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Grand oral du bac : L'anorexie mentale et la boulimie

Publié le 16/11/2018

Extrait du document

L'OBÉSITÉ

L'obésité est définie comme une surcharge pondérale (excès de poids) caractérisée par une augmentation de la masse adipeuse. Elle n'est pas un symptôme caractéristique de la boulimie, mais entre dans le cadre des pathologies alimentaires. L'obésité peut avoir pour origine un excès alimentaire ou une pathologie organique (dérèglement hormonal par exemple), et comporte des facteurs favorisants (génétiques et comportementaux).

Sur le plan épidémiologique, l'obésité est devenue la maladie la plus fréquente dans le monde. Cette augmentation de fréquence, régulière depuis les années 1960, résulte d'un double changement de comportement : diminution des activités physiques et alimentation trop riche en graisse.

Cette « épidémie » est particulièrement marquée aux États-Unis, où on recense 30 % d'enfants obèses Elle gagne progressivement l'Europe qui s'aligne sur les comportements alimentaires venus d'outre-Atlantique : entre 10 et 15 % des enfants sont obèses, ce qui traduit une augmentation de 100 % en 5 ans.

L'obésité est en train de devenir un véritable fléau pour la santé mondiale, compte tenu des complications qu'elle entraîne : hypertension artérielle, maladies cardiaques et circulatoires, lésions articulaires, arthrose, infertilité, apnée du sommeil ... Elle favorise également l'apparition de différents types de cancers (de l'intestin, du sein...).

MAL-ETRE ET COMPORTEMENT ALIMENTAIRE

L'anorexie mentale, c'est-à-dire le refus de s'alimenter, et la boulimie nerveuse, ce besoin irrépressible de manger, sont deux troubles opposés du comportement alimentaire, mais qui peuvent s'exprimer tour à tour chez une même personne, surtout durant l'adolescence et chez les personnes du sexe féminin. L’adolescence est une période de crise et de remise en question, particulièrement propice à la réapparition de conflits profondément enfouis ou au surgissement de problèmes familiaux méconnus. Chez les jeunes filles et, dans une bien moindre mesure, chez les garçons, les changements corporels profonds de la puberté peuvent remettre en cause l'image de soi et le rapport à son corps, particulièrement importants dans notre société. Tout ceci favorise l'apparition à l’adolescence de pathologies de la nutrition d’origine psychologique, telles que l'anorexie et la boulimie.

Pour qu'un comportement alimentaire soit considéré comme pathologique, il doit répondre à trois critères :

il doit différer de façon importante, sur les plans quantitatif et qualitatif, de ce qui est considéré comme une conduite habituelle dans une société et un milieu culturel donnés ;

il doit entraîner des conséquences néfastes pour la santé physique (obésité, dénutrition, carences...) ou psychologique (obsession, dépression...) ;

enfin, il est constamment associé à une souffrance émotionnelle.

Origine et facteurs de risque

Les troubles du comportement alimentaire sont en règle générale d’origine multifactorielle (c'est-à-dire que plusieurs causes concourent à leur apparition) et sont souvent déclenchés par des événements non spécifiques, chez des personnes ayant des prédispositions.

 

Parmi les facteurs qui prédisposent à ces pathologies, on identifie principalement des facteurs psychologiques (anxiété, dépression, fragilité psychologique, besoin affectif...) et des facteurs socioculturels et familiaux (opposition à un mode de vie, conflit

avec des personnes proches...), mais aussi, parfois, des facteurs biologiques (lésions des structures nerveuses ou des systèmes hormonaux contrôlant la prise alimentaire, troubles de la neurotransmission...).

Maladies et troubles alimentaires Les troubles alimentaires peuvent se rencontrer, en tant que signes annexes, dans le contexte de diverses pathologies :

la schizophrénie, trouble mental grave dans lequel l'ensemble des relations avec le monde extérieur sont perturbées ;

les délires chroniques (si le délire est associé à une crainte d'être empoisonné par exemple) et l'hypocondrie (restriction alimentaire pour protéger le corps contre des aliments potentiellement nocifs) ;

la mélancolie (refus alimentaire comparable à une conduite suicidaire) et la manie (l'hyperactivité ne laisse plus le temps de manger), qui représentent deux phases alternantes de certaines psychoses (psychoses maniacodépressives) ;

les états dépressifs (restriction ou hyperphagie compensatrice, nutrition excessive pour compenser un sentiment de perte) ;

la confusion mentale (l'anorexie est associée à la peur du déclin des fonctions intellectuelles) ;

les états névrotiques (anorexie associée à une phobie alimentaire, c'est-à-dire la peur panique d'un aliment) ;

l'anorexie s'observe dans certains syndromes organiques comme la cachexie hypophysaire de Simmonds, le développement d'une tumeur hypothalamique ou le syndrome de Sheehan (déclenché par un accouchement ou un avortement). Elle est également fréquente dans les maladies infectieuses, les affections digestives et la plupart des cancers.

