vasculaires affectent davantage les femmes (36%) que les hommes (29%).
• Environ 3 millions de personnes vivent avec une insuffisance coronarienne due à l'athérosclérose. Sept millions de personnes souffrent d'hypertension artérielle.
Si l'on y ajoute les populations présentant des facteurs de risque (diabétiques, fumeurs, obèses), on considère que 20 millions de personnes sont concernées par les risques cardio-vasculaires.
• La conséquence en est un coût élevé pour la société : les maladies cardio-vasculaires représentent 30% des affections de longue durée prises en charge par la Caisse nationale d'assurance maladie.
• Les maladies cardio-vasculaires sont typiquement des pathologies de pays développés, liées en bonne partie à notre longévité, à notre mode de vie sédentaire et à nos habitudes de consommation : alimentation riche en graisses, tabagisme, etc.
LES DANGERS DU CHOLESTÉROL
Le cholestérol, substance graisseuse de formule C27H45OH, est indispensable à la vie. Il est l'un des composants essentiels des membranes des cellules et des hormones sexuelles (testostérone, œstrogènes, etc.). Le taux normal de cholestérol se situe entre 1,7 g et 2,2 g par litre de sang.
• Le cholestérol provient en partie de notre alimentation, notamment des aliments qui en sont riches comme le jaune d'œuf, le beurre, le foie et les abats, les produits laitiers entiers, la charcuterie et la viande (bœuf, porc, mouton). Mais notre
organisme sait aussi en fabriquer à partir de substances qui n'en contiennent pas, essentiellement par le foie, mais aussi les intestins et les glandes surrénales.
• Pour voyager entre les organes, le cholestérol doit être associé à des molécules plus grosses, les lipoprotéines, dont il existe deux types : celles de haute densité (HDL) et celles de basse densité (LDL).
On sait mesurer la répartition entre HDL et LDL. Un taux élevé de LDL favorise la fixation du cholestérol sous forme de plaques d'athérome. C'est pour cela que le cholestérol porté dans les LDL a pu être surnommé «mauvais», à l'opposé du HDL qui abrite un «bon cholestérol », aux effets protecteurs sur les artères coronaires. Par ailleurs, l'excès de LDL dans le sang augmente le risque de crise et d'affection cardiaques.
QUELS TRAITEMENTS?
Certains médicaments comme la lovastatine empêchent la synthèse de cholestérol par l'organisme. Mais il convient avant tout de s'astreindre à un régime sans cholestérol.
LES CONSÉQUENCES DE L’ATHÉROSCLÉROSE
C'est la première cause de mortalité dans les pays développés. À l'origine de cette maladie, il y a la formation de plaques d'athérome sur la paroi interne des vaisseaux sanguins, et particulièrement des grosses artères : aorte, artères carotides, artères des membres inférieurs. Ces plaques, d'apparence blanchâtre ou jaunâtre, accumulées sous forme de dépôts, sont en fait très riches en graisses (cholestérol) et en calcium. L'accumulation des plaques d'athérome, solidement ancrées, a
pour conséquence un rétrécissement du diamètre de l’artère (ou sténose) et un durcissement (ou calcification) : c'est l'athérosclérose.
• Des goulots d'étranglement se forment, par lesquels le sang passe mal. En aval de ces goulots, la circulation devient insuffisante : c'est l'ischémie.
• Les causes de l'athérosclérose restent mal connues. Les médecins supposent un lien avec les processus dégénératifs qui accompagnent le vieillissement. La piste d'une infection préalable de la paroi artérielle par une bactérie ou un virus est explorée. Des facteurs génétiques en favorisent l'apparition (sexe masculin, obésité, diabète, excès de cholestérol d’origine génétique), tout comme une mauvaise hygiène de vie : consommation de tabac, absence d'exercice physique, alimentation trop riche en cholestérol, etc.
LES FRANÇAIS ET LE SEL
Pains, charcuteries, fromages, soupes, biscuits apéritifs, etc. : le sel est partout en trop grande quantité dans notre pays. La consommation moyenne des Français atteint 9 à 10 g par jour, soit 4 kg par an, presque le double de la dose limite préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
D'après Pierre Meneton, chercheur à l'Inserm, la consommation excessive de sel - facteur d'hypertension -causerait quelque 75000 accidents cardio-vasculaires chaque année en France, dont un tiers se solderait par un décès. Environ 10% du sel est présent dans les aliments à l'état naturel : 15% sont rajoutés à table par les convives mais surtout 75 % proviennent des diverses étapes de transformation et de conditionnement. L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) s'est donc adressée aux professionnels de l'agroalimentaire pour qu'ils réduisent les adjonctions de sel.
