Grand oral du bac : La gériatrie
Publié le 13/11/2018
Extrait du document
ACCOMPAGNER LE VIEILLISSEMENT
La gériatrie est la discipline médicale qui se préoccupe de la santé et des soins à apporter aux personnes âgées. Elle est complétée par la gérontologie, qui, en tant que science, étudie le vieillissement sous ses aspects médical, économique, socioculturel et psychologique.
La gériatrie est une discipline neuve et d'évolution constante, en raison de la démographie que connaît notre société.
Les toutes premières recherches et descriptions de pathologies du sujet âgé datent de la fin du XIXe siècle ; elles sont issues de l’École de la Salpêtrière, mais la prise en compte des personnes âgées restait à cette époque peu valorisante.
Ce n'est qu'à partir de la Première Guerre mondiale que des médecins prennent la direction des services des anciennes infirmeries d'hospices. Et c'est vers 1950 que quelques rares praticiens commencent à se diriger volontairement dans cette voie.
DÉMOGRAPHIE ET ÉPIDÉMIOLOGIE
La population âgée ne cesse d'augmenter en France. Les données 2005 sont les suivantes :
- 20 % de la population (soit près de 14 millions) est âgée de plus de 60 ans.
- 8 % de la population est âgée de plus de 75 ans ; cette classe d’âge devrait représenter 9,6 % en 2020 et 16,1 % en 2040.
- 1,2 million de personnes sont âgées de plus de 85 ans ; en 2020, ce chiffre s'élèvera à 2 millions.
• Entre 1900 et 2005, l'espérance de vie a considérablement augmenté : pour un homme de 60 ans, elle est ainsi passée de 73 à 80 ans, et, pour une femme du même âge, de 75 à 86 ans. On s'attend à un allongement de cette espérance de vie d'ici 2020, atteignant 83 ans pour les hommes et 88 ans pour les femmes.
• L'augmentation de la durée de vie s'accompagne d’un allongement de l'espérance de vie sans incapacité. Néanmoins, l'accroissement de
la population âgée s'accompagne d'une nette augmentation de la population âgée dépendante. Le vieillissement va de fait de pair avec une diminution progressive de la fonction des organes. Or, si
celle-ci ne mène pas obligatoirement à un état pathologique, une affection chronique (l'hypertension artérielle, par exemple) va altérer plus vite la fonction d'un organe donné en s'ajoutant à la fragilisation induite par le vieillissement.
• Le vieillissement peut aussi être indemne de pathologie.
PATHOLOGIES LES PLUS FRÉQUENTES
Le concept de polypathologie est une notion importante en gériatrie : les personnes âgées peuvent être atteintes par une ou plusieurs affections indépendantes. Du fait des faibles capacités d'adaptation des organes des sujets âgés, des complications en cascade sont à envisager.
• Les maladies vasculaires cérébrales en sont une illustration majeure, leur fréquence augmentant nettement avec l'âge. Elles sont de deux types : hémorragique, par saignement intracrânien (spontané ou bien traumatique) ; et ischémique, c'est-à-dire résultant de l'occlusion d'une artère cérébrale, qui provoque ainsi la mort du tissu cérébral qu'elle irriguait.
Ces pathologies sont responsables d'incapacités fonctionnelles et cognitives dues aux divers déficits neurologiques qu'elles entraînent.
Les accidents ischémiques
Il existe deux types d'accidents ischémiques : transitoires, c'est-à-dire régressant spontanément ou sous traitement ; et constitués, qui aboutissent à une mort définitive du tissu.
• Tout patient ayant été victime d'un accident vasculaire ischémique court davantage de risques d'en faire un deuxième.
• La prévention des récidives par le contrôle de la pression artérielle est un axe majeur de la prise en charge. Il faut par ailleurs souligner que l'hypertension artérielle est également corrélée à d'autres pathologies dégénératives, telles que la maladie d'Alzheimer.
Les chutes
Les chutes des personnes âgées sont un des motifs les plus fréquents de consultation aux urgences hospitalières. Quelle que
soit leur gravité, elle constituent un marqueur de fragilité.
• Plus d’un tiers des plus de 65 ans chutent au moins une fois par an. Les causes, très variées, sont pour certaines graves, engageant parfois
«
l'autonomie.
En 2004, on dénombrait
en France 769 000 personnes atteintes
de démence, dont 616000 touchées
par la maladie d'Alzheimer.
Le nombre
de cas recensés ne cesse d'augmenter,
motivant de plus en plus une réflexion
sur la qualité de la prise en charge,
que celle-ci ait lieu à domicile ou
en institution de soins.