Conduites alimentaires perturbées

Depuis quelques dizaines d'années, apparaissent chez les adolescents des comportements alimentaires chaotiques qui, s'ils n'ont pas la

 

gravité de la boulimie ou de l'anorexie, peuvent poser des problèmes médicaux. Ils peuvent être associés au mal-être souvent constaté à cet âge et, de façon moins directe, à de nouvelles habitudes socio-économiques (une nourriture grasse, sucrée et peu variée remplace les repas équilibrés).

« RfsntCTJON AUMENTAIRE Chez les jeunes filles (qui forment l'essentiel de la population d'anorexiques), l'anorexie débute souvent de manière voilée par un premier régime, destiné à faire disparaître quelques kilos jugés superflus.

Mais ce régime dure bien plus longtemps qu'un régime habituel et l'amaigrissement s'affirme.

Les anorexiques se pèsent fréquemment après les repas pour détecter la moindre élévation de poids.

Au bout de quelques mois, les parents s'inquiètent et les repas sont l'occasion de conflits et de tensions, les parents voulant forcer leur fille à manger.

Malgré l'évidence de la grande restriction alimentaire qu'elle s'impose, l'anorexique adopte une attitude de déni total des faits.

Elle prétexte qu'elle n'a pas très faim et que ce qu'elle mange lui suffit amplement.

Elle n'est pas dégoûtée par la nourriture et peut même cuisiner de bons petits plats pour son entourage, qu'elle goûtera à peine.

t:anorexique ne se juge pas maigre même si elle se cache souvent dans des vêtements amples.

Le besoin de maigrir est au moins aussi fort que la peur de grossir.

Dans les cas les plus graves, l'amaigrissement peut atteindre plus de 50 % du poids initial.

Finalement l'inquiétude provoquée par la perte de poids et l'Impossibilité de gérer une situation de plus en plus conflictuelle conduisent les parents et leur fille dans un cabinet médical.

HYPEIIACTJVrrt Malgré leur apparence fragile, les anorexiques sont des personnes extrêmement actives.

Elles réussissent souvent fort bien dans leurs études ou dans l'apprentissage d'un instrument de musique.

Cette réussite est le fruit d'un investissement démesuré et d'une somme de travail importante.

Elle tend à conforter l'anorexique dans son refus de s'alimenter : rien ne sert de manger plus, puisque tout va bien.

StCNES ANNUES • Avec le temps, le caractère de l'anorexique évolue.

Elle devient très exigeante, susceptible et irritable, ce qui ne manque pas d'envenimer une situation familiale déjà tendue.

• La sexualité est totalement refoulée et il ne subsiste plus aucun désir sexuel.

Si une activité sexuelle persiste, elle n'apporte pas de plaisir.

Malgré tout le comportement de séduction est conservé.

Toutefois, si une véritable relation affective s'engage, l'anorexique, dans bien des cas, fera tout pour qu'elle échoue.

• La prise de médicament« coupe-faim » est fréquente.

• La potomanie compulsive (ingestion de grande quantité d'eau, jusqu'à 10 1 par jour) peut conduire à une intoxication par l'eau (troubles de la conscience, pouvant aller jusqu'au coma).

Le mérycisme (rumination des alimenis) peut être accompagné, ou non, d'un reflux gastro-œsophagien.

(ONStQUENCES DE t.' ANOREXIE Du fait de la malnutrition et de l'hyperactivité, l'organisme est durement éprouvé.

Petit à petit divers problèmes sont susceptibles d'apparaître :ostéoporose (décalcification des os), troubles des échanges ioniques, hypercholestérolémie (excès de cholestérol dans le sang), calculs rénaux, hypotension, œdèmes de ca rence ...

• t:hypokaliémie (carence en potassium) est due à l'usage de laxatifs et de diurétiques.

• l:activité cardiaque est souvent affectée d'une bradycardie (lenteur du rythme des contractions du cœur) et d'une arythmie (perturbation du rythme).

• La fonction digestive est grandement perturbée (retard à l'évacuation gastrique, constipation ...

).

• La température corporelle est également plus basse que la moyenne.

