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zola: Le visage de Nana

Publié le 24/01/2016

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[Introduction] Émile Zola (1840-1902) est le chef de file des naturalistes. Entre 1871 et 1893, il écrit une vaste fresque de vingt volumes où il raconte l’histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire: les Rougon-Macquart. Dans ces romans, il explique « comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comporte dans une société, en s'épanouissant pour donner naissance à dix, à vingt individus qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur. » (Emile Zola). En ce sens, le neuvième ouvrage « Nana », publié en 1880, retrace la vie d’Anna Coupeau dite Nana, fille de Gervaise Macquart et de Coupeau (L’assommoir). Pervertie dès l’enfance, elle se lance sur les planches et, bien que sans talents, attire tous les regards par sa provocante beauté animale. Véritable « mangeuse d’hommes », elle vit aux dépens de ses conquêtes. A la fin de sa vie, elle contracte la syphilis, et meurt seule dans un hôtel parisien. Dans la dernière scène du livre, ses amies viennent voir sa dépouille et dressent un dernier portrait. Émile Zola dit« le naturalisme, dans les lettres, c’est également le retour à la nature et à l’homme, l’observation directe, l’anatomie exacte, l’acceptation et la peinture de ce qui est ». Dans l’étude du portrait de Nana, nous considèrerons ce qui est conforme au naturalisme et ce qui le dépasse. [1. Un portrait naturaliste] Dans ce passage, Émile Zola fait une caricature naturaliste de Nana. Dès le début de l’extrait, l’auteur nous place dans un cadre spatio-temporel. [Paragraphe a] Le lieu est simple, presque commun pour une chambre d’hôtel : un lit, une table, une cheminée, une lampe. La mort de Nana est évoquée par les s...

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« flambeaux… à côté du corps ».

On voit que la mort remonte à quelques jours puisqu’Emile Zola parle de la décomposition du corps et de l’odeur qui se dégage : « empoisonner la chambre », « c’était un charnier… Vénus se décomposait ».

L’époque de la mort de Nana est précisée lorsque « le peuple monte du boulevard en criant « À Berlin ! À Berlin ! À Berlin ! ».

L’Empire vient de déclarer la guerre à la Prusse, il va chuter. [Paragraphe b, fait] Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre, présentent un caractère réaliste.

Elles sont identifiables socialement : il s’agit de cinq courtisanes, représentatives de leur époque.

En effet, il n’est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n’entretienne une courtisane.

Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy, Caroline, Blanche et Rose Mignon.

L’utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre » de façon immédiate les personnages par le lecteur et d’imiter les tournures familières de leur milieu : « Filons, filons, mes petites chattes ».

Enfin, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement d’une « longue insouciance » à la « panique » en apercevant le corps de leur amie en train de se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste.

Les mots « panique » et « insouciance », utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent soudain conscience de la situation. [Paragraphe c] Le visage de Nana est décrit par Emile Zola avec un vocabulaire médical digne d’un médecin légiste : « charnier », «tas d’humeur et de sang », « une pelletée de chair corrompue » , « les pustules », « flétries, affaissées, d’un aspect grisâtre de boue », « une moisissure de la terre sur cette bouillie informe », « bouillonnement de la purulence », « le nez suppurait encore », «toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche », « Vénus se décomposait », « le. »

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