La maladie d'Alzheimer
La maladie d'Alzheimer est la démence
la plus fréquente en gériatrie.
Elle
appartient au groupe des démences
dites dégénératives, c'est-à-dire qui
touchent le fonctionnement cognitif
(mémoire, langage, gestes, jugement,
raisonnement), lequel va s'altérer
de manière progressive, globale et
irréversible.
L'autonomie se réduit peu
à peu (nécessité de l'aide d'un tiers
pour les activités de la vie quotidienne),
et des troubles du comportement
apparaissent (déambulation, inversion
du rythme veille/sommeil, dérégulation
alimentaire -généralement anorexie -,
agitation, etc.), posant d'importantes
difficultés de maintien à domicile.
Les démences de ce type sont ainsi,
aujourd'hui, les premières causes
d'entrée en institution.
• La maladie d'Alzheimer est l'objet
d'un intérêt particulier en gériatrie,
du fait de sa prévalence.
Des centres
de consultation mémoire se créent,
dont l'objectif est un diagnostic le plus
précoce possible, afin de mettre en
place une prise en charge adaptée dès
l'apparition des premiers symptômes.
On sait que, en France, seulement
20 % des personnes touchées par
cette maladie bénéficient pour
l'heure d'un traitement.
La pri se en charge
Elle repose sur trois axes.
• Prise en charge médicale : d'apparition
récente, les médicaments existants ne
permettent pas de guérir de la maladie,
seulement d'en ralentir l'évolution.
De
nouvelles molécules sont annoncées.
• Prise en charge psychologique : une
stimulation des fonctions cognitives
(participation à des « ateliers mémoire »
aux stades débutants et modérés) est
proposée dans des structures telles
qu'hôpitaux de jour ou centres de jour ;
l'objectif est de permettre au sujet
de conserver ses capacités restantes
et de favoriser le plus longtemps
possible son maintien à domicile
dans les conditions les plus adaptées.
Soulignons que 65 % des personnes
touchées par la maladie d'Alzheimer
vivent à domicile.
Le recours à ces
structures offre donc aux proches
la possibilité de « passer le relais »
et de« faire une pause », afin d'éviter
au maximum l'épuisement familial.
• Prise en charge sociale : le service
social seconde les patients et leurs
familles en termes de possibilité
de recours aux différentes aides,
aux institutions, et peut favoriser
les démarches visant à protéger
le malade sur le plan juridique.
Les autres démences
Il existe de fait d'autres démences,
dont on parle moins : -l
a démence frontotemporale
(10% des démences), qui débute
par des troubles du comportement
et de la personnalité, avant que ne
surviennent des atteintes cognitives;
- la démence associée à la maladie
de Parkinson;
- les démences vasculaires, qui
apparaissent à la suite d'accidents
vasculaires cérébraux.
Chacune d'entre elles doit faire l'objet
d'un diagnostic réalisé par des experts
(gériatres, psychiatres, neurologues,
neuropsychologues) et d'une prise
en charge spécifique.
• Il est important de préciser que toute
difficulté intellectuelle rencontrée par
un sujet âgé ne signe pas toujours
l'existence d'une démence -d'où
l'intérêt de consulter.
Pour exemple,
l'état de confusion se caractérise par
des troubles cognitifs de survenue
brutale, aiguë et réversible, le plus
souvent pour des raisons organiques
ou métaboliques (déshydratation, prise
erronée de médicaments, intoxication
éthylique, infection urinaire, fécalome,
insuffisance cardiaque ...
).ll disparaît
rapidement avec une prise en charge
adaptée.
LA DÉPRESSION
En France, 3 % des personnes âgées de
plus de 65 ans présentent officiellement
une dépression majeure, mais ce taux
est sous-estimé.
• La souffrance dépressive se trouvant
à l'origine de très nombreux passages
à l'acte suicidaire, un intérêt particulier
est aujourd'hui porté à cette pathologie
en gériatrie.
La dépression du sujet âgé
ne doit donc pas être banalisée : elle
fait maintenant l'objet d'une réflexion
comme d'une prise en charge réelle
et spécifique, par le médecin traitant
en ville et par l'équipe pluridisciplinaire
en institution de soins.
• L'évolution dans l'âge constitue aussi
une période d'adaptation à un certain
nombre de bouleversements ; et la
survenue de pathologies somatiques
à l'origine de douleurs ou d'un état
de dépendance, l'isolement, les deuils
nombreux, la prise de conscience de
sa propre fin sont autant d'éléments
susceptibles d'engendrer des états
dépressifs authentiques.
