Grand oral du bac : La mémoire et ses troubles
Publié le 12/11/2018
Extrait du document
UNE ZONE DU CERVEAU NON DEFINIE
À la base de l'identité d'un individu, la mémoire permet d'accéder aux expériences passées et aux connaissances acquises. Il existe différents types de mémoire. La mémoire à court terme est mobilisable pendant moins d'une minute seulement ; la mémoire à long terme passe, quant à elle, par un processus de mémorisation particulier avec passages répétés dans certaines zones du cerveau. La mémoire à court terme n'est qu'une persistance au niveau du cerveau d’une information sensorielle, alors que la mémoire à long terme requiert un encodage de l'information et le passage dans des structures particulières du cerveau - hippocampe, structures limbiques, circuit de Papez - pour être acquise. Ainsi des lésions à ces niveaux provoquent des troubles de la mémoire et, suivant les aires du cerveau touchées, les symptômes différent. L'amnésie peut être antérograde (ictus amnésique du sujet âgé) ou rétrograde (syndrome de Korsakoff). Dans certains cas de maladies neuro-dégénératives comme la maladie d'Alzheimer, l'amnésie peut être globale.
QU'EST-CE QUE LA MÉMOIRE ?
La mémoire est la capacité d'enregistrer des informations, de les stocker et de les rappeler pour les utiliser, de façon volontaire ou non. En fait, elle ne correspond pas à une seule capacité en soi mais à un ensemble de fonctions, ayant pour support physique le cerveau. La mémoire est conçue comme un ensemble de modules stockant et synthétisant des informations selon des modes variés que l'on pourrait appeler codes. Entre la réception des signaux transmis par les sens et le rappel des souvenirs, il existe un grand nombre de codages des informations.
Processus de mémorisation
Le processus de mémorisation peut schématiquement se décrire en 4 phases :
• l'apprentissage : c'est l'analyse immédiate de l'information sensorielle (200 millisecondes) ;
• la mémoire immédiate (à court terme ou de travail) correspond à la persistance au niveau cérébral de la trace sensorielle. Elle se situe au niveau du cortex. L'ensemble des informations ainsi conservées constitue l'empan mnésique, c'est-à-dire la capacité de la mémoire à court terme ;
• le stockage mnésique (mémoire à long terme) correspond au regroupement des données et à leur codage. Ce stockage dépasse l'empan. Il repose sur l'élaboration de processus associatifs et comporte une phase de consolidation dans le temps qui évite la perte d’informations ;
• le rappel mnésique consiste en la réutilisation des informations stockées.
MÉMOIRE À COURT TERME ET MÉMOIRE DE TRAVAIL
L'information parvient à l'un des organes des sens et constitue un stimulus sensoriel. Elle passe alors par un registre sensoriel qui, selon la situation, envoie le stimulus vers la mémoire à court terme ou bien vers l'oubli. Il y a donc une première sélection des stimuli qui se fait selon l'importance accordée à l'information.
Une distinction fondamentale est souvent faite entre la mémoire à long terme et la mémoire à court terme ou mémoire de travail.
La mémoire à court terme
La mémoire à court terme (MCI) permet de retenir et de réutiliser une quantité limitée d'informations pendant quelques secondes. Par exemple, lorsque nous avons à retenir un numéro de téléphone, nous mettons à contribution notre mémoire à court terme. Cette capacité à retenir temporairement une information en vue de mener à bien une tâche est spécifiquement humaine. Elle rend très active certaines régions de notre cerveau, en particulier le lobe préfrontal. Cette région située tout en avant du cerveau est très développée chez l'être humain : c'est elle qui nous donne notre grand front droit plutôt que le front primates.
La mémoire à court terme dépend de l'attention portée aux éléments de la mémoire sensorielle. Elle permet de garder en mémoire une information pendant moins d'une minute environ, et de pouvoir la restituer pendant ce délai.
La mémoire sémantique
La mémoire sémantique est le système par lequel l'individu stocke sa connaissance du monde. C'est une base de connaissances que nous possédons tous et dont une grande partie nous est accessible rapidement et sans effort. C'est la mémoire du sens des mots, celle qui permet de se souvenir du nom des grandes capitales, mais aussi des coutumes sociales, de la fonction des choses, de leur couleur ou de leur odeur. La mémoire sémantique est indépendante du contexte spatiotemporel de son acquisition. Elle est aussi la mémoire des règles et des concepts, celle qui permet la construction d'une représentation mentale du monde. Son contenu est donc abstrait et relationnel, et il est associé à la signification des symboles verbaux. Comme il s'agit d'une mémoire de référence qui renferme des informations accumulées de façon répétée durant toute notre vie, la mémoire sémantique est habituellement épargnée par les amnésies.
