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Grand oral du bac : La grippe (Histoire de la médecine)

Publié le 15/11/2018

Extrait du document

histoire

La grippe chez l'enfant

 

L'enfant est le plus grand disséminateur de la grippe. Contaminé à la crèche ou, surtout, à l'école entre six et dix ans, il ramène le virus à la maison et le transmet à toute la famille avant l'apparition des premiers symptômes. Plus il y a d'enfants dans la famille, plus le risque est grand en période d'épidémie.

Chez le grand enfant, la grippe ressemble à celle de l'adulte, avec un pic d'intensité des symptômes vers le deuxième jour, suivi d'une guérison rapide.

Les nourrissons et les jeunes enfants développent plus volontiers des formes respiratoires avec bronchiolite, laryngite aiguë ou pneumonie. Les complications possibles sont la crise d'asthme chez l'enfant prédisposé, les convulsions en cas de fièvre élevée. La diarrhée et l’otite moyenne aiguë sont également plus fréquentes chez les petits. Paradoxalement, un nourrisson grippé sur deux ne développe presque pas de symptômes, car il est encore protégé par les anticorps que lui a transmis sa mère.

UN FLÉAU FAMILIER

 

La grippe est connue depuis des millénaires. Toujours présente quelque part sous forme de petits foyers, elle se répand parfois en brusques épidémies (ou pandémies) et touche alors des millions de personnes à l'échelle d'un pays ou d'un continent

 

La grippe est un fléau familier. Chacun de nous a eu ou aura une grippe au moins une fois dans sa vie. Cette maladie intense, qui laisse sans force pendant des semaines, ne doit pas être confondue avec les syndromes grippaux ou les rhumes si fréquents en hiver.

ÉTYMOLOGIE

Le mot grippe vient du francique grîpan, qui signifie « saisir, attraper brusquement », un sens que l'on retrouve dans le verbe agripper ou l'expression grippe-sou. Au Moyen Âge, une grippe était un croc, une griffe. C'est au milieu du xviiie siècle que le terme acquiert son sens moderne, traduisant le caractère brutal de la maladie, qui « saisit » en quelque sorte le patient.

LA GRIPPE DANS L’HISTOIRE

QUELQUES REPÈRES

 

Hippocrate fait la première description de la maladie en 412 avant notre ère, d'après une épidémie qui avait ravagé l'armée athénienne en Siale huit ans plus tôt. En 415, une épidémie est rapportée par l'auteur latin Diodorus Sicilus.

 

En 1357, les médecins florentins appellent influenza (à l'origine, influenza di fredo, influence

 

du froid) la grippe qui sévit dans leur ville.

 

En 1485, la grippe fait en Angleterre plusieurs centaines de milliers de morts, dont le lord-maire de Londres et six de ses conseillers. Du jus de citron, riche en vitamine C, est pour la première fois utilisé à titre thérapeutique - un remède toujours en vigueur.

En 1733, une épidémie sévit en France sous des noms variés : folette, coquette, horion, tac (le mot grippe s'imposera dix ans plus tard).

Les épidémies se répètent en Europe au xixe siècle : 1837,1843, 1857,1874. En 1889-1890, la grippe russe venant de l'est envahit l'Europe et touche 40 % de la population, tuant un grand nombre d'enfants, de malades affaiblis et de personnes âgées.

En dehors de l'Europe, une pandémie part d'Asie en 1580 et se propage en Afrique, en Europe et aux Amériques, provoquant une

mortalité élevée. Pendant deux siècles, la grippe décimera une grande partie des populations amérindiennes. À partir de 1832 et jusqu'au début du xx* * siècle, les indigènes alakalufs de la Terre de Feu seront presque exterminés à la suite d’une série d’épidémies déclenchées par le passage d'Européens. En 1897, une épidémie fera des dégâts considérables parmi les Kikuyus du Kenya et les habitants d’Afrique de l'Est.

La pandémie de grippe espagnole (1918-1919)

En 1915, un virus apparaît en Chine, puis atteint les États-Unis, probablement par le biais d'immigrants. En mars 1918, des cas de grippe sont signalés dans la base militaire de Fort Riley, au Kansas. La maladie est si violente qu'on la surnomme « knock-me-down-fever », la fièvre qui met KO. Malgré l'alerte donnée par des médecins militaires en juillet, la grippe tue 500000 Américains. Au Canada, sur 2 millions de malades, 50000 en meurent.

