Le calcul différentiel
Publié le 22/08/2013
                             
                        
Extrait du document
Considérons une sécante, c'est-à-dire une droite définie par deux points sur une courbe. Imaginons que l'un des points est fixe et que l'autre se déplace le long de la courbe ; on engendre ainsi toute une famille de sécantes. Il existe une singularité dans cette famille : la droite obtenue quand les deux points se confondent. Cette droite tangente, définie pour les points suffisamment réguliers sur une courbe est une caractéristique intrinsèque de la courbe ; elle ne dépend pas de la façon dont on fait tendre les points l'un vers l'autre. Elle a du reste une interprétation bien concrète puisqu'il s'agit de la droite portant la direction de la vitesse instantanée d'un mobile qui se déplacerait le ...
«
                                                                                                                            sinus 	correspondant 	aux 	milieux 	considérés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Comme 	Fermat 	l'avait 	remarqué	, la détermination 	d 'un minimum 	(ou 	d'un maximum) 	se 	ramène 	à un calcul 	de tangente.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pour 	l'exprimer 	plus 	précisément 	la tangente 	d'une 	courbe 	est 	« horizontale 	" en ses points 	extrêmes	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
PASCAL 	ET LE TRIANGLE 	ARITHMÉTIQUE 	
,.,sc11/ 	a donné 	une 	impulsion 	décisive 	pour 	l'invention 	du 	calcul 	intégral, 	en étudiant les rapports réciproques entre 	différentes 	séries 	de 	nombres 	et ce qui en découle 	pour 	le 	calcul 	de la somme 	d 'un nombre 	quelconque 	de termes 	de 	ces séries.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'est 	pour 	cette 	raison 	que 	Leibniz 	s'est intéressé 	au Traité 	du 	triangle 	arithmétique 	de Pascal.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce «triangle 	" a en réalité 	une 	base 	infinie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il s'agit 	d 'un ordonnancement 	d'une 	série 	de séries 	de nombres 	où 	l'on 	place 	tout 	d'abord, 	au sommet 	de 	ce triangle, 	un nombre 	quelconque	, 	par 	exemple 	1.
                                                            
                                                                                
                                                                    À droite 	de ce nombre	, 	on dispose 	une 	infinité 	de 1 sur la 	même 	ligne.
                                                            
                                                                                
                                                                    	On dispose 	ensuite 	sous 	le sommet 	une 	infinité 	de 1.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour 	remplir 	toutes 	les autres 	cases 	du 	triangle, 	on procède 	toujours 	de la 	même 	manière 	: le nombre 	inscrit 	dans 	une 	case 	est égal 	à la somme 	du 	nombre 	immédiatement 	au-dessus 	et 	du nombre 	immédiatement 	à gauche.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il apparaît 	ainsi 	sur la seconde 	ligne, 	la 	série 	des 	nombres 	entiers 	: 1, 2, 3, 4, 5, 	6 ...
                                                            
                                                                                
                                                                    Sur 	la troisième 	ligne	, on obtient 	la 	série 	des 	nombres 	«triangulaires 	" : 	1, 3, 6, 10, 15, 21 ..
                                                            
                                                                                
                                                                    .
                                                            
                                                                                
                                                                    Sur 	la quatrième 	ligne, 	on obtient 	la série 	des 	nombres 	«pyramidaux	": 1, 4, 10, 20, 35, 56 ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	Et ainsi 	de suite	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il apparaît 	que 	ce 	triangle 	permet 	de donner 	immédiatement 	le résultat 	de la somme 	d'une 	série 	quelconque 	de termes 	consécutifs 	sur une 	ligne	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour 	cela, 	il 	suffit 	de faire 	la différence 	entre 	le 	terme 	de la ligne 	suivante 	de même 	rang 	que 	le dernier 	terme 	de la série	, et 	
le terme 	de la ligne 	suivante 	de rang 	immédiatement 	inférieur 	que 	le 	premier 	terme 	de la série 	(si le premier 	terme 	de la série 	vaut 	1, on prendra 	0 	pour 	le terme 	correspondant).
                                                            
