Grand oral du bac : La ménopause - LE « RETOUR D'ÂGE » DE LA FEMME
Publié le 12/11/2018
Extrait du document
LE CYCLE MENSTRUEL
• Les ovaires contiennent des ovules produits par des follicules. Tous les vingt-huit jours en moyenne, un ovule parvient à maturité sous l'action des hormones féminines sécrétées par l'hypophyse. Il chemine alors de l'ovaire à l'utérus.
• L’action des œstrogènes est responsable de l'épaississement de la muqueuse interne de l'utérus, l'endomètre, en vue d'accueillir
un embryon. Quand l'ovulation se produit, une deuxième hormone, la progestérone, prépare l’endomètre à la survenue d'une grossesse.
Si celle-ci se produit, l'œuf fécondé se fixe sur la muqueuse épaissie.
• En absence de fécondation, le taux de progestérone chute, entraînant par desquamation l'élimination
de la couche superficielle de l'endomètre. Cette couche est entraînée hors de l'utérus avec le sang provenant de l'hémorragie provoquée par la dégénérescence des vaisseaux sanguins qui s'étaient développés. Ce sont les pertes menstruelles, qui annoncent le début d'un nouveau cycle.
LE « RETOUR D'ÂGE » DE LA FEMME
La ménopause n'est pas un état pathologique, mais un état physiologique auquel aucune femme, sauf exception, n'échappe. Étymologiquement, « ménopause » vient du grec mên - « mois » et par extension « relatif aux menstruations ou règles » - et du grec pausis - « suspension, arrêt », et signifie « arrêt des règles ». Cette manifestation objective ne constitue qu'une des multiples facettes de la ménopause. Celle-ci s'accompagne en effet de transformations hormonales et physiques.
La ménopause soulève par ailleurs des problèmes non médicaux, en particulier sociaux et culturels.
LA PÉRIMÉNOPAUSE
Qu'est-ce qui la périménopause
• L'arrêt des règles ou menstrues n'est pas un signe exclusif de
la ménopause. Il n'est pas suffisant à lui seul.
• Il est rare de passer directement de cycles menstruels réguliers à l'arrêt total de règles qui caractérise la période de la ménopause confirmée (période de la vie féminine s'écoulant après la ménopause). Entre les cycles réguliers et la ménopause prend place une période intermédiaire, la périménopause
ou préménopause. C'est une période d'anarchie hormonale et de désordre des cycles menstruels.
• Avant les règles, de nombreuses femmes éprouvent des phénomènes désagréables - gonflements, tension et hypersensibilité des seins, rétention d'eau, œdèmes, migraines, émotivité, nervosité - qui constituent le syndrome prémenstruel. Durant la périménopause, ce syndrome augmente en durée et en intensité, devenant dans certains cas quasi permanent. Il s’accompagne souvent d'une prise de poids de deux à cinq kilos.
«
L'AGE
DE LA MtNOPAUSE
• L'âge de la ménopause est programmé,
il est inscrit dans les ovaires de chaque
femme.
L'âge de la puberté, le nombre
de grossesses, la prise antérieure de
la pilule n'influent pas sur le moment
de survenue de la ménopause.
Seul
un tabagisme important et de longue
durée peut avancer celle-ci d'une
à deux années.
• Toutefois, il n'est pas possible de prévoir
à quel âge surviendra la ménopause.
• L'âge moyen de survenue de la
ménopause chez les Françaises est
de 51 ans.
La fourchette d'âge est
la suivante : 90 % des femmes sont
ménopausées entre 45 et 55 ans,
5 % avant 45 ans et 5 % après 55 ans.
Il
existe des cas rares de ménopause
précoce -avant 45 ans -et de
ménopause tardive -après 55 ans.
• Depuis le début du xx• siècle,
l'espérance de vie s'est beaucoup
accrue et continue de s'accroître,
en particulier grâce aux progrès
de la médecine.
