W ou le souvenir d'enfance commentaire
Publié le 25/02/2018
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Panorama des études littéraires du vrai et du faux Commentaire composé : W ou le souvenir d'enfance, Georges Perec Chapitre VIII, pages 45-64 W ou le souvenir d'enfance est un ouvrage de George Perec paru en 1975. Le texte est composé de récits enchâssés, alternant une part fictive (un chapitre sur deux, en écriture italique) et l'autre autobiographique. Ces deux récits sont d'apparence très différents, mais ils sont pourtant inévitablement enchevêtrés. George Perec aborde plusieurs thèmes dans ce livre notamment le manque causé par la disparition de ses parents, la question du vrai et du faux centré autour de deux points importants : l'identité et l'histoire. Dans le chapitre que nous allons étudier qui constitue le chapitre 8 du roman, George Perec reprend ses souvenirs d'enfance dans le but de les corriger. Pour ce faire, il va insérer des notes qui correspondent aux textes en gras. Ces textes, qu'il a écrit il y a quinze ans, sont au sujet d'une photographie de ses parents qu'il a décrit et qu'il rectifie à présent. Nous pouvons nous demander en quoi l'écriture de ce Chapitre 8 tient lieu de mémoire et marque le passage de la mort à la vie par le travail de l'écrivain. Dans un premier temps, nous étudierons les souvenirs d'enfance de l'auteur, puis nous analyserons comment ce chapitre laisse percevoir le besoin de l'auteur d'être au plus proche de la vérité. Enfin, nous verrons comment le geste scripturaire est, de prime abord, une quête d'identité individuelle, puis vient se façonner en mémoire collective. Les pages du Chapitre 8 commentent les deux textes en gras concernant les parents de George Perec, rédigés en 1959 lorsqu'il était encore un enfant, et constituent le centre du chapitre. Le premier texte en gras est au sujet son père, le deuxième texte en gras au sujet de sa mère. Dès la première ligne, le lecteur apprend qu'il ne reste pas que des souvenirs à l'auteur, il lui reste également un héritage. En effet, l'auteur a conservé des objets donnés par ses parents : «possède» (l.1). Ce verbe conjugué au présent de l'indicatif, ayant une valeur de présent de narration, nous montre qu'il les possède encore aujourd'hui. A la ligne 8, nous apprenons que George Perec détient une autre possession : « cette clé ou pièce qu'il m'aurait donné ». Ce verbe est conjugué au conditionnel passé, ce qui laisse entendre au lecteur que l'auteur ne l'a plus. La conjonction de coordination « ou » amène le doute quant à la nature de l'objet. L'auteur ne sait plus exactement quelle est la nature de l'objet que lui a légué son père. L'écrivain utili...
«
comprend que cet objet était cher aux yeux de l'écrivain.
Le texte en gras débute par la description de son père qu'il appelle « le père » dès la
première ligne de la description photographique.
Puis il continue à l'appeler comme
cela « le père sourit » quelques lignes plus loin.
L'écrivain prend une distance
explicite avec la description de son père en utilisant un article défini mais non
possessif comme on pourrait s'y attendre.
Concernant sa mère dans le deuxième texte en gras, George Perec utilise directement
un déterminant possessif : « ma mère ».
L'auteur commence par la nommer ainsi
qu'indiquer sa date de naissance.
Il fournit aux lecteurs des renseignements « quasi
statistiques » sur l'enfance et la jeunesse de sa mère.
George Perec possède plus de
renseignements sur son père que sur sa mère : « J'ai sur mon père beaucoup plus de
renseignements que sur ma mère parce que je fus adopté par ma tante paternelle ».
L'auteur donne l'impression aux lecteurs de connaître son père : « Je sais où il naquit,
je saurais à la rigueur le décrire, je sais comment il fut élevé ; je connais certains
traits de son caractère ».
Néanmoins, le souvenir de sa mère est plus précis que celui
de son père et l'auteur l'affirme « Les souvenirs que j'ai de mon père ne sont pas très
nombreux ».
On peut expliquer ce déséquilibre par le fait que sa vie avec sa mère est
plus proche que celle vécue avec son père puisque ce dernier est décédé alors qu'il
n'avait que quatre ans.
Par conséquent il a plus connu sa mère que son père.
Malgré
les événements douloureux qui se sont déroulés durant l'enfance de sa mère pendant
la guerre et ce qu'elle a pu vivre par la suite, George Perec ne cesse de l'associer à «
une grande douceur, une grande patience et beaucoup d'amour ».
Quant à son père,
mort d'une « mort idiote et lente », l'auteur est apaisé d'une certaine manière de savoir
que celui-ci possédait « de la sensibilité et de l'intelligence ».
Le souvenir que l'auteur
raconte concernant sa mère est sa rupture avec elle.
Ce moment de sa vie l'a
profondément marqué puisqu'il sera aussi développé dans le chapitre 10 et sera
intitulé « Le Départ ».
Les souvenirs d'enfance de George Perec sont partagés entre
son père et sa mère ce qui met en évidence le traumatisme qu'il a subi étant enfant.
Mais le lecteur, avec ces descriptions, est habilité à comprendre que George Perec
ressentait une profonde affection pour ses parents, et qu'il estimait autant les deux.
Le fait que l’auteur ait des trous de mémoire, voire une absence totale de souvenirs
permet une création littéraire originale.
Finalement, le roman oscille entre de
véritables souvenirs et des souvenirs revisités.
La place du « Je » est importante.
En
effet, c'est un « Je » pris entre l'enfant et l'adulte.
Ce « Je » va lui-même être une
construction qui intègre une part de fiction.
Mais cela pose le problème de la
mémoire à long terme : la mémoire différée.
Il s’agit de la mémoire regroupant tous
les souvenirs de la vie courante.
Il est intéressant de s’attacher à cette mémoire dans
la quête de Georges Perec puisqu’elle est complètement dépositaire d'une histoire
personnelle.
Au sein du roman, nous observons qu’elle est réellement endommagée.
Perec effectue un constat, tout au long de son œuvre, sur sa propre histoire.
Comme
nous l'avons vu précédemment, au cours de ce chapitre 8, George Perec reprend ses.
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