                                                                                
                                                                    	Par 	exemple	, en utilisant 	la cinquième 	et la 	sixième 	ligne 	du triangle	, on peut 	vérifier 	que 	15 + 35 + 70 + 126 	est égal 	à la différence 	252 	-6, c'est	-à-dire 	246.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il en résulte 	qu'une 	somme 	d 'un 	nombre 	de termes 	aussi 	grand 	que 	l'on 	veut 	peut 	se calculer 	par 	une 	simple 	différence 	de deux 	nombres	.
                                                            
                                                                                
                                                                    S'inspirant 	de cette 	découverte 	de Pascal, 	Leibniz 	montrera 	par 	la suite 	que 	l'on 	peut 	même 	calculer 	des 	sommes 	infinies 	par 	des 	procédés 	du même 	type	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Construisant 	ce qu'il appelle 	le 	« triangle 	harmonique 	" obtenu 	en 	inversant 	tous 	les termes 	du « triangle 	de Pascal 	"· leibniz 	montre 	que 	: 	1/1 + 1/3 + 1/6 + 1/10 	+ 1/15 	+ ...
                                                            
                                                                                
                                                                    = 2/1 	1/1 + 1/4 + 1/10 + 1/20 	+ 1/35 	+ ...
                                                            
                                                                                
                                                                    = 3 / 2 	1/1 + 1/5 + 1/15 + 1/35 	+ 1/70 	+  ...
                                                            
                                                                                
                                                                    	= 4 /3 	Et ainsi 	de suite	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Par ailleurs	, ces triangles 	suggèrent 	à 	Leibniz 	que 	les opérations 	de somme 	(calcul 	intégral) 	et de différence 	(calcul 	différentiel) 	sont 	réciproques 	l'une 	de l'autre	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
L'APPORT 	DE LEIBNIZ 	
LA NOTATION Si l 'on considère 	un certain 	ensemble 	de variables 	mathématiques 	x, y , z, etc., 	on peut 	associer 	à chacune 	des 	quantités 	infinitésimales-	ou « plus 	petites 	que 	n 'importe 	quelle 	valeur 	donnée	" -	que 	l'on note 	en utilisant 	le préfi	x e « d "· ce qui donne 	: dx, dy, 	dz, etc.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ceci 	étant 	posé	, Leibniz 	énonce 	un 	certain 	nombre 	de règles 	de 	différentiation.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les 	plus 	connues 	sont 	: 	d(x + y) = dx + dy 	d(A} 	= o (si A est une 	constante	) 	d(xy) 	= xdy 	+ ydx 	d(1/x) =-	dxfxx 	l'expression 	mathématique 	d 'une 	courbe 	étant 	donnée, 	il devient 	alors 	possible 	de calculer 	directement 	sa 	tangente 	en un point 	quelconque 	: 	il suffit 	de différentier 	l'expression 	de la 	courbe.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Imaginons 	une 	fonction 	y de la 	variable 	x, dont 	on veut 	déterminer 	la tangente 	pour 	un point 	d'ab	scisse x, : 	la pente 	de cette 	tangente 	est 	
déterminée 	par 	le rapport 	dy/dx calculé 	pour 	la valeur 	x, de la variable 	x .
                                                            
                                                                                
                                                                    	la plupart 	du temps	, le rapport 	de 	ces deux 	valeurs 	infinitésimales 	est une 	grandeur 	finie	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par ailleurs	, le calcul 	inverse 	des 	tangentes	, ou calcul 	intégral.
                                                            
                                                                                
                                                                    	utilise 	la même 	notation 	ainsi 	que 	le signe 	de « sommation 	"I.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Imaginons 	que 	l'on veuille 	calculer 	une 	surface 	délimitée 	par 	une 	courbe 	déterminée 	par 	la fonction 	f d 'une 	variable 	x, et deux 	valeurs 	extrêmes 	x, 	et x,.
                                                            
