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Zola, La Curée, chapitre III. Commentaire composé

Publié le 11/01/2020

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Zola, La Curée, chapitre III.

Cependant la fortune des Saccard semblait à son apogée. Elle brûlait en plein Paris comme un feu de joie colossal. C'était l'heure où la curée ardente emplit un coin de forêt de l'aboiement des chiens, du claquement des fouets, du flamboiement des torches. Les appétits lâchés se contentaient enfin, dans l'impudence du triomphe, au bruit des quartiers écroulés et des fortunes bâties en six mois. La ville n'était plus qu'une grande débauche de millions et de femmes. Le vice, venu de haut, coulait dans les ruisseaux, s'étalait dans les bassins, remontait dans les jets d'eau des jardins, pour retomber sur les toits, en pluie fine et pénétrante. Et il semblait, la nuit, lorsqu'on passait les ponts, que la Seine charriât, au milieu de la ville endormie, les ordures de la cité, miettes tombées de la table, noeuds de dentelle laissés sur les divans, chevelures oubliées dans les fiacres, billets de banque glissés des corsages, tout ce que la brutalité du désir et le contentement immédiat de l'instinct jettent à la rue, après l'avoir brisé et souillé. Alors, dans le sommeil fiévreux de Paris, et mieux encore que dans sa quête haletante du grand jour, on sentait le détraquement cérébral, le cauchemar doré et voluptueux d'une ville folle de son or et de sa chair. Jusqu'à minuit, les violons chantaient ; puis les fenêtres s'éteignaient, et les ombres descendaient sur la ville. C'était comme une alcôve colossale où l'on aurait soufflé la dernière bougie, éteint la dernière pudeur. Il n'y avait plus, au fond des ténèbres, qu'un grand râle d'amour furieux et las ; tandis que les Tuileries, au bord de l'eau, allongeaient leurs bras dans le noir, comme pour une embrassade énorme.

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« • Le titre du roman est métaphorique : le mot « curée » renvoie à un terme de vénerie qui désigne la partie de la bête que l’on donne en pâture à la meute, sur le cuir même de la bête que l’on vient de dépouiller. Au sens figuré, « curée » renvoie à l’avidité, à la ruée avec laquelle le vainqueur procède au pillage… NB : le mot « curée » apparaît 3 fois dans le roman. Cf.

« ses narines battaient, son instinct de bête affamée laissait merveilleusement au passage les moindres indices de la curée chaude dont la ville allait être le théâtre » (chapitre 2) ; Cf.

« c’était l’heure de la curée ardente » (chapitre 3) > dans l’extrait étudié ; Cf.

« elle ne se sentait pas d’indignation pour les mangeurs de curée » (chapitre 6). B- Description épique de la curée • Il s’agit de deuxième apparition de la curée, à laquelle Saccard appartient. • Montrez qu’il y a une accumulation de termes pour la décrire, de termes qui lui donnent un aspect inquiétant… Ex : « emplit un coin de forêt de l'aboiement des chiens, du claquement des fouets, du flamboiement des torches » > Opposition entre « un coin de la forêt » > petitesse et tout ce qui s’y passe… Accumulation, pas de conjonction de coordination comme « et » qui aurait pu la clore.

Impression épique.

Champ lexical du bruit « aboiement » ; « claquement » > ouïe.

Vue : « flamboiement »… • Curée : bruit, vacarme et feu.

Feu.

Cf.

« brûlait » ; « comme un feu de joie colossal » ; « flamboiement des torches ».

Vacarme.

« claquement » ; « l'aboiement des chiens » ; « au bruit »… • « se contentaient » ; « l'impudence »… > violence ; termes péjoratifs… • Hyperboles.

Ex : « joie colossale » ; « son apogée »… + utilisation de nombreux termes au pluriel. Cf.

« des chiens ; des fouets ; des torches ; Les appétits lâchés ; des quartiers ; des fortunes… » Impression de grouillement… « en six mois » > hyperbole, rapidité extrême. • Oppositions, antithèses.

Ex : « quartiers écroulés et des fortunes bâties ». C- Paris • Dans cet extrait, il y a une véritable personnification de Paris. Cf.

« la ville endormie » ; « quête haletante du grand jour » ; « ville folle de son or et de sa chair » ; « dans le sommeil fiévreux de Paris »… • « La ville n'était plus qu'une grande débauche de millions et de femmes » > hyperbole. • La ville n’est qu’une orgie, véritable « débauche ». Cf.

« C'était comme une alcôve colossale » ; « ville folle […] de sa chair »… • Montrez que la ville est présentée comme un lieu très malsain à travers de très nombreuses métaphores…. »

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