Corps humain LES REINS
Publié le 09/02/2019
Extrait du document
La troisième et dernière étape, la sécrétion, est également assurée par le tubule. De nombreux composants sont extraits du sang par le tubule et incorporés au reste de l’urine (acide urique, créatinine, sodium, potassium, ainsi que des médicaments). Parfois, les tubules les transforment préalablement en déchets métaboliques terminaux (ammoniac produit à partir des acides aminés).
Des 160 à 200 litres d’urine primitive quotidiennement filtrés, les reins n’en excrètent que 1 % sous la forme d’urine définitive. Celle-ci est riche en déchets métaboliques et substances excédentaires, mais dépourvue des trois nutriments fondamentaux: protides, glucides et lipides.
Le rôle de l’excrétion rénale: maintenir l’équilibre intérieur
Les cellules de l’organisme évoluent au sein d’un milieu nourricier, appelé milieu intérieur, constitué par le sang et la lymphe. La stabilité de ce milieu est absolument nécessaire à la survie de l’organisme. La constance du volume et de la composition du sang reflète cet équilibre. Or la notion même de vie implique des modifications permanentes du milieu intérieur et donc des caractéristiques du sang circulant. Les reins sont donc là, par leur action d’excrétion, pour veiller à maintenir l’équilibre intérieur en régulant ces fluctuations.
Les reins partagent avec les poumons le rôle d’épurateurs du sang et empêchent l’empoisonnement de l’organisme par une accumulation de ses propres déchets. Les poumons éliminent le gaz carbonique issu de l’utilisation des glucides et des lipides, alors que les reins extraient du sang principalement les déchets du métabolisme azoté (urée), issus de la dégradation des protéines alimentaires et du renouvellement cellulaire.
Les reins amortissent également les variations de la composition sanguine, notamment sa teneur en eau et en sodium. Ils adaptent en permanence les sorties urinaires aux entrées. Ainsi, le sang reste stable grâce à la grande variabilité des urines! Le volume plasmatique et la pression sanguine sont respectivement contrôlés par la quantité d’eau et de sodium réabsorbés.
▼ Éliminé avec les urines s’il est de petite taille, le calcul rénal risque de se bloquer dans
les voies excrétrices dès qu’il devient plus gros. L'urine ne s'écoule plus, s’accumule et distend l'uretère en amont de l'obstacle, ce qui déclenche les violentes et classiques douleurs de coliques néphrétiques.
La composition sanguine est équilibrée par réabsorption ou sécrétion des substances dissoutes dans le plasma (potassium, calcium, glucose, etc.). Mais, outre leur rôle de régulateurs, les reins se comportent aussi comme un centre de recyclage et de récupération permettant à l’organisme de faire l’économie des substances utiles.
Des reins sous influence hormonale
Les reins fonctionnent isolément, mais sont contrôlés par plusieurs hormones qui modulent la quantité de substances à réabsorber par les tubules rénaux. Deux hormones jouent un rôle essentiel: l’hormone antidiurétique (H.A.D.) et l’aldostérone.
L’hormone antidiurétique est sécrétée par l’hypophyse, elle-même placée sous le contrôle d’une zone particulière du cerveau : l’hypothalamus. Cette hormone favorise la rétention de l’eau en rendant les parois des tubes collecteurs perméables à cette eau. Sous de fortes chaleurs, l’organisme perd beaucoup d’eau par la transpiration, mais élimine aussi des urines plus concentrées et d’un moindre volume. Mais, grâce à l’H.A.D., il compense un volume sanguin insuffisant en récupérant l’eau filtrée dans les urines. À l’inverse, après une prise importante de boissons, le corps contient trop d’eau. Dans ce cas, la sécrétion d’H.A.D. diminue et les reins ne réabsorbent pas l’eau filtrée : les urines sont alors diluées.
La seconde hormone, l’aldostérone, est produite par les deux glandes surrénales, chapeautant chacune un rein. Elle augmente la réabsorption rénale du sodium. Ainsi lorsque la teneur en sodium du plasma baisse (transpiration abondante ou diarrhée productive par exemple), la quantité d’aldostérone augmente avec pour corollaire l’augmentation du sel réabsorbé.
En plus de cette régulation liée à l’état de l’ensemble du milieu intérieur, les reins s’autoré-gulent en fonction des pressions régnant dans les artérioles irriguant directement les néphrons. Une chute de pression locale déclenche la sécrétion rénale de la rénine. Libérée dans la circulation générale, cette enzyme active une hormone, l’angiotensine, qui élève fortement la tension et stimule la sécrétion d’aldostérone. D’autres substances d’origine rénale ont une action importante sur d’autres organes: l’érythropoïétine stimule la synthèse des globules rouges dans la moelle osseuse et la vitamine D, activée par les reins, exerce un rôle essentiel dans la minéralisation osseuse.
«
Les
reins
! Coupe
d'un rein observé au microscope.
A En
surface (à gauche de ta photo),
te cortex, constitué des glomérules rénaux, prend
un aspect granuleux; en profondeur (à droite de
ta photo), ta médutta a un aspect strié dû
à la présence de tubules rénaux serrés
tes uns contre tes autres.
tous les tissus, ainsi que des substances étrangères
(médicaments) circulant dans J'organisme.
Ainsi,
quand leur nature et/ou leur concentration varient,
la composition de J'urine change également.
L'urine, une simple
histoire d'eau?