                                                                                
                                                                    La notation 	fait apparaître 	une 	« somme 	d'une 	infinité 	" de rectangles 	infinitésimaux 	de largeur 	dx et de 	longueur 	f(x), 	cette 	longueur 	prenant 	toutes 	les valeurs 	possibles 	lorsque 	x varie 	entre 	Xo et x1• D'une 	manière 	similaire 	à ce qui a été signalé 	à 	propos 	du triangle 	de Pascal, 	cette 	« somme 	infinie 	" se calcule 	à partir 	d
'une 	différence 	entre 	deux termes	, 	calculés 	eux-mêmes 	à partir 	d 'une 	certaine 	expression 	déterminée 	par 	l'application 	des 	règles 	du calcul 	intégral 	à l 'expression 	initiale 	de la 	courbe	.
                                                            
                                                                        
                                                                    Les 	règle	s du calcul 	intégral 	sont 	elles-mêmes 	déterminées 	comme 	réciproques 	des 	règles 	de 	différentiation	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Par exemple 	: 
J dx=x 
J	
(y + z)dx 	=  Jydx 	+ Jzdx 	Jydx 	= xy-	Jxdy 	
Lfs COUIBES 	TIANSCENDANTES 	Toutes 	ces 	règles 	permettent 	de 	rassembler 	sous 	une 	seule 	notation 	tous 	les résultats 	des 	problèmes 	de 	tangentes 	et de quadratures 	résolus 	depuis 	Archimède	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cependant 	le principal 	intérêt 	de ce calcul 	ne se 	trouve 	pas 	là.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet 	les problèmes 	de quadratures 	de certaines 	courbes 	comme 	le cercle 	et l'hyperbole 	ont 	révélé 	l'existence 	de certaines 	courbes 	dites « transcendantes 	" ou 	« mécaniques 	" (sinus, 	logarithme, 	exponentielle, 	etc.)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui gêne 	certains 	géomètres, 	c'est 	que 	ces 	courbes 	ne peuvent 	pas 	s 'exprimer 	sous 	la forme 	algébrique 	habituelle, 	c'est	-à-dire 	à partir 	d'additions	, de 	soustractions	, de produits	, de rapports 	et d'élévations 	à la puissance.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Descartes 	propose 	purement 	et simplement 	de les exclure 	de sa géométrie 	! le 	calcul 	différentiel 	permet 	de clore 	ce 	débat	, car il s'avère 	que 	même 	si 	certaines 	fonctions 	ne peuvent 	pas 	------------....1.-------------l 	être 	déterminées 	par 	l'ancienne 	
Triangle 	de 	Pascal 	
mathématique, 	en revanche 	le 	nouveau 	calcul 	permet 	de connaître 	leurs 	propriétés 	les plus 	remarquables	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Par exemple	, même 	si l'on 	ne connaît 	pas 	d'expression 	algébrique 	pour 	la 	quadrature 	de l'hyperbole	, que 	l 'on 	appelle 	« logarithme 	" et note 	log.
                                                            
                                                                                
                                                                    	on peut 	néanmoins 	prouver 	que 	: 	log(xy) 	= log(x) 	+ log(y) 	Aidé 	des 	frères 	Bernoulli, 	Leibniz 	se lance 	alors 	dans 	une 	étude 	de ces 	fonctions 	qui ne rentrent 	pas 	dans 	l'ancienne 	mathématique, 	mais 	qui 	néanmoins 	s 'imposent 	par 	la réalité 	de certains 	phénomènes 	physiques	, 	comme 	la cycloïde 	(roulette) 	et la 	chaînette.
                                                            
                                                                                
                                                                    
DIFFÉRENTIATIONS 	SUCCESSIVES 	
l'opération 	de différentiation 	d 'une 	courbe, 	ou plus 	généralement 	d'une 	fonction, 	fait apparaître 	une 	nouvelle 	fonction, 	la dérivée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cette 	dernière 	est à 	
Différentiation 	et 	tangente 	
y 	
~=lim 	Y·Yo 	dx 	x-x, 	quand 	x tend 	vers 	Xo 	
--;-----~~--------~---.x 	
son 	tour 	éventuellement 	susceptible 	de 	différentiation	, et ainsi 	de suite	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	l'un 	des 	exercices 	classiques 	pour 	étudier 	une 	courbe 	consiste 	en 	général 	à faire 	deux 	différentiations 	succes	sives 	: la première 	mettant 	en 	évidence 	les minima 	et les maxima	, 	la seconde 	permettant 	de calculer 	les 	rayons 	de courbure.
                                                            
