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Le siècle des lumières (philosophie et idéologie)

Publié le 27/02/2024

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« LE XVIIIème siècle. Ce siècle s’ouvre sur ce que Paul Hazard nomme La Crise de la Conscience Européenne (1685-1715). Cette crise est d’abord d’ordre politique : la fin du règne de Louis XIV se distingue avant tout par l’abus des guerres, des impôts, et la révocation de l’Edit de Nantes. Certains esprits commencent à s’interroger sur la valeur du pouvoir absolu, ou dit absolu, car il s’agit d’un pouvoir essentiellement administratif et bourgeois. Ses penseurs, ses philosophes sont Saint-Evremond, Bayle, Fontenelle. L’expression « Les Lumières » désigne un mouvement européen qui va profondément transformer les mentalités et ouvrir la voie à la Révolution française. - I- Le combat historique et économique. Il dure de la fin du règne de Louis XIV jusqu’à Louis XVI. Il connaît une forte expansion économique qui s’étale sur la première moitié du siècle. Il connaît l’essor de la colonisation et du commerce extérieur (Voyages de Bougainville). Il s’illustre par des difficultés des monarchies européennes (Guerres, problèmes économiques). Il est célèbre pour l’essor fantastique des sciences et des techniques. II- L’esprit critique. L’idée de base est l’idée de libre examen.

Les Lumières n’ont condamné, en réalité, aucun système (Même Rousseau), mais condamnent tout pouvoir qui est un état de fait. → Aucun domaine n’échappe à l’esprit critique, à cette investigation de la raison. 1°- La religion. Les philosophes, sauf Rousseau, restent en général déistes ou athées.

L’essentiel est que la religion ne soit pas le produit d’une révélation.

Celle des Ecritures est contestée.

Il faut chercher Dieu dans l’ordre du monde. - Voltaire, qui est déiste, met au-dessus de toutes formes religieuses un Dieu qui est l’Etre Suprême.

Il doit être au-dessus des cultes.

Son adversaire est le fanatisme et l’intolérance. - Tous se sont révoltés contre la révocation de l’Edit de Nantes (1685) qui concernait l’expulsion des protestants.

Pour eux, c’est aussi une faute économique, puisque les protestants qui ont dû fuir la France étaient des cadres techniques, des avocats, des ingénieurs.

(cf.

Dupont de Nemours, Rockefeller, ancien Baron de Roquefeuille) La Bible est pour beaucoup de philosophe source d’ironie.

Ils sont à la recherche d’une religion à mesure humaine.

Mais Diderot va plus loin : il n’exclut pas le matérialisme. Au XVIIème siècle, l’homme vit dans un monde clos et parfaitement expliqué : D’origine divine, il est grand, mais corrompu par la chute, il est misérable. ═►Bayle et Montesquieu insinuent le scepticisme en multipliant les petits faits et les petites remarques qui montrent le caractère dérisoire de cette éternité et la multiplicité psychologique de l’homme. Multiplier les faits de l’Histoire, et ce par toute la terre, est la meilleure arme de la philosophie naissante, parce qu’elle détruit cette conception accablante de l’homme qu’avait échafaudée les moralistes du XVIIème et qu’elle tend à lui substituer un homme infiniment divers, libre de toute entrave, l’homme voltairien, prêt à construire « La cité des hommes ». 2°- La morale. Chez Rousseau, il y a l’idée du droit naturel, c’est-à-dire des droits qui sont dans la Nature.

Tout comme Diderot, il fait confiance, non pas aux raffinements de la civilisation, mais aux forces naturelles et spontanées de la Nature.

(Diderot évoluera à propos de cette idée, pas Rousseau.) 1 Le retour à la Nature est plutôt une sorte de table rase que l’on accepte avec optimisme, pour mieux construire l’homme.

Celui de Rousseau, celui du XVIIIème siècle, se dresse sur la terre, naturellement et profondément pur.

S’il a des tares, elles sont dues à la perversion de la société. L’homme n’est pas fait pour méditer et spéculer longuement dans l’oisiveté.

La pensée du XVIIIème siècle se méfie profondément de la métaphysique spéculative : Voltaire a dessiné peu de caricatures plus dures que celle de Pangloss, dans Candide, qui s’interroge perpétuellement sur les causes du mal, et il ne cesse de répéter que nous sommes nés pour agir.

Il importe moins de raisonner sur le monde et sur notre nature, que de construire notre nature et d’organiser le monde. 3°- Le pouvoir politique. Chez Montesquieu, on trouve l’idée d’équilibre des pouvoirs.

Ce dernier se justifie s’il est équilibré, d’où son rêve de séparation entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Il faut choisir un système en équilibre avec son principe : Despotisme (La crainte), monarchie (L’honneur), démocratie (Vertu, c’est-à-dire sens civique). Avec sa Théorie des climats, il prône le déterminisme politique, choix d’un système en équilibre avec les conditions géographiques et économiques.