• Par ailleurs, des maladies organiques
(la maladie d'Alzheimer, la maladie
de Parkinson,
le diabète,
les cancers,
les accidents
vasculaires céré braux ...
),
peuvent
entraîner ou
être associés à .,..!Cit.... .J une dépression.
• La dépression est prise en charge
de manière complémentaire par
le traitement médicamenteux et les
psychothérapies (thérapies de soutien),
encore trop rarement entreprises
malgré leur efficacité démontrée.
• Il reste à souligner que l'état dépressif
provoque des difficultés intellectuelles
(principalement des problèmes
d'attention et de concentration,
retentissant directement sur les
capacités de mémorisation) qui
peuvent faire l'objet d'un diagnostic
différentiel dépression/démence, car
les symptômes, similaires de prime
abord, sont en fait très différents.
Un
état dépressif peut en revanche
accompagner une démence.
LA PSYCHOGÉRIATRIE
La psychogériatrie est une branche
nouvelle de la psychiatrie qui prend
en charge, dans des lieux spécifiques,
les troubles psychiatriques des sujets
âgés : dépression, troubles anxieux,
troubles du comportement (agressivité,
agitation), troubles délirants, démences,
psychoses anciennes (dites« vieillies >>),
troubles de la personnalité, etc.
LES RUllES DE SOINS
Le mode de recours normal aux soins
des personnes âgées est le médecin
traitant, mais, dès qu'une aggravation
survient, l'hospitalisation par le passage
aux urgences reste le moyen le plus
fréquent.
• Les unités de gériatrie aiguë visent
à apporter aux patients une capacité
souple d'hospitalisation souvent non
programmée (les affections organiques
aiguës surviennent en effet de façon
imprévisible), faisant suite à un passage
éclair par le service des urgences de
l'hôpital.
Si la pathologie nécessite
une rééducation, le patient sera orienté
vers un service de« soins de suite et
réadaptation », dont l'objectif est de
réduire la dépendance du malade.
Un retour à domicile pourra alors
être organisé.
• Pour les patients dont la prise
en charge demeure lourde, un retour
à domicile pourra être envisagé, avec
le concours d'une haspitalisatian à
damicile (HAD) :il s'agit d'un service
« relais » entre l'hôpital et le domicile,
les soins dispensés en milieu hospitalier
étant réalisés à domicile par le médecin
traitant et par un service adéquat.
• Il arrive cependant qu'à l'occasion
d'une hospitalisation, l'évaluation
médicale et sociale du patient mette
en évidence une impossibilité de
maintien à domicile.
Des perspectives
de placement (maisons de retraite
médicalisées) sont alors envisagées.
Les unités de soins de longue durée
sont ainsi destinées aux personnes
polypathologiques, dépendantes,
dont l'état physique eVou psychique
nécessite la surveillance et la prise en
charge permanente par une équipe
médicale.
FIN DE VIE ET PRISE
EN CHARGE DE LA DOULEUR
ÉVOLUTION DE LA LÉGISLATION
La prévalence de la douleur augmente
avec l'âge, et ce surtout chez les sujets
souffrant de polypathologies et chez
les personnes en fin de vie.
• En gériatrie, la douleur fait l'objet
d'une évaluation visant à repérer son
existence, à la quantifier et à la traiter :
on propose alors une auto-évaluation
aux patients ne présentant pas de
difficultés d'expression.
Par exemple,
l'EVA (Échelle visuelle analogique)
leur permet de situer l'intensité de
leur douleur sur une échelle allant de
1 à 10.
Une hétéro-évaluation est
menée par un observateur qui analyse
le comportement du patient (position
antalgique de repos, expression du
visage, gémissements) quand celui-ci
présente des troubles importants
de la communication.
• La prise en charge de la douleur est
globale : elle prend en considération
à la fois la douleur elle-même et ses
conséquences psychologiques, ainsi
que des symptômes responsables
d'un inconfort (difficultés respiratoires,
agitation, nausées) qu'il convient de
traiter également.
Les mesures non
médicamenteuses de la douleur font
partie intégrante de cette prise en
charge (kinésithérapie, massages,
techniques de mobilisation douce).
LA FIN DE VIE
• La fin de vie est omniprésente
en gérontologie.