• Une hypertrichose (pousse des poils du corps) peut apparaître, probablement due à une nouvelle régulation hormonale déclenchée par la carence alimentaire.

• Enfin, les anorexiques s'exposent, du fait de leur affaiblissement à des infections variées.

ÉVOLUTION Les études épidémiologiques montrent qu'en cas de traitement et de prise en charge, 44% des personnes affectées ont une bonne récupération au bout de 4 ans.

Toutefois, selon la forme de la maladie, on compte entre 5 % et 10 % de mortalité par dénutrition.

Les facteurs d'évolution défavorables sont : un faible poids initial, les vomissements (volontaires ou involontaires), l'emploi de purgatifs, une mauvaise réponse au traitement et un âge tardif de survenue.

t:anorexie mentale chez les garçons, beaucoup moins fréquente, aurait cependant un pronostic plus défavorable que chez les filles.

associée à un mili�u f11mili111 conftidu�l avec une mère extrêmement présente, voire autoritaire, et un père très effacé.

Les anorexiques ont souvent une relation fusionnelle avec leur mère et on estime parfois qu'elles « portent sur elles » les symptômes d'un mal-être maternel.

TIIAITIMENT DE LA MALADIE La grande difficulté du traitement de l'anorexie est que la patiente dénie totalement son état et se montre réticente à participer à sa prise en charge.

De plus, elle a tendance à « manipuler » les intervenants (par des comportements contradictoires) pour échapper au traitement.

t:hospit11listlfion peut s'avérer nécessaire pour raisons _...do.,..

organiques si l'index de masse corporelle (poids divisé par le carré de la taille) est inférieur ou égal à 12.

Il est alors urgent de prendre en charge les conséquences néfastes de la carence alimentaire et de procéder à une réalimentation par voie entérale (c'est-à-dire par perfusion L1NDEX DE MASSE CORPOREUE (IMC) Il se calcule de la manière suivante : poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en rn).

La valeur de I'IMC chez l'adulte normal varie entre 18 et 25.

En dessous de 18, on considère que la personne est maigre et entre 25 et 30, qu'elle est en surpoids.

Dn parle d'obésité à partir de 30.

observe une grande prédisposition pour les études.

La proportion de boulimiques dans l'enseignement supérieur est 3,5 fois supérieure à leur représentation dans la population générale.

• La boulimie semble être un phénomène urbain : 9 boulimiques sur 10 vivent dans une grande agglomération.

(OMPOmMENT AUMENTAIRE �-------------1 Dans la moitié des cas, quelques signes directe dans le tube digestif) en prenant garde à ne pas déclencher un syndrome de rénutrition (signes neuromusculaires, atteinte cardiaque, troubles de la conscience ...

).

Si l'hospitalisation est décidée (pour des raisons organiques ou psychologiques), l'isolement par rapport à la famille, qui participe involontairement au «jeu » de l'anorexique, est nécessaire.

Le traitement à long terme est fondé sur un soutien psychologique (voire une psychanalyse) et des entretiens effectués en présence de la famille.

Le traitement médicamenteux repose sur des antidépresseurs mais ils ne sont pas systématiquement efficaces.

Une assistance nutritive, à base d'aliments à forte densité énergétique, peut être nécessaire en cas d'amaigrissement important La réalimentation est mise en œuvre par les médecins et les diététiciens sous la forme d'un « contrat de poids », une cure de prise de poids régulière.

Plus l'anorexie est diagnostiquée rapidement et plus les chances de réussite du traitement sont importantes.

Le traitement est généralement long.

Des guérisons complètes ont parfois été observées au bout de 15 ans de prise en charge.

LA BOULIMIE NERVEUSE par des crises compulsives au cours desquelles le sujet ne peut résister au besoin d'ingurgiter de grandes quantités de nourriture, indépendamment de la sensation physiologique de faim.

ÉPIDtMIOLOCIE Comme pour l'anorexie mentale, il existe une forte prédominance féminine, mais celle-ci est un peu moins marquée.

On compte 5 à 7 filles pour 1 garçon et environ 1,1 cas sur 100 chez les filles pour 0,2 cas sur 100 chez les garçons.

l:âge de survenue est habituellement un peu plus tardif.

vers la fin de l'adolescence, entre 18 et 26 ans.

Toutefois, on observe des boulimies à tout âge.

• On constate également une prévalence plus forte dans les familles où il y a déjà eu des personnes boulimiques.

• Les femmes boulimiques vivent fréquemment seules (4 fois plus que les autres femmes) et cette caractéristique s'accentue avec l'âge.

• Les adolescentes atteintes vivent souvent dans une famille monoparentale.