Les interactions de La mémoire
Si la mémoire à long terme peut être subdivisée en différents types de mémoire, il ne faut pas perdre de vue que la mémoire humaine constitue une association de différents sous-systèmes en constante interaction. Les mémoires épisodique et sémantique en offrent peut-être le meilleur exemple.
En effet, la mémoire sémantique peut être considérée comme le résidu des expériences emmagasinées dans la mémoire épisodique, en les détachant de leur contexte. Une transition progressive s'effectue donc de la mémoire épisodique à la mémoire sémantique. La mémoire épisodique procède alors à une généralisation de l'information. À l'inverse, la compréhension de nos expériences personnelles est nécessairement due aux concepts et aux connaissances de la mémoire sémantique. On voit donc que ces deux types de mémoire ne sont pas des entités isolées mais interagissent constamment l'une avec l'autre.
«
mer.
Par conséquent, le sujet mémorise
non seulement l'événement vécu,
mais tout le contexte particulier de cet
événement.
C'est cette composante
de la mémoire qui est le plus souvent
touchée par les amnésies.
De plus,
la charge émotionnelle vécue par le
sujet au moment des faits conditionne
la qualité de la mémorisation
épisodique.
La mémoire sémantique
La mémoire sémantique est le système
par lequel l'individu stocke sa
connaissance du monde.
C'est une base
de connaissances que nous possédons
tous et dont une grande partie nous est
accessible rapidement et sans effort.
C'est la mémoire du sens des mots,
celle qui permet de se souvenir du nom
des grandes capitales, mais aussi des
coutumes sociales, de la fonction des
choses, de leur couleur ou de leur
odeur.
La mémoire sémantique est
indépendante du contexte spatio
temporel de son acquisition.
Elle est
aussi la mémoire des règles et des
concepts, celle qui permet la
construction d'une représentation
mentale du monde.
Son contenu est
donc abstrait et relationnel, et il est
associé à la signification des symboles
verbaux.
Comme il s'agit d'une
mémoire de référence qui renferme
des informations accumulées de façon
répétée durant toute notre vie,
la mémoire sémantique est
habituellement épargnée par les
amnésies.
lES INTERACT IONS DE LA MÉMOIRE
Si la mémoire à long terme peut être
subdivisée en différents types de
mémoire, il ne faut pas perdre de vue
que la mémoire humaine constitue une
association de différents sous-systèmes
en constante interaction.
Les mémoires
épisodique et sémantique en offrent
peut-être le meilleur exemple.
En effet, la mémoire sémantique peut
être considérée comme le résidu des
expériences emmagasinées dans la
mémoire épisodique, en les détachant
de leur contexte.
Une transition
progressive s'effectue donc de la
mémoire épisodique à la mémoire
sémantique.
La mémoire épisodique
procède alors à une généralisation de
l'information.
À l'inverse, la
compréhension de nos expériences
personnelles est nécessairement due
aux concepts et aux connaissances
de la mémoire sémantique.
On voit
donc que ces deux types de mémoire
ne sont pas des entités isolées
mais interagissent constamment
l'une avec l'autre.
LE
RÔLE DU CERVEAU
Le cerveau humain est une organisation
complexe de cent milliards de
neurones organisés en centres
nerveux communicant entre eux par
des faisceaux de fibre.
Les connexions
entre neurones s'effectuent via les
synapses.
Les recherches récentes
apportent une image complexe et très
intriquée des fonctions mnésiques et
de leur localisation.
L'hippocampe, les
lobes temporaux, de même que les
structures du système limbique qui
leur sont reliées, sont essentiels à la
consolidation de la mémoire à long
terme.
L'influence des différentes
structures limbiques qui s'exerce sur
l'hippocampe et le lobe temporal se fait
par l'intermédiaire du circuit de Papez,
aussi appelé le circuit hippocampo
mamillo-thalamique.
Il joue un rôle
prépondérant dans le stockage et le
codage de l'information, et toute lésion
de ce circuit entraîne un trouble grave
de la mémoire.
Le lobe frontal
intervient quant à lui dans le
mécanisme de rappel mnésique et le
lobe temporal joue un rôle important
dans le stockage des souvenirs.
