1928: Une moisissure bouleverse la médecine
Publié le 24/03/2019
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Avec la découverte fortuite de la pénicilline, le bactériologiste britannique Alexander Fleming réussit pour la première fois, en 1928, à vérifier qu'une certaine moisissure détruit les bactéries. L'ère des antibiotiques vient de s'ouvrir.
Des cultures de moisissures constituent le point de départ des antibiotiques. Cliché de la culture historique d'Alexander Fleming
Fleming découvre l'effet de la pénicilline en septembre 1928, au St. Mary's Hospital de Londres. Dans le laboratoire de vaccination, il élève des souches de staphylocoques. Il remarque qu'une colonie étrangère s'est installée dans l'un de ses bacs. Le microbe s'avère être une moisissure provenant d'une spore qui s'est déposée par hasard sur le sol nourricier. Dans l'environnement de la colonie de moisissures, les staphylocoques sont devenus transparents, comme s'ils étaient désintégrés. D'autres essais lui permettent d'étudier l'inhibition de la croissance des colonies de staphylocoques par les moisissures. Des tests confirment également que la moisissure produit une substance bactéricide.
Le 7 mars 1929, Fleming emploie pour la première fois le nom de « pénicilline ». Comme le montre son carnet de notes, il parle auparavant de jus de moisissure (mould juice) ou liquide de moisissure (mould liquid). Ces substances bactéricides finiront par être appelées pénicilline, antibiotique du pénicillium chrysogenum ou du pénicillium notatum.
Le 10 mai, Fleming publie son premier rapport sur la pénicilline dans le British Journal of Experimental Pathology. Il mesure manifestement l'importance de sa découverte pour le traitement des infections dues aux bactéries. Il souligne notamment que la pénicilline est particulièrement efficace contre les bactéries fabriquant des virus et les bacilles de la diphtérie. Malheureusement, ses collaborateurs et lui-même ne réussissent pas à isoler le principe actif permettant la production d'un médicament. Mais seuls des médecins travaillent dans le laboratoire; l'absence de chimistes ou de biochimistes peut expliquer cet échec.
«
Des
cultures de
moisissures
constituent le
point de départ
des antibiotiques.
Cliché de la
culture
historique
d'Alexander Fleming
1 Une
moisissure bouleverse
la médecine
Avec la découverte fortuite de la pénicilline,
le bactériologiste britannique Alexander Fleming
réussit pour la première fois, en 1928, à vérifier
qu'une certaine moisissure détruit les bactéries.
L'ère des antibioti ques vient de s'ouvrir.
F leming découvre l'effet de la
pénicilline
en septembr e
1928, au St.
Mary's Hospital
de Londres.
Dans le laboratoire de
vaccination, il élève des souches de
staphylocoques.
Il remarque qu'une
colonie étrangère s'est installée
dans l'un de ses bacs.
Le microbe
s'avère être une mo1s1ssure
provenant d'une spore qui s'est
dépos ée par hasard sur le sol
nourricier.
Dans l'environnement
de la colonie de moisissures, les
staphyloc oques sont devenus
transparents, comme s'ils étaient
désintégrés.
D'autres essais lui
permettent d'étudier l'inhibition
de la croissance des colonies de
staphylocoques par les moisissu res.
Des tests confirment également
que la moisissure produit une
substance bactéricide.
Le 7 mars 1929, Fleming emploie
pour la première fois le nom de
« pénicilline ».
Comme le montre
son carnet de notes, il parle aupa
ravant de jus de moisissure (mould
juice) ou liquide de moisissure
(mould liquid).
Ces substances
bact érici des finiront par être
appelées pénicilline, antibiotique
du penicillium chrysogenum ou du
penicillium notatum.
Le 10 mai, Fleming publie son
premier rapport sur la pénicilline
dans le British Journal of Experi
mental Pathology.
Il mesure
manifestement l'importance de sa
découverte pour le traitement des
infections dues aux bacté ries.