Transmise par les soldats partis à la guerre, l'épidémie fait rapidement le tour du monde. En Europe, une première vague part de Bordeaux en avril 1918 et se répand vers le sud. Le roi Alphonse XIII et la cour d'Espagne étant atteints, la maladie prend le nom de grippe espagnole sur les câbles de l'agence Reuter. Une deuxième vague part de Brest en mai de la même année et gagne la zone du front. De nombreux soldats mourront de la maladie (ils seront comptabilisés comme morts à la guerre), mais les populations civiles seront les principales victimes. Après une accalmie, la pandémie s'étend sur toute la surface du globe en 1919. Elle tue 5 % de la population en Afrique et en Inde, mais jusqu'à 60 % en Australie centrale, en Alaska et aux Samoa. Au total, en deux ans, la grippe espagnole fera plus de 20 millions de morts (de 25 à 40 millions selon les estimations) sur plus de 200 millions de malades - soit bien plus que la guerre elle-même (15 millions de tués).

Les grippes asiatiques

Trois nouvelles pandémies sont recensées au xxe siècle, en 1947, 1957 et 1968 ; elles sont entrecoupées de petites épidémies annuelles, favorisées par le développement des voyages, devenus de plus en plus rapides. La grippe asiatique de 1957 et celle de Hongkong, en 1968, font chacune une centaine de millions de malades et 1 million de morts dans le monde. Partie de Hongkong en juillet 1968, la seconde touche la France pendant l’hiver 1969, tuant 16000 personnes en deux mois.

histoire

« LA GRIPPE CHEZ L'ENFANT l'enfant est le plus grand disséminateur de la grippe.

Contaminé à la crèche ou, surtou� à l'école entre six et dix ans, il ramène le virus à la maison et le transmet à toute la famille avant l'apparition des premiers symptômes.

Plus il y a d'enfants dans la famille, plus le risque est grand en période d'épidémie.

Chez le grand enfan� la grippe ressemble à celle de l'adulte, avec un pic d'intensité des symptômes vers le deuxième jour, suivi d'une guérison rapide.

Les nourrissons et les jeunes enfants développent plus volontiers des formes 1--- ...J..------ ��- "'T---- "----- _.

__ ....., respiratoires avec bronchiolite, laryngite la première cellule hôte qui l'accepte, de préférence des voies respiratoires, et il détourne le matériel génétique de cette cellule à son profit.

Le virus commence par adhérer à la paroi de la cellule grâce à ses protéines de surface, puis il pénètre dans la cellule sous la forme d'une vésicule : c'est l'endocytose.

li fait recopier son ADN, ses enzymes et ses protéines par la machinerie cellulaire en parasitant la cellule hôte: c'est la réplicllfion proprement dite.

Il regagne ensuite la membrane pour sortir de la cellule : c'est l'exocytose.

La cellule meurt et éclate, libérant des virions prêts à aller contaminer d'autres cellules.

La mort cellulaire libère des substances, les cytokines, responsables des symptômes de la grippe.

L'INFESTATION CHEZ L'HOMME Les virus grippaux, présents dans les gouttelettes projetées par un sujet contaminé qui tousse, pénètrent chez l'homme par le nez, la bouche ou les yeux.

Ils gagnent rapidement l'arbre respiratoire : gorge, trachée, grosses bronches et bronchioles, mais aussi les sinus et l'oreille moyenne.

Quatre à six heures après l'infestation, les virus pénètrent dans des cellules et se répliquent à plusieurs dizaines d'exemplaires, qui sont libérés dans l'organisme.

Le virus peut continuer à envahir les organes respiratoires voisins ou bien gagner les muscles, les nerfs, le cerveau, le péricarde.

Une réplication survient toutes les huit à dix heu re s : chaque virus donne une centaine de copies une dizaine d'heures après sa pénétration initiale dans l'organisme (H+ 10), un million à H+30.

Comme une particule contaminée émise par un malade contient déjà un nombre élevé de virus, il suffit d'une gouttelette porteuse pour que l'individu contaminé produise des dizaines de millions de virus agressifs en une journée, après avoir côtoyé des centaines de personnes.

lA GRIPPE HUMAINE Les signes de la grippe varient d'un individu à l'autre, et peuvent être confondus avec ceux d'autres infections virales saisonnières.

LA FORME TYPIQUE • l'incubation est courte : les premiers signes apparaissent vingt-quatre à quarante-huit heures après le contact avec une personne malade.

• Le début brutal, est marqué par des douleurs dans les membres et le dos.

La fièvre dépasse d'emblée 38 •c et atteint une fois sur deux 39 à 40 •c.

Elle associe des frissons intenses et des maux de tête.

• La période d'état (phase d'apparition des symptômes caractéristiques) s'installe en quelques heures.

La fièvre élevée persiste trois à cinq jours.