LE STOCKAGE DES INFORMATIONS
Toutes les informations décodées dans
les différentes aires sensorielles du
cortex convergent vers l'hippocampe,
dont la forme incurvée rappelle la
queue d'un hippocampe marin.
L'hippocampe est une partie très
ancienne du cortex située dans le repli
interne du lobe temporal.
C'est un centre de tri chargé de
comparer les sensations nouvelles avec
celles déjà enregistrées.
L'hippocampe
crée aussi des liens entre les différentes
caractéristiques d'un objet (visuelles,
auditives, etc.).
La répétition, qui nous permet de
retenir des faits nouveaux, correspond
donc à de multiples passages par l'hippocampe.
Celui-ci
va renforcer les
liens entre ces nouveaux éléments, si
bien qu'au bout d'un certain temps, son
travail ne sera plus nécessaire : le
cortex aura appris à lier lui-même ces
différentes caractéristiques pour en
faire ce qu'on appelle un souvenir.
Ainsi, une lésion bilatérale de
l'hippocampe empêchera la formation
de nouveaux souvenirs à long terme,
mais n'effacera pas ceux qui ont été
encodés avant l'accident.
Au niveau moléculaire, le renforcement
d'un lien entre une aire du cerveau et
une autre aire correspond au
renforcement des connexions entre
neurones stimulés.
On appelle
synapse
la structure
permettant
la commu
nication entre deux
neurones.
Cette
propriété
qu'ont les
synapses de
pouvoir se renforcer s'appelle la
plasticité synaptique.
Un des types les
plus étudiés de la plasticité synaptique
est la potentialisation à long terme.
Ce qui va faire en sorte qu'un souvenir
va être renforcé et va éventuellement
être consolidé dans la mémoire à
long terme dépend très souvent de
facteurs « limbiques » comme l'intérêt
suscité par l'événement, sa charge
émotive ou son contenu gratifiant.
Il existe donc une «zone mémoire»
dans le cerveau : le système limbique
qui permet d'enregistrer à long terme
les informations.
Cependant, chaque
information est stockée dans sa zone
respective.
Un son est enregistré dans
la zone auditive, une odeur dans la
zone olfactive.
La mémoire se trouve
donc éparpillée dans l'ensemble du
Il existe différents types d'amnésies
suivant la région du cerveau touchée.
Ces lésions au niveau du cerveau sont
la plupart du temps dues à un coup ou
à une maladie.
Par exemple, certaines amnésies
touchent la mémoire verbale, c'est-à
dire le sens des mots.
Ce cas a été
découvert par Pierre Paul Broca en
1861, qui montra après une autopsie
sur un patient ayant perdu le langage
de profondes lésions à l'hémisphere
gauche.
Il venait de découvrir un centre
1--------------'-------------1 du langage (ou mémoire verbale):
cortex
cingulaire ----...
noyau antérieur
du thalamus
corps
mammillaires Cinuit
de Papez
�--- fornix
hippocampe cortex entorhinal la
destruction de ce centre produit
une perte du langage appelée aphasie.
Une région du cerveau porte à présent
son nom.
Une lésion dans l'aire de
Broca empêche essentiellement la
parole sans nuire à la compréhension.
Dans de rares cas, le patient n'a plus
de mémoire des visages, c'est la
prosopagnosie (du grecprosopon,
visage).
De nombreuses études
montrent que l'hémisphere droit, plus
particulèrement le cortex visuel
occipital et le cortex de jonction
occipito-temporal, serait prédominant
pour la mémoire des visages.
Il existe aussi des amnésies limitées à
certaines classes grammaticales, aux prénoms, aux chiffres (acalculie),
ou
encore des cas d'atteinte du codage
entre les graphismes et la fonction
lexicale, c'est-à-dire l'unité
morphologique des mots, ce qui
AMNÉSIE ANTÉROGRADE
ET AMNÉSIE RÉTROGRADE
L'amnésie (du grec amnesia, oubli) est
une perte totale ou partielle,
temporaire ou définitive de la mémoire.
Il existe différents types d'amnésies :
• l'amnésie antérograde : le patient ne
fixe plus les souvenirs et oublie tous les
événements au fur et à mesure qu'ils se
présentent.
C'est une amnésie des faits
récents alors que le souvenir des faits
anciens est conservé.
• l'amnésie rétrograde : le patient
oublie les souvenirs antérieurs au début
de sa maladie, c'est-à-dire les faits
anciens.