Il
souligne notamment que la
pénicilline est particulièrement
efficace contre les bacté ries
fabriquant des virus et les bacilles de
la diphtérie.
Malheureusement, ses
collaborateurs et lui-même ne
réussissent pas à isoler le principe
actif permettant la production d'un
médicament.
Mais seuls des méde
cins travaillent dans le laboratoire;
l'absence de chimistes ou de bio
chimistes peut expliquer cet échec.
Bien
que Fleming traite avec succès
quelques patients grâce au jus de
moisissure entre 1930 et 1932, les
recherches s'arrêtent cependant, la
fabrication en grande quantité du
principe actif posant trop de diffi
cultés.
La découverte de Fleming ne
suscite d'abord que peu d'intérêt.
Alexander Fleming dans son laboratoire du
St.
Mary's Hospital à Londres
Ce n'est que dix ans plus tard
qu'un groupe de bacté riologistes,
autour d'Howard Florey et Ernst
Chain, à Oxford, mettent au point
de nouvelles méthodes de pro
duction.
Au début de l'année 1941,
le médicament est testé avec succès
sur un patient d'Oxford.
En juin,
Florey et Norman George Heatley
partent aux États-Unis pour mettre
au point la production pharma
ceutique, pour le compte du minis
tère de l'Agriculture américain.
L'industrie pharmaceutique aux
États-Unis s'intéresse de plus en plus
à la pénicilline; pendant la Seconde
Guerre mondiale, elle met au point
un médicament important pour les
soldats blessés.
En décembre 1941,
après l'entrée en guerre des États
Unis, la production en masse est
décidée.
Le médicament est d'abord
réservé à l'armée et ne devient
disponible pour les civils qu'à partir
de 1945.
La même année, Fleming,
l'Australien Florey et le Britannique
Chain obtiennent le prix Nobel de
médecine.
La
recherche bactériolo
gique au XX" siècle
1909
Salversan le professeur de pathologie
Paul Ehrlich et son collabo
rateur japonais Sahatshiro
Hata mettent au point le
premier médicament chimio
thérapeutique, le salve rsan.
Il
est particulièrement efficace
contre le virus de la syphilis.
En 1908, Ehrlich obtient le
prix Nobel de médecine.
Le
médicament est testé clini
quement deux ans plus tard
et produit en grande quan
tité.
Après l'euphorie du
début, il s'avère que le
salversan peut entraîner des
empoison nements.
1935
Prontosil
Le biologiste allemand Ger
hard Domagk découvre
l'action bactéricide de la
sulfa chrysoïdine ou pron
tosil.
En 1939, il obtient le
prix Nobel de médecine qu'il
ne recevra qu'en 1947, en
ayant été déchu par Hitler.
Il
étudie aussi les chimiothé
rapies contre le cancer et la
tuberculose.
1935
Découverte des virus
Wendel! Meredith Stanley,
un biochimiste américain,
obtient pour la première fois 1928
Paul
Ehrlich
des virus à l'état cristallisé.
Gerhard Domagk
Grâce à ce suc cès, il est
désormais possible d'étudier
au microscope les virus
responsables de maladies.
Il
prépare un vaccin contre la
grippe qui est utilisé dans
l'armée américaine durant la
Seconde Guerre mondiale.
En 1946, il obtient le prix
Nobel de chimi e.
1943
Streptomycine le microbiologiste américain
Selman Abraham Waksman,
en collaboration avec Albert
Schatz, isole à la Rutgers
University (Ëtats-Unis) un
nouvel antibiotique, la
streptomycine.
Il s'agit du
premier médicament efficace
contre le virus de la
tuberculose (mycobacterium
tuberculosis), qui avait été
découvert dès 1882 par le
médecin allemand Robert
Koch.
Une nouvelle ère
s'ou vre pour le traitement de
la tuberculose sous toutes ses
formes.
En 1952, Waksman
obtient le prix Nobel de
médecine.
163.
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