Grand oral du bac : Le sang
Publié le 13/11/2018
Extrait du document
UN TISSU MULTIFONCTIONNEL
sont les suivantes :
Le sang est un tissu vivant liquide, qui circule à travers le cœur et les vaisseaux sanguins.
Ses principales fonctions
• transport des gaz (oxygène et gaz carbonique) et de nombreuses substances dont les tissus cellulaires ont besoin. Il s'agit principalement de protéines diverses, d'hormones, de vitamines, de molécules nutritives, ou d'électrolytes.
On y retrouve du cholestérol, du sucre, des triglycérides, des acides aminés, de l'urée, et d'autres éléments à l'état de trace.
• contrôle de l'équilibre acido-basique, de la température corporelle et de l'équilibre aqueux entre le système circulatoire, les domaines intra et intercellulaire.
• défense immunitaire spécifique et non spécifique.
• Autoprotection (évitement de la perte de sang par coagulation ou hémostase).
Le sang est composé pour 55 % par un liquide, le plasma, qui contient les molécules circulant à travers le corps. Sont aussi en suspension dans ce liquide toutes les cellules sanguines : globules rouges, globules blancs et plaquettes.
FABRICATION DU SANG
Les cellules sanguines proviennent toutes d’une même population de cellules totipotentes : les cellules souches hématopoïétiques.
Le processus de différenciation et de maturation de ces cellules est appelé « hématopoïèse » et donne naissance aux différentes lignées cellulaires du sang. Les cellules souches, avant de devenir matures, passent par deux ou trois stades différents. Ces cellules intermédiaires portent le nom de CFU pour Colony Forming Unit (unités de formation de colonies). Toutes ces cellules se situent dans la moelle osseuse, site exclusif de la formation du sang après la naissance. Lorsque le corps a besoin de cellules sanguines, les cellules hématopoïétiques, au repos à des stades de maturité différents, entrent en cycle de reproduction. Les cellules immatures se trouvent en profondeur dans la moelle osseuse alors que les cellules proches de la maturité se trouvent à proximité du courant circulatoire.
Lorsque la cellule se transforme en l'un des trois principaux types de cellules sanguines (dernière étape de maturation), son adhésion aux cellules de la moelle osseuse diminue, ce qui lui permet de migrer vers les vaisseaux sanguins.
Les cellules pluripotentes (premier stade de différenciation) ont une grande capacité à se renouveler et à se différencier, ce qui confère au système sanguin un potentiel d'accroissement très élevé. L'hématopoïèse est régulée par plus de vingt molécules, appelées facteurs de croissance, comme l’érythropoïétine (ou EPO) qui active la production de globules rouges. Ils interagissent avec les cellules par l'intermédiaire de récepteurs spécifiques se trouvant à leur surface.
Outre leur propriété activatrice de différenciation et de maturation des cellules, ces facteurs de croissance sont aussi capables de modifier leur activité fonctionnelle.
LES CELLULES SANGUINES
Les cellules sanguines sont de trois types : globules rouges, globules blancs et plaquettes.
Les globules bouges
Appelés aussi érythrocytes ou hématies, les globules rouges
constituent plus de 99 % des globules sanguins. Ces cellules, dépourvues de noyau, possèdent un pigment donnant au sang sa couleur rouge caractéristique. Leur structure en forme de disque biconcave les dote d'une capacité accrue de déformation, nécessaire pour passer dans les capillaires les plus fins.
Hématologie sanguine
Numération
Globules rouges 4600000 à 6200000
Hémoglobine 13 à 18 g/dL
Hématocrite 42 à 52 %
Volume globulaire moyen 80 à 95 fL(10'6m3)
Teneur corpusculaire moyenne 27 à 31 pg (1012 g)
en hémoglobine
Concentration corpusculaire moyenne 32 à 36 g/dL
en hémoglobine
Globules blancs 3800 à 10500
Formule leucocytaire
Poly neutrophiles 50 à 70 %
Poly éosinophiles 1 à 3 %
Poly basophiles 0 à 1 %
Lymphocytes 25 à 40 %
Monocytes 2 à 10 %
Plaquettes 150000 à 400000
Vitesse de sédimentation
Première heure 0 à 7 mm
«
plaquettes
aboutit à l'élaboration
de thrombine et à la formation de
fibrine.