La prise en charge
palliative fait ainsi l'objet d'un travail
pluridisciplinaire sur les thérapeutiques
proposées aux patients par l'élaboration
d'un «projet de soin » :celui-ci vise,
selon le Code de santé publique,
à accompagner le sujet malade en
limitant au maximum sa douleur, et,
comme le souligne la Charte du patient
hospitalisé (1995), en portant un intérêt
tout particulier aux désirs et besoins
formulés par le malade.
• La pertinence des actions possibles
(perfusion, sonde gastrique, intubation,
réanimation) est au cœur d'une large
réflexion éthique et d'une évaluation
régulière.
Se pose fréquemment la
question de la poursuite des soins, à
l'heure où les limites opératoires sont
sans cesse repoussées.
Comment
conjuguer la nécessité d'apporter
aux personnes âgées le bénéfice des
progrès médicaux sans proposer un
soin déraisonnable ? La législation
a répondu à cette question par
l'introduction d'une personne de
confiance.
Chacun peut désigner,
lorsqu'il est en pleine possession
de ses moyens, une personne dite
«de confiance » qui pérennisera
ses désirs en situation critique.
Les soins de confort
La notion de « soins de confort » lait
partie intégrante de la prise en charge :
elle prend en compte la toilette, les
soins de bouche réguliers (ils favorisent
la parole, facilitent la déglutition et
limitent les lésions et infections),
l'observation des parties du corps en
..--.....
..--..
appui et leur
protection, afin d'éviter
la survenue
d'escarres, avec
mise en place
de matelas
anti-escarres
et mise au
fauteuil quand
cela est possible, de manière à éviter
les postures vicieuses.
Les pathologies que rencontrent les
personnes âgées sont responsables
d'incapacités fonctionnelles qui vont
provoquer, pour les activités de la vie
quotidienne, une dépendance.
Celle-ci
fait l'objet d'une évaluation gériatrique
précise sur différents items, établis avec
précision : s'alimenter, se déplacer, communiquer,
effectuer sa toilette ...
afin de déterminer un plan de soins
(mise en place à domicile ou en
institution des aides répondant le mieux
possible aux besoins et aux nécessités
de la personne) et une organisation
de ces soins (en termes financiers
et humains).
• L'évaluation évoquée est un travail
incontournable avant de proposer
une orien tation.
Elle consiste à élaborer
plus qu'un projet de soin -un véritable
projet de vie.
Elle peut être réalisée
de façon préventive, avec le concours
d'un médecin traitant ou d'un gériatre
et d'une assistante sociale.
Cependant,
l'essentiel de cette réflexion s'effectue
le plus souvent en milieu hospitalier,
en raison d'une décompensation
organique aiguë ou de troubles
du comportement au domicile.
LES AIDES PROPOSÉES
De nos jours, près de 210 ooo sujets
de plus de 65 ans sont entièrement
dépendants pour les actes de la vie
quotidienne, et ce nombre ne cesse
d'augmenter ; 270000 personnes
ont besoin d'aide pour la toilette et
l'habillement, et plus de 1 million
pour effectuer les déplacements
hors de leur domicile.
Compte tenu de ces chiffres, et afin
de permettre aux personnes âgées
dépendantes de vivre le plus longtemps
possible à leur domicile, avec un
maximum de sécurité, la collectivité
met en place un certain nombre
d'aides spécifiques :
- humaines : gardes à domicile, aides
ménagères, auxiliaires de vie;
- paramédicales :
services de soins
infirmiers
à domicile,
kinésithérapeutes,
ergothérapeutes;
- matérielles :
téléalarme,
service de
portage des repas par la mairie,
lit électrique avec barrières,
déambulateur, cannes, fauteuil roulant,
chaise percée, lève-malade;
-financières : aides au logement, APA
(Aide personnalisée à l'autonomie),
caisses de retraite et mutuelles (qui
attribuent ponctuellement des aides
financières).
MESURES DE PROTECTION
JURIDIQUE
Il existe un certain nombre de mesures
permettant d'assurer la protection
des personnes âgées.
• La sauvegarde de justice : à effet
immédiat, cette mesure est prise
par le procureur de la République
à la suite d'un signalement ; elle
protège la personne d'éventuelles
malversations.
Elle dure six mois
et précède souvent la mise sous
curatelle ou tutelle.
• La curatelle est une mesure de
protection décidée par un juge à la suite
d'un certificat médical et de l'audition
du malade et de ses proches : le malade
continue de gérer sous le regard du
curateur.
• La tutelle : décidée par le juge, elle
ôte au malade l'ensemble de ses droits
civiques : tout est désormais géré par
le tuteur..
»
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