!.:urine, c'est de l'eau à 95%.
Les 5% restants, consti
tués de substances organiques (surtout de J'urée)
et d'éléments minéraux (principalement du
chlorure de sodium), sont très révélateurs car ils
reflètent fidèlement Je travail accompli par les reins.
Schématiquement, trois groupes de composants
sont concernés par Je filtrage des reins:
- Les substances éliminées par les reins: J'urée,
J'acide urique, la créatinine et Je sodium, qui sont
présents dans le sang et retrouvés dans les urines,
parfois à des concentrations plus fortes.
- Les éléments sanguins absents des urines parce
que retenus par les reins: les protéines, Je glucose,
les lipides et les cellules sanguines (globules rouges,
globules blancs et plaquettes).
-Enfin les composants synthétisés par les
reins et présents uniquement dans les urines, tel
que J'ammoniac.
Les reins procèdent par filtration sélective en lais
sant passer une quantité variable de substances.
Les
substances utiles à J'organisme sont économisées; les
grosses molécules (protéines) demeurent dans Je
sang; pour les plus petites, les reins n'en éliminent
que J'excès (sodium, eau, glucose).
Quand le taux
de ces composés dans le sang passe sous un seuil
donné, leur élimination par les reins s'interrompt.
Les substances de déchet (urée, créatinine, etc.) ne
doivent pas s'accumuler dans le sang et sont tou
jours élimin ées, même si leur taux sanguin est faible.
Le rein : un organe conçu
pour l'échange sélectif
Confortablement calé dans sa loge rénale, capi
tonnée d'un épais tissu graisseux et fibreux, chaque
rein ressemble à un gros haricot rouge-brun, haut
de 12 centimètres pour un poids de 180 grammes.
Pourtant, cet organe aux formes simples cache une
structure des plus complexes.
Sur la coupe d'un
rein examiné à J'œil nu, on distingue nettement �
*
·�
� � deux
parties: une partie externe, (ou parenchyme)
le tissu rénal proprement dit, qui délimite une cavité
centrale, le sinus du rein.
Celui-ci s'ouvre par un orifice, Je hile rénal, sur
Je bord interne et concave du rein.
Ce hile sert de
voie d'accès à J'artère rénale (branche directe de
J'aorte drainant Je sang au rein), à la veine rénale
(récupérant Je sang filtré pour Je renvoyer dans la
circulation générale) et à J'uretère (point de départ
des voies urinaires excrétrices de J'urine).
Le rein est donc Je siège d'une double circula
tion de sang et d'urine, entre lesquelles vont s'éta
blir d'intimes échanges.
Le néphron: unité fonctionnelle
du rein
1 Le rein n'est pas qu'un simple filtre traversé par
le sang.
C'est la juxtaposition d'un million de reins
miniatures capables chacun de transformer le
plasma (la partie liquide du sang) en une goutte
d'urine.
Cette structure microscopique représen
tant J'unité anatomique et fonctionnelle du rein
porte le nom de néphron.
Chaque néphron ressemble à un curieux «alam
bic » constitué par un conduit sinueux producteur
d'urine (Je tube urinifère), pris dans les mailles ser
rées d'un réseau de vaisseaux capillaires.
À cette
échelle microscopique se produisent les échanges
entre le sang et J'urine, grâce au contact entre les
parois du tube urinifère et les parois des capillaires.
Le premier contact se fait dans la partie initiale
du néphron: le glomérule ou corpuscule de
Bowman.
Il débute par une sorte de poche à double
paroi très fine, la capsule de Bowman, logeant un
enchevêtrement de capillaires: le peloton capil
laire du glomérule.
Une autre surface d'échanges
s'établit entre un second réseau capillaire et
la deuxième partie du néphron: le tube contourné.
Ce tube prolonge la capsule en trois segments qui
dessinent une longue boucle en forme d'épingle à
cheveux: le tubule proximal, J'anse de Henle et le
tubule distal.
Le tube débouche dans un canal com
mun à plusieurs néphrons, le canal collecteur, qui
s'ouvre à son tour dans 1� bassinet, point de départ
du canal de J'uretère.
Tous les néphrons prennent la même orienta
tion dans le rein, ce qui explique la présence de
deux zones distinctes au sein du parenchyme.
Les glomérules de Bowman sont orientés vers la
surface et donnent à la partie externe du rein une
apparence finement granuleuse: c'est la zone
corticale.
Les tubules, dirigés vers la profondeur �
du rein, donnent quant à eux un aspect strié à la :i
zone centrale: c'est la médulla.
�
Formation de l'urine
Chaque jour, les deux millions de néphrons pré
sents dans les reins drainent 300 fois le sang contenu
On ne peut voir
distinctement ......
t'appareil rénal sur
des radiographies
standard.
Pour pallier
ce défaut,
on injecte dans le sang
un produit de
contraste qui sera
filtré par les reins
puis retrouvé
dans tes urines.
Ce procédé est appelé
urographie
intraveineuse.
l'urine
est
stockée dans -
la vessie entre
deux mictions.
uretères
reliant _
les reins à
la vessie
sphincter vésical
interne
! Schéma des voies urinaires.
A Les reins produisent en permanence
de l'urine et l'excrètent à travers ces voies.
! L'analyse d'urine est un examen classique.
A Après
une crise de colique néphrétique, on y
recherche des calculs, souvent constitués de
cristaux de calcium..
»
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