C'est d'ailleurs ce processus de
transformation du fibrinogène (protéine
plasmatique soluble) en fibrine
(polymère rigide et insoluble) qui
correspond à proprement parler
à la coagulation.
Cette cascade fait
intervenir un grand nombre de
molécules appelées facteurs de
coagulation.
Ils sont pour la plupart
nommés à l'aide de chiffres romains
(facteurs VIl, IX, X, etc.).
la vitamine K
( n Koagulation »en allemand)
est un autre facteur de coagulation
indispensable à ce processus.
Appelée
aussi vitamine anti-hémorragique,
elle joue un rôle dans la synthèse de
certains autres facteurs du complexe
prothrombique.
la coagulation est
régulée et contrebalancée par un
système d'hémostase, lorsque le caillot
doit être délité (fin de cicatrisation
ou formation anormale d'un caillot
dans les vaisseaux).
Une réduction anormale du nombre de
plaquettes (thrombopénie) entraîne
'
souvent hématomes et hémorragies.
Il
existe aussi des pathologies liées à des
concentrations insuffisantes de certains
facteurs de coagulation (insuffisance
en vitamine K, carence en facteur VIl
retrouvé dans l'hémophilie A}.
les
signes habituels sont le plus souvent
des hémorragies internes.
Une
augmentation du nombre de plaquettes
(thrombocytose) est observée lors de
certaines inflammations, d'infections,
d'un séjour en altitude ou d'une
atteinte de la moelle dsseuse.
EXPLORATION
FONCTIONNELLE DU SANG
l'examen sanguin est un outil
indispensable pour diagnostiquer
infections, pathologies ou
diverses anomalies.
Plusieurs types
d'explorations peuvent s'opérer à
partir d'une prise de s11ng.
Voici
quelques exemples d'examens
couramment effectués.
L'HÉMOGRAMME OU NUMÉRATION
FORMULE SANGUINE (NFS)
Cet examen consiste à évaluer le
nombre de globules par unité de
volume sanguin à partir d'un
échantillon de sang veineux (c'est la
numération globulaire).
les valeurs
normales varient en fonction de
l'âge.
Chez l'adulte nous trouvons en
moyenne de s à 5,8 millions de
globules rougesfl chez l'homme et 4,4
à 5,2 millions de globules rouges/l
chez la femme ; 4 000 à 8 000
globules blancs/l et 150 000 à 400000 plaquettes/l.
la numération est
associée à l'établissement de la formule
sanguine.
Déterminer la formule
sanguine consiste à établir la
proportion des différentes variétés de
leucocytes.
les résultats normaux sont
les suivants : 50 à 70 % de
neutrophiles, 1 à 3% d'éosinophiles,
o à 1 % de basophiles, 25 à 40 % de
lymphocytes et 2 à 10 % de monocytes.
Selon les valeurs obtenues, le
diagnostic peut être orienté vers un
type d'affection plus précis.
TESTS DE COAGULATION SANGUINE
Différents tests sont utilisés pour tester
l'efficacité du système de coagulation.
le temps de Quick par exemple permet
de mesurer le rapport entre le temps de
formation d'un caillot dans certaines
conditions chez un patient par rapport
au temps de contrôle normal.
C'est
un paramètre utilisé pour vérifier le
fonctionnement de plusieurs facteurs
de coagulation.
VITESSE DE SÉDIMENTATION
ÉRYTHROCYTAIRE (VS)
Celle-ci désigne la vitesse à laquelle les
globules rouges se sédimentent au fond
d'un tube à essai.
On mesure la hauteur
des globules rouges à différents temps
de sédimentation.
la VS normale
est inférieure à Smm/h chez l'homme,
7mm/h chez la femme et augmente
avec l'âge ou durant la grossesse.