Elle atteint désormais
83 ans pour les femmes.
Aujourd'hui,
la durée de la période de ménopause
peut donc égaler la durée de la période
de fonctionnement du cycle ovarien.
LEs TROUBLES DE LA MtNOPAUSE
• Bien que naturelle, la ménopause
entraîne des symptômes qui peuvent
être très incommodants pour certaines
femmes.
Les troubles psychiques
• Lors de la survenue de la ménopause,
le dérèglement du système hormonal
entraîne des perturbations beaucoup
plus importantes que celles que l'on
peut observer au cours d'un cycle
menstruel normal.
Ces perturbations,
importantes et brusques, présentent
des conséquences psychologiques.
du comportement, souvent constatées
en période menstruelle, sont majorées
ou minorées par la qualité de
l'environnement conjugol, familial
et socioprofessionnel.
Elles peuvent
s'exprimer sur le mode agressif
ou sur le mode dépressif.
• La ménopause peut se caractériser
par des soutes
d'humeur,
de l'irritabilité,
de l'anxiété,
parfois même
des pertes
de mémoire
et des
problèmes de
concentration.
Les troubles physiques
• Des troubles urinaires affectent près
d'une femme sur trois après 50 ans.
Ces troubles se caractérisent par une
incontinence urinaire à l'effort, qui
se caractérise par une perte d'urines
involontaire, non précédée d'un besoin.
Elle est due à la dégradation des
systèmes musculaires et ligamentaires
de soutènement des organes génitaux
et de la vessie.
La réduction du taux d'œstrogène
peut également entraîner
un amincissement de la couche interne
qui tapisse la vessie.
L'ensemble de
ces facteurs provoque l'écoulement de
petites quantités d'urine dans certaines
situations- saut, course, toux, rire,
changement de position, port de
charges lourdes.
L'importance de la
fuite varie de quelques gouttes au jet.
Une gymnastique personnelle visant
à renforcer le système musculaire
concerné donne de bons résultats.
· Une prise de poids s'observe dans
près de 70%
des cas lors de
la ménopause.
Parfois peu
importante, elle peut
toutefois
atteindre une
dizaine de kilos
en une seule
année.
La silhouette tend notamment
à s'alourdir au niveau de la taille.
L'excès d'œstrogènes entraîne en outre
un phénomène de rétention d'eau qui
engendre une sensation désagréable
de gonflement et donne à la silhouette
un aspect bouffi.
Un effort personnel,
associant diététique et exercice
physique, peut enrayer ce processus
de prise de poids.
• La peau contient des récepteurs qui
captent les œstrogènes.
Ces derniers
assurent sa souplesse, participent à son
hydratation et contribuent à l'intégrité
de la structure du tissu de soutien
de la peau.
Le déficit en œstrogènes
peut provoquer des tronsformotions
de lo peou et du tissu de soutien.
La diminution de la quantité de liquide
intracellulaire provoque un
amincissement des couches sous
cutanées de même qu'une baisse
d'activité des glandes de la sueur.
La peau devient ainsi plus sensible
à la température et à l'humidité.
Une
diminution des poils (pubis, aisselles)
et une perte de cheveux sont également
notables.
L'hormonothérapie de
remplacement peut pallier ces effets.
Les problèmes sexuels
• La baisse du niveau d'oestrogènes
entraîne une réduction de 60 % du flux
sanguin dans la région du vagin.
La
muqueuse qui recouvre ce dernier
s'amincit et se fragilise.
Ce phénomène
provoque une réduction de la lubrification
qui peut entraîner des douleurs
au cours des relations sexuelles.
La
sécheresse vaginale se déclare parfois
rapidement- quelques mois après
l'installation de la ménopause -.
parfois
tardivement- plusieurs années après la ménopause.
Cette sécheresse est aussi
à l'origine de possibles inflammations
à répétition de la vessie, les cystites.
