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Vous proposerez un commentaire comparé du poème de Ronsard, « Quand vous serez bien vieille » (texte 3) et de l’extrait du poème d’Apollinaire, « Adieux » (texte 4).

Publié le 08/09/2018

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ronsard

la vie, le plus souvent en alexandrins et dans des formes poétiques fixes (sonnet. ..). Guillaume Apollinaire, au début du xx8 siècle, entend, à la suite des poètes maudits (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud) de la fin du xix8 siècle, révolutionner la poésie. Il utilise des formes poétiques libérées des carcans de la versification. Ainsi, dans son recueil Il y a (1925), publié de façon posthume, il reprend des thèmes poétiques classiques (amour, beauté, mort) pour les développer en des formes poétiques assouplies. Ces deux poètes partagent le projet de parler de thèmes universels et simples, aptes à toucher un large public. Guillaume Apollinaire, dans les deux poèmes du corpus, rend hommage à Ronsard en réécrivant, en modernisant, les immortels vers du poète de la Pléiade.

 

La révolution poétique

 

Au milieu du XIXe siècle, certains poètes (Aloysius Bertrand, Baudelaire) décident de briser les carcans trop stricts de la versification classique. Ainsi, ils inaugurent une véritable révolution poétique, qui rénove radicalement les thèmes, mais aussi les formes poétiques. Ces poètes privilégient la peinture du quotidien ou la description d’univers oniriques au détriment de sujets lyriques ou cosmiques. Ils s’affranchissent de normes formelles : le vers n’est plus le fondement du texte poétique (poème en prose), l’alexandrin est détrôné par d’autres mètres, les contraintes de la rime s’assouplissent.

 

Au XX siècle, des poètes comme Apollinaire ou Breton (et, avec lui, l’ensemble du groupe surréaliste) radicalisent encore ces innovations (refus de la ponctuation, vers libres, primat des assonances sur la rime...).

 

■ La problématique du corpus

 

Le corpus invite à réfléchir sur la notion de réécriture et sur ses fonctions (rendre hommage, moderniser, immortaliser...) et appelle donc une réflexion sur l'évolution des formes poétiques.

Guillaume Apollinaire, « Adieux » (extrait). Il y a (1925)

 

Lorsque grâce au printemps vous ne serez plus belle,

 

Vieillotte grasse ou maigre avec des yeux méchants,

 

Mère gigogne grave en qui rien ne rappelle

 

La fille aux traits d’infante immortelle en mes chants,

 

5 II reviendra parfois dans votre âme quiète Un souvenir de moi différent d’aujourd’hui Car le temps glorieux donne aux plus laids poètes La beauté qu’ils cherchaient cependant que par lui.

 

Les femmes voient s’éteindre en leurs regards la flamme ; io Sur leur tempe il étend sa douce patte d’oie.

 

Les fards cachent les ans que n’avouent pas les femmes Mais leur ventre honteux les fait montrer du doigt.

 

Et vous aurez alors des pensers ridicules.

 

- C’est en dix neuf cent un qu’un poète m’aima.

 

15 Seule je me souviens, moi, vieille qui spécule,

 

De sa laideur au taciturne qui m’aima.

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