Le meilleur élément de cet équilibre réside dans les « pouvoirs intermédiaires », entre l’autorité centrale et les citoyens → Il n’y aurait donc plus de pouvoir absolu, de pouvoir venu d’une tradition ou d’une transcendance.

Ce n’est plus Dieu qui fait l’Histoire, elle est une projection de volontés, elle est soumise à des causes. Le XVIIIème siècle voit le premier grand essor de l’Histoire, parce qu’il s’est aperçu qu’il n’y a pas d’essence humaine éternelle, mais un homme en perpétuelle dépendance de son époque. L’homme dépend aussi du hasard, c’est-à-dire de modifications souvent imprévisibles, de causes qui agissent sur lui, et non d’une essence générale ou d’une fatalité divine. 4°- La critique de l’économie. Rôle des physiocrates. 5°- La métaphysique. Elle est d’autant plus critiquée que le XVIIIème siècle voit l’essor de la méthode scientifique.

Elle est TOUT ce que l’on ne peut pas prouver scientifiquement, à savoir Dieu, la religion, la superstition, la voyance, l’astrologie… On s’appuie sur l’expérience, on privilégie le fait, on compare les témoignages basés sur l’expérience et les croyances, au détriment de ces dernières. → Pensées diverses sur la comète de Bayle. → Histoire des oracles de Fontenelle. On fait la guerre à la théologie, à la science prônée par Aristote, aux préjugés, aux superstitions dans une lutte avouée contre l’ignorance afin de faire progresser l’homme intellectuellement et moralement.

Il ne subit plus les événements, il dispose de son destin. III- Les idéaux des Lumières. 1°- Le bonheur. L’homme du XVIIIème siècle recherche le bonheur, lequel se doit d’être commun, donc utile. L’oisiveté est proscrite : à la fin du conte, Candide et ses amis se mettent au travail. Grand rôle du plaisir, de la sensualité, de l’érotisme avec le libertinage → Il est double, au XVIIIème siècle, à savoir le libertinage de pensée, et le libertinage de mœurs.

Le libertin est athée, il ne croit donc pas à la vie éternelle, ce qui le pousse à multiplier les expériences pour multiplier sa sensation de vivre, persuadé qu’il est qu’il n’y a absolument rien après la mort. Foncièrement opposé à toutes les formes d’autorité, il est libre de toute entrave, et aime à manipuler les autres.

Seules comptent ses passions, et sons plaisir. Redécouverte de l’hédonisme, c’est-à-dire une morale basée sur la recherche du plaisir. 2°- La liberté et l’égalité. Montesquieu souhaite la séparation des pouvoirs, Locke prône le libéralisme politique, ainsi que Rousseau dans Du Contrat social.

Cette idée trouvera son apogée dans « La Déclaration des Droits de l’Homme » ainsi que dans celle de l’égalité des droits qui doit passer par l’abolition des privilèges. Beaumarchais dénonce les abus de la noblesse, Voltaire, la prostitution et l’esclavage dans Candide, Montesquieu, l’esclavage dans De l’Esprit des lois, et dans les Lettres persanes. 2 Ce désir de liberté et d’égalité s’applique aussi à la femme dont le statut au XVIIIème siècle est pitoyable : Elle n’a aucun droit, sa fortune est gérée par son père, un membre masculin de sa famille, ou son mari, elle peut être répudiée par son mari, et placée dans un couvent (Pour cause d’adultère ou si elle ne lui a pas donné d’enfant mâle.).

Les Lumières commencent à lui octroyer des droits, pensent qu’elle doit être instruite, car ils la considèrent comme aussi intelligente que les hommes. Plusieurs femmes du XVIIIème siècle ont fait date, dont : Madame de Tencin : Entrée au couvent, contre sa volonté, à 15 ans, elle a mis 15 années pour en sortir légalement.

Elle s’est illustrée, par la suite, par ses écrits, et par ses salons littéraires. Madame du Chatelet : Maîtresse de Voltaire, elle était férue de science, et a gagné plusieurs concours scientifiques, sous l’identité de son amant, car en tant que femme, elle ne pouvait y avoir accès. Madame Lavoisier, qui a aidé son époux dans son travail. 3°- La tolérance. Elle s’illustre par le respect de l’autre que l’on doit accepter avec ses différences, qu’elles concernent les mœurs, la religion.

(Lettres persanes de Montesquieu, l’Ingénu de Voltaire.) De plus, l’homme du XVIIIème siècle lutte contre la superstition (Bayle), et le fanatisme (Les affaires Calas et du Chevalier de la Barre avec Voltaire.) Cela amènera la tolérance des Catholiques en Angleterre, en 1780 et l’émancipation des juifs en France, en 1731. III- L’amour des sciences. Tous les auteurs des Lumières, qu’ils soient philosophes ou non ont été fasciné par les sciences. Le siècle de Louis XIV est une époque où l’Homme connaît des peurs qui sont liées et à l’ignorance et à la superstition : En 1680, lors du passage d’une comète dans le ciel français, la.... »

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