LE TRAITEMENT DE LA MtNOPAUSE
• La ménopause altère l'état de bonne
santé tel que le définit aujourd'hui
l'Organisation mondiale de la santé,
c'est-à-dire non plus seulement
l'absence de maladie, mais le « complet
bien-être physique, mental et social ».
Or le bien-être de la femme est
largement affecté par la ménopause.
• Le traitement hormonal substitutif
(THS) à base d'œstrogènes et de
progestérone qui est prescrit aux
femmes ménopausées s'attaque
directement à la cause des troubles.
• Le principe du THS est de compenser
la chute de production des sécrétions
ovariennes, qui entraîne l'arrêt des règles
et donc la ménopause, en restaurant
un niveau hormonal suffisant.
• Les traitements hormonaux de la
ménopause sont apparus aux États-Unis
dans les années 1940.
En France,
l'hormonothérapie substitutive s'est
développée dans les années 1970 avec
le développement des prescriptions
d'œstrogènes et de progestatifs par
voie orale.
En 1975 a été commercialisé
le premier gel d'estradiol et en 1987
le premier patch (timbre).
• En 2003, plus de deux millions de
Françaises bénéficient d'un THS, soit
près de deux femmes sur cinq entre 50
et 65 ans.
Neuf gynécologues français
sur dix et un généraliste sur deux
prescrivent régulièrement des
traitements substitutifs.
• Le THS a l'ambition de traiter
l'ensemble des troubles de la
ménopause : il diminue ou supprime
les bouffées de chaleur, les sueurs
nocturnes, les troubles urinaires et la
sécheresse vaginale.
li lutte aussi contre
la perte osseuse post-ménopausique,
l'ostéopénie, qui aboutit, si elle n'est
pas traitée, à la véritable ostéoporose
et les risques de fracture que celle-ci
entraîne.
· L'estradiot est l'œstrogène
physiologique le plus utilisé.
C'est
un œstrogène naturel.
mieux toléré
par l'organisme que les œstrogènes de
synthèse, comme ceux qui entrent dans
la composition des pilules contraceptives,
sujettes à des contre-indications
plus nombreuses que celles du THS.
· Les formes d'administration des
œstrogènes sont diverses : comprimé,
gel,potch,
spray nasal,
crème ou
ovule.
Les
comprimés
se prennent
quotidien
nement par
voie orale.
•••��o..-- ....1 L'horaire des
prises dépend de l'heure d'apparition
des symptômes les plus gênants
- généralement les bouffées de chaleur.
Les gels sont conditionnés en tube ou en
flacon dotés d'une pompe doseuse.
Les patchs sont des dispositifs
autocollants imprégnés d'estradiol.
L'œstrogène est contenu dans un
réservoir ou inclus dans la couche
adhésive elle-même, ce qui donne plus
de souplesse et de finesse au dispositif.
Après l'application du patch, l'œstrogène
pénètre dans la peau et se diffuse dans
le sang du derme puis dans la circulation
générale.
Le patch permet une diffusion
régulière de l'estradiol pendant toute
son application, en employant des
doses moins importantes que la voie
orale.
Le patch se change une ou deux
fois par semaine, suivant les produits.
Les crèmes et les ovules sont destinés
à un usage local vaginal.
• Les traitements hormonaux sont
contre-indiqués notamment en cas de
cancer du sein, de phlébite ou d'embolie
pulmonaire, et déconseillés en présence
de fibromes, d'endométriose, ou
de mastose.
LES COMPLICATIONS DE LA MtNOPAUSE
• La ménopause entraîne parfois
des complications pathologiques,
gynécologiques ou extra-gynécologiques.
Les métrorragies
• Les pertes de sang discrètes et
irrégulières qui surviennent entre
les règles ou après un arrêt de règles
de plusieurs mois (les métrorragies) maigreur,
la sédentarité, la
consommation de tabac et d'alcool,
l'hérédité , des troubles thyroïdiens
et la prise de certains médicaments
comme la cortisone.