• Comme pour les anorexiques, on d'altération du comportement alimentaire apparaissent avant la boulimie elle-même : périodes de grignotage, de régime, de sélection des aliments.

De même, une boulimique sur trois a commencé par faire un épisode anorexique.

Enfin, dans les trois quarts des cas, le début des troubles alimentaires est associé à un facteur déclenchant (deuil.

séparation, agression sexuelle ...

).

crises incontrô­ lables durant lesquelles la personne mange jusqu'à ressentir une douleur signalant la plénitude gastrique (période de gavage).

Les aliments ne sont pas choisis pour leurs qualités gustatives et n'apportent aucun plaisir.

La personne boulimique est seulement guidée par cette impérieuse nécessité d'avaler les aliments.

La crise est généralement suivie par le déclenchement de vomissements, puis par un jeûne.

Ces réactions sont destinées à éliminer le malaise et éviter la prise de poids.

La prise de nourriture se fait en cachette, si bien que la boulimie se vit dans l'isolement et la clandestinité.

Quand les parents s'aperçoivent de ce comportement anormal, en règle générale, ils hésitent à consulter un médecin et espèrent que les choses vont s'arranger toutes seules.

AUTRES SIGNES Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, la plupart (70 %) des boulimiques ont un poids normal ou inférieur à la normale.

t:obésité n'est donc pas un signe particulier de la boulimie.

Cette constatation souligne l'Importance des pratiques purgatives (vomissements provoqués, prise de laxatifs).

Le gavage intensif est susceptible d'entraîner des désordres de l'appareil digestif, tels que la dilatation de l'estomac, voire l'altération de sa paroi, ou l'inflammation de l'œsophage (œsophagite).

Des« fausses routes» (passages d'aliments dans les voies respiratoires) peuvent entraîner une pneumopathie de déglutition.

Des troubles ioniques (par exemple l'hyperkaliémie, excès de potassium) sont souvent associés à la prise de laxatifs et de diurétiques.

Parmi les autres signes, on observe une irrégularité des menstruations, une hypertrophie parotidienne (développement excessif des glandes salivaires situées entre la mâchoire et l'oreille), des complications dentaires graves et irréversibles, une altération des muqueuses de la bouche et du pharynx.

Qu'elles constatent ou non une prise d� poids, les boulimiques ont un sentiment de perte de contrôle de leur comportement alimentaire.

Elles éprouvent également un intense sentimen t de culpabilité et une grande honte face à leurs crises.

On observe souvent une attitude de dévalorisation, qui peut s'exprimer par un vif dégoût de soi.

Les boulimiques ont du mal à s'aimer et ont souvent une image corporelle altérée, se trouvent trop grosses ou s'attribuent d'autres défauts.

En outre, la boulimie est fréquemment associée à une dépression.

CAUSES ET INTEIIPRhATIONS La boulimie survient souvent à un âge qui correspond à l'émergence de l'autonomie de l'Individu (séparation du milieu familial, construction de l'identité, développement de la sexualité, orientation scolaire et professionnelle décisive, recherche d'une autonomie sociale ...

).

boulimie 1 l'adolescence, la prise d'Indépendance est particulièrement douloureuse et 111 nlllfion d�vi�nt conftiduetl�.

Les changements au niveau du corps (perte du corps infantile) et la perte des images idéalisées des parents sont alors générateurs d'angoisses.

Cette difficulté à quitter l'enfance s'exprime dans la boulimie.

TIIAITIMENT A la différence, des anorexiques, les personnes boulimiques sont parfaitement conscientes de leur état et de la souffrance qui s'y rapporte.

Aussi, une fois le premier contact établi et une fois vaincue leur réticence naturelle à parler d'elles-mêmes, elles collaborent plus volontiers avec l'équipe qui les prend en charge.

Il n'existe pas de traitement type, efficace dans tous les cas de boulimie.

Les soins doivent être adaptés à chaque individu, en fonction de sa personnalité et de son histoire.

prise en .__._JI charge est fondée sur une psychothérapie (psychothér11pie de groupe ou individuelle).

Les boulimiques peuvent aussi suivre un programme diététique, pour retrouver un comportement alimentaire sain.

Des antidépresseurs et des anxiolytiques (plus efficaces que contre l'anorexie) sont souvent prescrits et ont un impact favorable sur la fréquence des crises.

Toutefois, ils ne peuvent pas à eux seuls résoudre tous les problèmes.

[:hospitalisation est rarement nécessaire, sauf si les accès sont fréquents et l'état dépressif très marqué.. »

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