                                                                                
                                                                    	la notation 	de 	Leibniz 	est parfaitement 	adaptée 	à 	tous 	ces problèmes 	de différentiations 	successives	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dès 	le XVI~ 	siècle	, les 	progrés 	fulgurants 	de la physique 	ont 	posé 	de plus 	en plus 	de problèmes 	faisant 	intervenir 	des 	équations 	différentielles	,  c'est-à-dire 	des 	équations 	liant 	certaines 	fonctions 	avec 	leur 	dérivées 	succes	sives.
                                                            
                                                                                
                                                                    Parmi 	les exemples 	les plus 	connus 	figurent 	l'équation 	de la chaleur 	établie 	par 	Joseph 	Fourier 	et permettant 	d'exprimer 	la propagation 	de la 	chaleur 	dans 	un corps	.
                                                            
                                                                                
                                                                    On peut 	encore 	mentionner 	les équations 	elliptiques 	pour 	lesquelles 	de nombreuses 	approches 	ont 	été données	, notamment 	par 	Niels 	Abel 	et Bernhard 	Riemann 	(le problème 	de Kepler 	a donc 	eu 	beaucoup 	de conséquences 	bien 	au-delà 	de leibniz)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    On vit ainsi 	apparaître 	de plus 	en plus 	de fonctions 	transcendantes 	ne pouvant 	s 'exprimer 	autrement 	que 	par 	les équations 	différentielles 	dont 	elles 	sont 	les 	solutions	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bien 	qu'il 	soit 	impossible 	
x1 =Xo 	+ dx 	
d'exprimer 	ces fonctions 	autrement 	qu'en 	leur 	donnant 	un nouveau 	nom, 	par 	exemple 	les fonctions 	de Bessel, 	ces équations 	permettent 	néanmoins 	d 'en déterminer 	les propriétés	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
DIFFICULTES 	CONCEPTUELLES 	
Bien 	que 	les géomètres 	aient 	appris 	à manipuler 	le calcul 	différentiel 	et 	résoudre 	les équations 	à la perfection, 	ils ont 	toujours 	eu des 	difficultés 	à 	comprendre 	les fondements 	eux	même	s de ces opérations	.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'utilisation 	de grandeurs 	non 	finies 	dans 	les 	calculs 	a toujours 	été un point 	difficile	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce n'est 	pas 	sans 	ironie 	que 	lazare 	Carnot 	rend 	compte 	de ce problème 	en 	1797 	dans 	ses « Réflexions 	sur la 	métaphysique 	du calcul 	infinitésimal 	"· 	dans 	lequel 	il mentionne 	le faux 	débat 	entre 	ceux 	qui prétendent 	que 	le calcul 	de Leibniz 	est rigoureux	, mais 	qu'il 	ne 	donne 	qu'un 	résultat 	approximatif	, 	et ceux 	qui disent 	que 	le calcul 	donne 	un résultat 	exact 	mais 	par 	des 	moyens 	non 	rigoureux	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Joseph 	Louis 	de lagrange 	a, par 	exemple, 	essayé 	de 	prendre 	pour 	point 	de départ 	la 	formule 	de Taylor.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Quant 	à Augustin 	Cauchy, 	il a fait reposer 	l'ensemble 	du 	calcul 	sur le théorème 	des 	limites	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	l'approche 	de Cauchy 	est celle 	qui est 	enseignée 	aujourd'hui 	dans 	les écoles.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Intégration 	et 	surface 	sous 	la 	courbe 	
y 	y= 	f(x) 	
Yo 	
x.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le calcul différentiel (Travaux Pratiques Encadrés - Espaces pédagogiques interactifs)
- Le calcul différentiel (histoire et principe)
- différentiel (calcul).
- FERMAT, Pierre de (1601-1665) Mathématicien, il est un précurseur dans divers domaines : calcul différentiel, géométrie analytique et calcul des probabilités.
- L'HOSPITAL, Guillaume de, marquis de Sainte-Mesme (1661-1704) Mathématicien, il étudie l'analyse infinitésimale et publie un traité de calcul différentiel.
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                