«
•
Comme dans l'infarctus du myocarde,
une artère cérébrale peut être bouchée
par un caillot sanguin :c'est l'embolie,
susceptible de léser définitivement
certaines zones du cerveau.
Des fragments d'athérome, détachés
de la paroi artérielle, sont une cause
possible de caillot.
QUELS TRAITEMENTS?
• Lorsque l'athérosclérose est détectée
à temps, un chirurgien peut envisager
de détruire les plaques d'athérome au
laser ou bien d'établir des
microdérivations.
Un traitement
fluidifiant à base d'aspirine est
également prescrit.
• Il est rare qu'un AVC, même
correctement traité, n'entraîne pas un
handicap nécessitant une rééducation.
La coordination entre les médecins
(généraliste, neurologue) et d'autres
intervenants (kinésithérapeute,
orthophoniste) est indispensable pour
permettre au patient de recouvrer ses
facultés motrices (usage des membres)
et cognitives (usage de la parole, etc.).
Outre ces deux pathologies,
l'athérosclérose peut aussi causer
une arthériopathie oblitérante des
membres inférieurs, qui conduit
le patient à marcher en claudiquant
L'HYPERTENSION
ET SES CONSÉQUENCES
La pression artérielle est la force
exercée par le sang lorsqu'il passe dans
les artères.
Une tension « normale» s'échelonne
entre des valeurs maximales de 12 à 16,
au moment où le cœur se vide
(systole), et des minimales de 7 à 9,
au moment où il se remplit (diastole).
• Au-dessus de ces valeurs, on parle
d'hypertension, mais seul un médecin
est à même d'établir ce diagnostic.
t:hypertension accroît les risques de
maladie coronarienne et d'accident
cardiaque, mais aussi d'Insuffisance
rénale.
• C'est un trouble très répandu qui
ne se traduit par aucun symptôme.
En général, il est détecté au cours
d'un examen routinier, à l'aide
d'un brassard pneumatique.
·Dans plus de 90% des cas,
l'hypertension est dite primaire,
c'est-à-dire qu'elle n'a pas de cause
spécifique.
On en hérite avec notre
patrimoine génétique.
• Plusieurs facteurs augmentent LES
FRANÇAIS ET LE SEL
Pains, charcuteries, fromages, soupes,
biscuits apéritifs, etc.
: le sel est
partout en trop grande quantité
dans notre pays.
la consommation
moyenne des Français atteint 9 à
10 g par jour, soit 4 kg par an, presque
le double de la dose limite préconisée
par l'Organisation mondiale de la
santé (OMS).
D'après Pierre Meneton, chercheur à
l'Inserm, la consommation excessive
de sel -facteur d'hypertension -
causerait quelque 75 ooo accidents
cardia-vasculaires chaque année
en France, dont un tiers se solderait
par un décès.
Environ 10% du sel
est présent dans les aliments à l'état
naturel : 15% sont rajoutés à table
par les convives mais surtout 75%
proviennent des diverses étapes de
transformation et de conditionnement.
t:Agence française de sécurité
sanitaire des aliments (Afssa) s'est
donc adressée aux professionnels de
l'agroalimentaire pour qu'ils réduisent
les adjonctions de sel.
Des économies qui ne sont pas toujours
faciles à réaliser puisque, pour les
'"'-�s ou la charcuterie, le sel
est un ingrédient indispensable à la fois
à la saveur et à la conservation.
contraceptive),
l'hypertension est dite
secondaire.
• t:hypertension peut aussi affecter une
femme enceinte : c'est l'hypertension
gravidique, dont la cause n'est pas
identifiée avec précision.
Elle doit être
traitée en raison des risques de
convulsions (éclampsie)
potentiellement graves pour la mère et
l'enfant
QUELS TRAITEMENTS?
les bêtabloquants, les diurétiques,
les inhibiteurs calciques, les inhibiteurs
de l'angiotensine ou de l'enzyme
de conversion sont les médicaments
prescrits en cas d'hypertension
artérielle.
Quatre examens peuvent être prescrits
pour inspecter l'état du cœur et
détecter une éventuelle maladie cardia
vasculaire.
• t:électrocardiogramme (ou ECG) :
c'est un examen sans risque, qui se
pratique torse nu.
Le médecin place dix
électrodes, dont six sur la poitrine et
une à l'extrémité de chacun des
membres.
Elles enregistrent l'activité
électrique des cellules du muscle
cardiaque.
t:ECC apporte des
renseignements sur l'épaisseur des
parois du myocarde, les perturbations
du rythme, la conduction électrique et
la qualité de l'irrigation sanguine.
C'est
l'examen indispensable pour déceler
un infarctus, des troubles du rythme
ou une péricardite (inflammation
de l'enveloppe cardiaque).