Une
vitesse plus élevée est généralement
signe d'un état inflammatoire général,
ou d'anémie.
Une vitesse plus faible
est signe d'une polyglobulie.
D'AUTRES EXEMPLES DE DIAG NOSTICS
les prises de sang permettent aussi de
mesurer certains composants tels
que le sucre (mesure de la glycémie),
diverses hormones, protéines, gaz ou
autres composants transportés par le
sang.
LES CROUPES SANGUINS
le groupe sanguin est l'identité
antigénique du sang de chaque
individu.
les antigènes qui déterminent
le groupe sanguin se trouvent à la
surface des hématies, et sont codés
par des gènes spécifiques.
le système
le plus important est le système
" ABO », dont les antigènes sont codés
sur le chromosome 9.
Selon le groupe
sanguin de ses parents, l'individu sera
" A » s'il possède des antigènes A à la
surface de ses hématies, " 8 » s'il
possède des antigènes B, " AB » s'il
possède les deux ou " 0 » s'il ne
possède aucun antigène.
les groupes A
et B sont dits dominants et le groupe 0
récessif.
le système ABO est essentiel
dans la transfusion sanguine.
En effet, il
détermine la présence dans le plasma
d'anticorps dirigés contre les antigènes
autres que ceux portés par les
hématies.
Ainsi, un individu 0 ne
pourra recevoir de sang A, B ou AB, car
son plasma possède des anticorps anti
A et anti-8.
En revanche, tous les
individus pourront recevoir du sang O.
les individus 0 sont donc appelés
donneurs universels.
Au contraire, les
individus AB peuvent recevoir du sang
des individus A, B, AB et O.
Ils sont
receveurs universels de sang, et
donneurs universels de plasma car ce
dernier ne contient aucun anticorps Hématologie
sanguine
Numération Globules rouges
Hémoglobine
Hématocrite 4
600 000 à 6 200 000
13 à 18 g/dl
42 à 52%
Volume globulaire moyen
Teneur corpusculaire moyenne
en hémoglobine 80
à 95 fl (1 Q-6 m3)
27 à 31 pg (10-12 g)
Concentration corpusculaire moyenne
en hémoglobine
Globules blancs
Formule leucocytaire
Poly neutrophiles
Poly éosinophiles
Poly basophiles
Lymphocytes
Monocytes
Plaquettes
Vitesse de sédimentation
Première heure
contre les marqueurs A ou B.
le deuxième système le plus connu
est le système rhésus (Rh, ou D
qui est l'appellation universelle).
Un
individu est dit Rh+ (ou D+) lorsqu'il
porte l'antigène de ce système à la
surface de ses globules rouges, ou
Rh- (D-) en absence d'antigène.
Ainsi, un véritable donneur universel
est un individu dont les hématies ne
possèdent aucun antigène à leurs
surfaces.
C'est un donneur 0-.
la détermination du groupe sanguin
d'un individu se fait grâce à la
recherche des anticorps présents
dans le plasma.
D'autres systèmes
existent mais sont moins importants
car ils possèdent rarement un système
d'anticorps naturels réguliers contre les
antigènes non présents.
ICTÈRE DU NOUVEAU -NÉ
Au cours de la vie, les globules rouges
vieillissants ou surnuméraires sont
détruits et les produits de dégradation
sont métabolisés par le foie.
À la
naissance, il existe une hyperproduction
de globules rouges, et l'activité
d'un foie enzymatique immature est
parfois insuffisante.
Il en résulte une
accumulation de certaines substances,
comme la bilirubine libre (produit de
dégradation de l'hémoglobine) qui peut
être toxique lorsque son taux est trop
important : à partir d'un certain taux
(180 à 200 mg/l} la bilirubine libre peut
provoquer de sérieux dommages
dans le cerveau en se fixant dans des
zones spécifiques (les noyaux gris
centraux, intervenant dans des activités
motrices et cognitives).
Cet excès
de bilirubine dans le sang est appelé
ictère, ou jaunisse car il donne un teint
jaune.
l'ictère dû à la surproduction
de globules rouges est un ictère
dit physiologique.