Les courbatures et les douleurs articulaires s'accompagnent d'une grande sensation de fatigue, de prostration et de maux de tête : le grippé est cloué au li� incapable de bouger.

Les signes pulmonaires sont dominés par une toux sèche et douloureuse, ramenant quelques mucosités claires, et par des sifflements respiratoires.

La gorge est fortement irritée et la langue peut présenter un enduit blanchâtre.

Le nez coule en permanence, malgré un mouchage incessant.

Les yeux sont rouges et gonflés, avec un larmoiement souvent important.

• l'évolution est brève : vers le cinquième jour, la fièvre tombe ; les autres signes disparaissent en une à deux semaines; seule la fatigue peut persister plusieurs _...., .._ .......

semaines.

LES FORMES ATYPIQUES La grippe peut apparaître sur un mode atténué, avec des manifestations bénignes, ce qui peut favoriser la dissémination du virus si le grippé poursuit ses activités sans se méfier.

Chez une personne affaiblie ou âgée, les signes pulmonaires peuvent prendre la forme d'une pneumonie ou d'une pleurésie.

Plus rarement, la grippe peut être dominée par des troubles digestifs (diarrhée, vomissements, douleurs abdominales), comme prendre la forme d'une méningite ; elle peut se déclarer par une éruption cutanée semblable à celle de la rougeole ou de la scarlatine ou encore provoquer un problème cardiaque, telle une péricardite.

aiguë ou pneumonie.

Les complications possibles sont la crise d'asthme chez l'enfant prédisposé, les convulsions en cas de fièvre élevée.

La diarrhée et l'otite moyenne aiguë sont également plus fréquentes chez les petits.

Paradoxalement, un nourrisson grippé sur deux ne développe presque pas de symptômes, car il est encore protégé par les anticorps que lui a transmis sa mère.

LES COMPLICATIONS GRAVES Les épidémies ordinaires de grippe peuvent être dangereuses dans certains cas : chez les personnes âgées, les insuffisants respiratoires, les asthmatiques, en cas de dénutrition ou de déficit immunitaire (SIDA, prise de médicaments anti-rejet de greffe, maladie génétique).

A l'inverse, les grandes pandémies fauchent autant -voire plus - d'adultes sains en pleine force de l'âge.

Lorsqu'un virus mutant sévit, nul n'est protégé, et les personnes qui ont beaucoup de contacts (au travail, par exemple) sont plus facilement contaminées que les autres.

• la grippe maligne.

On l'appelle également syndrome d'Apollinaire, car le poète est mort de cette forme fulgurante de grippe le 9 novembre 1918.

Elle se présente comme une détresse respiratoire asphyxiante, avec inflammation des deux poumons, du cœur et du péricarde.

Le foie, les reins et les méninges sont également touchés.

Le taux de mortalité est très élevé, même avec les progrès de la réanimation.

• Les surinfections broncho­ pulmonaires.

l'inflammation des bronches et des poumons favorise 1-----------......j le développement de bactéries, CRIPPE ET SYNDROME GRIPPAL De nombreux genmes peuvent donner un état grippal qu'il est difficile de distinguer d'une vraie grippe en dehors d'une notion d'épidémie.

C'est le cas du virus para-influenza et du virus respiratoire syncytial (VRS), trés fréquent en hiver et principal responsable des bronchiolites du nourrisson.

staphylocoques ou pneumocoques le plus souvent Ce risque d'évolution vers une surinfection bactérienne explique que les médecins prescrivent parfois des antibiotiques.

• Les trachéites purulentes.

Cette complication rarissime touche surtout les enfants de moins de cinq ans.

Le pronostic vital dépend de la rapidité de l'hospitalisation.

• Le syndrome de Reye.

Cette maladie, dont on ignore l'origine exacte, se rencontre surtout dans les pays angle­ saxons et touche les jeunes enfants.

Elle survient au cours d'une grippe (de type B notamment), mais aussi après d'autres infections virales, comme la varicelle.

Dans presque tous les cas, on constate que les parents avaient donné auparavant de l'aspirine à leur enfant pour lutter contre la fièvre (les chercheurs pensent que l'aspirine aurait des effets secondaires toxiques dans certaines situations).

Depuis 2003, il est interdit de donner de l'aspirine à un jeune enfant en cas de fièvre d'origine virale.

LES TRAITEMENTS DE LA CRIPPE lES TIIAITEMENTS MODERNES Il n'existe pas de traitement spécifique de la grippe.