• Le holter : gros comme un livre
de poche, c'est un appareil à ECG
miniaturisé qui permet de continuer
à vivre tout à fait normalement 1--�-�--���--_, Il
se porte à la taille durant une
le risque d'hypertension primaire : à
deux journées et enregistre, sur cette
l'âge (à partir de 35 ans), le sexe (les période,
les éventuelles variations
hommes sont plus affectés),
du rythme cardiaque.
Il permet donc
l'appartenance ethnique (les Noirs
de diagnostiquer les troubles du
afro-américains en souffrent
davantage).
le surpoids, une
consommation excessive de sel,
l'absence d'exercice physique et la
consommation d'alcool jouent aussi en
faveur de l'hypertension.
• Lorsqu'elle est la conséquence d'une
autre pathologie (maladie des reins,
troubles hormonaux) ou d'un
traitement médical (pilule rythme
et aide à comprendre l'origine
de symptômes qui ne se produisent
pas dans le cabinet du cardiologue
(palpitations, malaises, douleurs
thoraciques).
En outre, le holter permet de
contrôler l'efficacité des traitements.
• t:é preuve d'efforl: c'est un ECG
mais pratiqué successivement au repos
et en situation d'effort physique.
t:épreuve, à réaliser sur vélo ou tapis
roulant est modulée selon la santé et
l'âge du patient t:examen enregistre,
outre l'activité électrique des cellules
du myocarde, la fréquence cardiaque
et la pression artérielle.
Il a pour but
la détection ou la surveillance d'une
maladie coronarienne comme l'angine
de poitrine.
En effet si une artère se
bouche dans l'effort, I'ECG le détecte.
t:hypertension et les troubles du
rythme sont également dépista bles
par l'épreuve d'effort, qui sert encore
à contrôler l'efficacité d'un traitement
• la coronographie : plus complexe,
cet examen impose une hospitalisation
de 48 heures.
Objectif: visualiser l'état
des artères qui conduisent au cœur.
Sous anesthésie locale, on introduit une
sonde dans l'artère fémorale (cuisse),
localement dans l'artère : comme
ce produit est opaque aux rayons X,
la radiographie permet d'observer avec
précision les éventuels rétrécissements.
la coronographie, qui dure entre une
demi-heure et une heure et demie,
est prescrite lorsqu'il y a suspicion
d'infarctus ou d'angine de poitrine.
Une alimentation équilibrée est
indispensable.
Il est nécessaire de
limiter la consommation d'œufs, de
graisses animales (beurre, charcuterie
et viandes grasses, à remplacer par
des graisses végétales) et de fromages
à pate molle pour réduire l'apport
en cholestérol, et donc les risques
Y A·T·IL UN MIRACU CRÉTOIS?
Dans les années 1970, un couple de
physiologistes américains, les Keys,
publient une étude nommée« How to
eat weil and stay weil: the
Mediterranean Way».
En comparant la mortalité dans sept
pays, et particulièrement l'influence de •
Les Français, en moyenne, sont loin
de parvenir à cet équilibre.
Par
exemple, les lipides saturés devraient
représenter 7,5% de nos apports
alimentaires; en réalité, ils en
représentent quatre fois plus (30%).
À l'inverse, les lipides non saturés
devraient compter pour 22,5% de nos
apports; or ils comptent réellement
pour 15%.
• De la même façon, il convient d'éviter
les aliments trop riches en sel et de ne
pas rajouter de sel à table afin de ne
pas favoriser l'hypertension artérielle.
• Conserver une activité physique,
même modérée, est fortement
conseillé, tout comme l'arrêt de la
consommation de tabac.
Pour les pouvoirs publics, la prévention
est un élément clef de la lutte contre les
maladies cardia-vasculaires.
l'alimentation sur la fréquence des
maladies cardiaques, ils mettent en
évidence le faible taux de maladies
cardio-vasculaires parmi les
populations méditerranéennes.
Dans
ce groupe, les habitants de la Crète
paraissent même encore moins
affectés que les autres.
En fait, le
«miracle crétois» n'est pas propre à
cette fle.
Il se constate chez tous ceux
qui consomment des céréales
complètes, des fruits, des légumes et
surtout de l'Hile tl'ollre, pauvre en
acides gras saturés.
En 1998, l'Inserm,
en France, a étudié à son tour deux
groupes de patients atteints de
maladies cardia-vasculaires, l'un
recevant une alimentation prescrite
d'ordinaire pour ces pathologies et
l'autre un régime «crétois».
Or ces
derniers ne souffraient pas de rechute,
contrairement à d'autres patients du
premier groupe.
Petit détail :l'huile
d'olive avait été remplacée par une
margarine à base d'huile d'olive, alors
que les fruits et légumes ne venaient
pas de Crète mais provenaient de
France.
Preuve que l'origine
géographique ne compte guère..
»
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