Cependant, un
ictère peut être provoqué par
d'autres causes : carence enzymatique,
malformation du foie, ou
incompatibilité sanguine fœto
maternelle.
Dans ce dernier cas,
lorsque le fœtus a un groupe sanguin
qui diffère de celui de sa mère, le
mélange de sangs maternel et
du fœtus qui arrive parfois lors de
l'accouchement peut provoquer chez la
mère la production d'anticorps
contre le sang de son propre enfant.
Ceci entraîne la destruction des
globules rouges du fœtus et
l'augmentation du taux de bilirubine.
Cet ictère du nouveau-né apparaît
dans les 24 h après l'accouchemen� et
doit être surveillé pour que le taux
de bilirubine ne dépasse pas le taux
critique.
le système le plus pratiqué
à l'heure actuelle pour diminuer
le taux de bilirubine libre est la
photothér11pie (traitement par
exposition aux rayons UV).
LE SANG , UN VÉRITABLE
OUTIL MÉDICAL
les situations où la transfusion de
sang est nécessaire sont courantes et
nombreuses : une opération
chirurgicale qui provoque la perte
d'une grande quantité de sang, une
hémorragie due à un accident, des
pathologies comme les anémies ou
les hémophilies, etc.
les indications
pour une transfusion sont donc un
remplacement des pertes sanguines,
qu'elle soient pathologiques ou
incontournables.
Toutes ces situations
nécessitent un apport de sang extérieur.
les dons de s11ng sont indispensables
car le sang ne peut pas être fabriqué
artificiellement.
Cependant, ils
doivent suivre une réglementation très
précise.
Après un don, une batterie de
tests est effectuée pour s'assurer
d'une part, que le sang transfusé soit
compatible avec le sang de la personne
à qui on l'administre.
D'autre part,
que le sang soit sain et ne contienne 32
à 36 g/dl
3800 à 10 500
50 à 70%
1 à 3%
0 à 1%
25 à 40%
2 à 10%
150000 à 400000
0 à 7 mm
aucun virus ou agent pathogène,
comme le virus du SIDA (le VIH} ou
le virus de l'hépatite C (VHC).
le don de sang le plus courant est le
don total.
Cependant, il existe des dons
de sang spécifiques : don de plasma
ou don de plaquettes.
Dans ces cas, le
reste des éléments est restitué au
donneur , par l'intermédiaire
d'une machine qui sépare l'élément
recherché du sang prélevé.
Après un
don, le sang manquant est régénéré
en quelques jours.
l'érythropoïétine, ou EPO, est une
hormone secrétée naturellement par
les reins et le foie, et est un stimulant
de l'érythropoïèse.
En augmentant la
production de globules rouges, elle
augmente ainsi la capacité de transport
en oxygène.
l'EPO de synthèse a
été créée à l'origine pour traiter les
insuffisa nces rénales chroniques ou les
anémies, évitant ainsi les transfusions
sanguines.
Mais sa principale propriété
est accompagnée d'une amélioration
drastique de la performance et de
l 'endura nce :l'augmentation d'apport
en oxygène permet au cœur, aux
muscles et aux poumons de fonctionner
à un régime nettement supérieur
à la normale.
la production d'acide
lactique et la sensation de fatigue
sont retardées, et le temps de
récupération est diminué.
C'est
pourquo i cette hormone de synthèse
a été utilisée à des fins dopantes,
permettant l'augmentation de la durée
des entraînements et du nombre
de compétitions.
l'EPO naturelle peut
être distinguée de I'EPO de synthèse,
mais une privation volontaire
d'oxygène stimule la production
naturelle d'EPO et permet ainsi
d'augmenter son taux sans avoir
recours à une quelconque prise de
substances.
Certains sportifs font des
séjours en haute altitude ou en
chambre hypoxique avant leurs
compétitions.
Une dose trop élevée
d'EPO augmente le risque soudain
de thromboses, pouvant être
responsables d'infarctus, ou de
pathologies cardiovasculaires, voire
de cancer de la moelle osseuse..
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