Une forme banale, d'Intensité moyenne, ne nécessite que des médicaments symptomatiques contre la fièvre et les douleurs musculaires (paracétamol, ibuprofène, kétoprofène ou aspirine chez le grand enfant et l'adulte uniquement), une désinfection locale du nez et de la gorge, un antitussif pendant la période de toux sèche.

Les antibiotiques ne sont justifiés que chez les personnes à risque ou en cas de surinfection pulmonaire.

D'autres médicaments, mis au point récemmen� suivent une autre logique.

Ils agissent en amont, en inhibant l'action de la neuramidinase, ce qui a pour effet de gêner la multiplication et la dissémination du virus.

Pris dès les premiers symptômes (sous forme de spray ou de comprimés), ils ramènent à deux jours la durée moyenne d'évolution de la grippe et diminuent d'un tiers la fréquence des complications.

LES MtoECINES DOUCES La grippe est si répandue que chaque culture possède ses remèdes traditionnels à base de plantes, sous forme d'inhalations ou d'infusions.

La simple inhalation de vapeur d'eau chaude, aromatisée ou non aux essences de plantes, est excellente pour le nez et la gorge.

L'homéopathie propose divers traitements à base de Celsemium, de Rhus toxicodendron, de Bryona, d'Eupatorium perfoliatum, de Baptista ou du très connu Oscil/ococcinum.

LA VACCINATION Le premier vaccin contre la grippe date de 1940, mais il fallut attendre les années 1960 pour disposer en abondance de vaccins bien tolérés et efficaces.

En France, les premiers vaccins gratuits ont été proposés aux plus de soixante-quinze ans à partir de 1982.

Devant la réussite de l'expérience (diminution des complications, de la mortalité et du coût de traitement), le programme de vaccination gratuite a été étendu aux plus de soixante-cinq ans, ainsi qu'aux enfants et adultes porteurs de certaines maladies de longue durée.

Chacun peut néanmoins se faire vacciner par son médecin, pour un coût modique.

Le vaccin antigrippal est fabriqué chaque année en fonction des trois principales souches circulant au début de l'automne : deux souches A et une souche B.

l'immunité est acquise deux à trois semaines plus tard et dure en moyenne six mois.

Il faut donc se faire vacciner sans attendre l'annonce d'une épidémie et renouveler le vaccin chaque année, surtout si les souches ont changé.

l'efficacité individuelle est d'environ 70 %.

Il faut y ajouter une efficacité collective, due à la diminution de la dissémination du virus.

Ainsi, la mortal ité globale de la grippe, qui était de 15 pour 100000 habitants entre 1950 et 1982, a brusquement chuté et stagne à moins de 1 pour 100 ooo depuis les premières campagnes de vacc ination.

Le vacdn préventif reste aujourd'hui le meilleur traitement de la grippe.

LA SURVEILLANCE MONDIALE Il existe 112 centres nationaux de surveillance, répartis dans 82 pays du monde, avec des médecins et des laboratoires sentinelles qui observent la grippe en permanence.

Ces centres ont pour mission de détecter les vagues épidémiques et de recueillir des prélèvements, qui sont envoyés tout au long de l'année à deux des quatre centres mondiaux de la grippe (Londres et Atlanta), afin de repérer d'éventuelles mutations et d'orienter à temps la fabrication des vaccins.

Les pays développés possèdent en outre leur propre plan national de surveillance et de lutte.

Deux systèmes regroupant respectivement 27 et 9 pays sont également en veille permanente.

LA LEÇON DE LA GRIPPE DU POULET En 1997, à Hongkong.

un virus mutant de type H5N1 provoqua le décès de 6 personnes sur 18 malades contaminés.

Le réservoir animal fut vite repéré : il s'agissait de volailles vivantes, très abondantes sur les marchés de la ville.

l'abattage systématique de millions de poulets a cantonné l'épidémie au territoire de la ville et ainsi probablement évité une pandémie dramatique.

Partant les autorités sanitaires mondiales ont décidé de financer la surveillance constante des marchés de volailles en Asie et des autres lieux où un risque de mutation virale existe.

Elles essaient aussi de mettre au point des mesures pour que les volailles domestiques ne soient pas en contact avec les oiseaux aquatiques sauvages (clôtures, notamment).

DANS LE FUTUR • Les vaccins du futur pourraient être administrés par inhalation ou pulvérisation nasale, surtout chez les enfants.

Le génie génétique travaille à la production de vaccins plus rapides à fabriquer et agissant sur un plus grand nombre de souches.

• De nouveaux antiviraux capables de stériliser le virus et d'inhiber sa dissémination seront bientôt disponib les .

Ils permettront de réduire la durée et la gravité d'une grippe déclarée.. »

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