• Le diagnostic d'ostéoporose est
établi à l'issue d'un examen spécial,
l'ostéodensitométrie, qui étudie la
texture de l'os au niveau du rachis, du
fémur et du poignet, et qui se pratique
tous les ans ou tous les deux ans.
• Le traitement est principalement
préventif car il est quasi impossible
de pallier des carences osseuses
établies.
Cette prévention repose sur le
maintien d'un bon équilibre hormonal
en période de préménopause puis
de ménopause confirmée, ainsi que
sur un régime riche en calcium et en
vitamines D.
L'apport alimentaire
moyen en calcium chez les Françaises
de 50 ans est estimé à 700 mg par jour,
alors que leurs besoins sont de 1 g
avant la ménopause et à 1,5 g après.
peuvent faire redouter l'apparition d'un 1------------
cancer du col ou du corps de l'utérus.
Le cancer
• On a accusé les œstrogènes d'être
responsables du cancer utérin.
Ils ne le
sont pas directement, mais constituent
un élément favorisant, d'où l'intérêt
de tempérer l'effet thérapeutique
des œstrogènes par l'administration
de progestérone, qui en sont l'antidote.
De même, si un cancer du sein est
en gestation, la prise d'œstrogènes
peut en précipiter l'évolution.
Avant
de prescrire un traitement hormonal,
il faut donc vérifier si le sein est
indemne de toute lésion.
Les maladies cardio-vasculaires
• Avant la ménopause, les maladies
cardia-vasculaires sont beaucoup
moins fréquentes chez la femme que
chez l'homme,
car les
hormones
ovariennes préviennent
l'athérome
(dépôt de
cholestérol
sur la paroi
des artères).
Il convient donc, au cours du bilan
ménopausique, de dresser un bilan
lipidique afin de détecter une
éventuelle anomalie cardia-vasculaire.
L'ostéoporose
• L'ostéoporose est une maladie
du squelette qui se caractérise par
une détérioration du tissu osseux
aboutissant à une diminution de
la densité osseuse.
Cette réduction
de la masse osseuse entraîne un risque
de fractures et une diminution de
la taille, par tassement vertébral,
qui peut atteindre 10 cm.
• Les trois fractures principales dues
à l'ostéoporose sont celles du col
du fémur, des vertèbres et du poignet.
D'autres facteurs accentuent les
risques de fracture : la précocité
de la ménopause, l'âge, une carence
alimentaire en calcium, une grande L'ANDROPAUSE
• Dans la recherche de correspondances
entre les modifications simukanées
du physique chez les deux sexes.
on a décelé dans l'andropause
un équivalent de la ménopause.
• Bâti sur le préfixe grec ondros
- « mâle >> - .
le terme « andropause ••
désigne l'arrêt de la virilité chez
l'homme.
li n'est toutefois pas
comparable à la ménopause qui
est J'arrêt des règles chez la femme.
L'andropause est le plus souvent plus
tardive que la ménopause.
La capacité
sexuelle de l'homme s'émousse
peu à peu, plus parce qu'il vieillit
qu'en raison d'une transformation
caractéristique de son physique.
Il y a chez la femme un certain nombre
de faits cliniques et biologiques qui
marquent la ménopause.
Il n'en est
pas chez l'homme pour l'andropause.
• On peut constater chez l'homme
âgé une diminution progressive de
l'activité de sécrétion des testicules
- en raison de la diminution de la
production de testostéroe -une
modification de l'élasticité de
la peau, de la couleur des cheveux,
de l'acuité visuelle ou auditive, etc.
Ce ne sont que les signes d'un
vieillissement progressif commun
aux deux sexes et non des signes
spécifiques d'une étape du
développement physique.
Chez
la femme, la ménopause « s'ajoute >>,
en quelque sorte, au phénomène
du vieillissement..
»
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