L'amnésie rétrograde remonte
plus ou moins loin dans le temps selon
un gradient temporel.
LE SYNDRÔME DE KORSAKOFF
Bien que la notion de centre de
mémoire soit inadéquate, il existe une
structure du cerveau qui provoque une
amnésie quasi générale, c'est l'amnésie
de Korsakoff, du nom du psychiatre
russe qui l'a décrite chez des patients
alcooliques chroniques.
Tout le cerveau
subit les atteintes de l'alcool, mais
l'hippocampe est la première structure
touchée du fait de sa situation au
carrefour de nombreuses structures
et voies de communication.
Dans tous les cas, que l'amnésie soit de
Korsakoff (causée par l'alcoolisme
chronique) ou hippocampique (causée
par des lésions circonscrites), elle
produit un syndrome spectaculaire
puisque le malade ne peut et ne pourra
jamais plus apprendre quoi que ce soit
de nouveau.
Un patient se retrouva
dans ce cas après une ablation
bilatérale de l'hippocampe.
En revanche, les études psychologiques
montrèrent qu'il était capable de
certains apprentissages moteurs.
LES SYNDRÔMES AMNÉSIQUES
L'amnésie lacunaire est une perte de
mémoire concernant une certaine
période.
Elle est due par exemple
à une perte de conscience, une crise
d'épilepsie, un épisode de confusion
mentale, un état hystérique, un ictus
amnésique.
L'ictus amnésique concerne
les sujets âgés de 50 à 70 ans.
Il est
caractérisé par une perte de mémoire
isolée, antérograde, sans cause
déclenchante apparente ni signes
prémonitoires.
Il dure quelques heures
et ne laisse comme séquelle qu'une
amnésie lacunaire pour cette période :
le malade est incapable de se souvenir
de ce qu'il vient de faire, il pose les
mêmes questions et répète sans arrêt
les mêmes choses.
En revanche, il
cannait son âge et son identité et les
capacités intellectuelles sont
conservées.
LES
SYNDROMES DÉMENTIELS
Dans les cas de syndromes démentiels,
l'amnésie est globale :elle concerne
aussi bien les faits récents qu'anciens.
Les maladies neuro-dégénératives, telle
que la maladie d'Alzheimer, entraînent
des troubles de la mémoire.
Dans le cas de la maladie d'Alzheimer,
les troubles de la mémoire sont les
premiers symptômes à apparaître, puis
d'autres troubles des fonctions
progres
sivement
l'autonomie
du patient.
Au début,
il est difficile li�l!il �� :.OIIII I à la vieillesse.
Les moyens d'investigation actuels
permettent de détecter avec une
fiabilité de plus en plus grande cette
maladie à un stade infra-démentiel
- au moment où seuls les troubles
de la mémoire sont présents -avant
que les perturbations ne s'étendent
à d'autres secteurs.
Dans cette maladie,
les troubles sont comparables à ceux
du syndrome amnésique car il touchent
la mémoire épisodique.
Cependant,
il y a également une altération rapide
de la mémoire de travail et de la
mémoire sémantique tandis que les
capacités de la mémoire implicite
restent longtemps intègres.
Les lésions
concernent d'abord la région
hippocampique pour s'étendre ensuite
à l'ensemble du cortex.
En définitive,
la maladie
d'Alzheimer
provoque
une augmen
tation de
la mort
des neuro
nes, une
atrophie
du cortex
cérébral
et une diminution du volume du
cerveau.
La démence fronto-temporale
est une autre maladie neuro
dégénérative qui atteint le néo-cortex,
en respectant l'hippocampe en début
d'évolution.
LES CAUSES
Hormis les cas de traumatismes
physiques au niveau du cerveau, il
existe de nombreuses autres causes
pouvant provoquer des troubles de la
mémoire comme l'alcoolisme
chronique (cause d'une carence en
vitamine B 1 ), une perte de conscience,
une crise d'épilepsie, un épisode de
confusion mentale, un état hystérique,
une démence ...
Certains traitements peuvent aussi
provoquer des troubles de la mémoire,
les benzodiazépines (Valium, T émesta,
Rohypnol, Xanax, Halcion, etc.) ; les
antidépresseurs tricycliques, les
neuroleptiques, les anticonvulsivants,
certains antibiotiques (tétracyclines),
antimitot iques, les électrochocs, les
drogues en général ...
Hélas, il n'existe pas de médicaments
augmentant la mémoire, même si les
recherches concernant ce domaine sont
très actives..
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