William Shakespeare de Hugo
Publié le 01/06/2019
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William Shakespeare, ouvrage critique de Hugo (1864), publié à l'occasion du 3e centenaire de la naissance du dramaturge anglais et de la traduction qu'en donnait son fils François Victor. Après les Misérables (1862) — le moi réel : Marius, le moi moral rêvé : Jean Valjean, et tous les moi évités : féminin (Cosette), détestable (Thénardier), religieux (Myriel), militaire (Javert) — et le Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863), l'être-pour-autrui, poésie non-comprise —, c'est le troisième volet du grand triptyque autobiographique qui occupe le centre de l'exil : le portrait de l'artiste en génie. Apparemment sous un faux nom, mais aussi bien sous le vrai car le génie n'a pas de nom : « L'art est la région des égaux. » On mesure le chemin depuis la Préface de Cromwell.
«
William
Shakespeare développe une
sorte de thé olo gi e de l'art : perfection du
langage et de la pensée, à un moment
donn é, il réalise d'emblée les buts vers
lesquels le progrès fait march er les
hommes ; il est la forme anticipée de
l'accomplissement de l'humanité par
elle-même.
À ce titre il est divin et le
poète paye d'un exil nécessaire l'exer
cice d'une parole qui est tout à la foi s
incarnation, création et rédem ptio n.
En
fait, il s'agit avec William Shakespeare
d'un renversement proprement révolu
tionnaire du dogme esthétique de Hugo.
Le beau n'est plus pour lui le respect
d' une norme, l'acceptation d'une tradi
tion.
Les règles n'existent pas hors du
jeu, entre les mains d'une confrérie
d'initiés, les doctes.
L'opposition de Hugo à toute position
normative, ses attaques contre le « bon
goût >>, con sid éré comme une castration,
ses revendications anciennes en faveur
de ce qu'il nomme la « liberté dans
l'art>> prennent un sens à l'intérieur
d'un système totalement co hé ren t : elles
ne sont pas une défense effrénée de
l'individualisme, mais une tentative
pour fonder une esthétique de la dé
mesure, c'est-à-dire une conc eption pro
jective de la littérature, qui ne se ramène
jamais à une confrontation avec un
modèle, mais qui est pur dyn ami sm e.
À
ce titre, Hugo peut, à bon droit, considé
rer son livre comme le.
»
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