► Vous ferez le commentaire du texte de Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais, chapitre II
Publié le 09/09/2018
Extrait du document
- Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s’écria-t-il, je veux...
-Dabord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu’elle le vit s’avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de
5 chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir1 ; mais ici2, point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m’a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule.
- Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il.
■ Trouver les idées directrices
• Composez une « définition » de ce texte. Vous trouverez à partir de cette « définition » des idées directrices ou « axes » pour le commentaire.
Extrait de roman (genre) essentiellement dialogué qui retranscrit l’affrontement verbal entre un couple d’aristocrates (thème), polémique (registre), mouvementé, vif, tendu (adjectifs) pour dramatiser un moment fort, créer le « suspense », et peindre les deux personnages en présence et un certain type de relation amoureuse (buts).
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■ Pistes de recherche Première piste
• « essentiellement dialogué », « dramatiser » et « suspense » vous suggèrent de comparer ce passage à une scène de théâtre.
• Quelles caractéristiques de ce passage font qu’il ressemble à une scène de théâtre ? Concrètement, demandez-vous ce qui permettrait de mettre en scène ou d’adapter au cinéma ce passage.
• Étudiez comment Balzac rend ce dialogue vivant, mouvementé.
• Analysez la progression. Comment Balzac maintient-il la tension ?
Deuxième piste
• « un couple d’aristocrates », « peindre les deux personnages en présence et un certain type de relation amoureuse » vous suggèrent d’analyser le portrait de ces deux personnages.
La vigueur et la tension de ce dialogue dramatique dévoilent aux lecteurs deux personnages hors du. commun, au fort tempérament, et ici Balzac répond à son but de romancier : “ peindre les [...] figures saillantes d’une époque », ces « types que présente chaque génération que La Comédie humaine comportera » (Balzac, Le Cabinet des antiques, 1838).
1. Deux tempéraments forts
Si les deux personnages sont en contraste et s’affrontent, c’est qu’ils ont un point commun : ils sont tous deux dotés d’un fort tempérament et animés d’une ferme volonté de domination.
Les mots du champ lexical de la volonté abondent dans leurs répliques : ce sont des verbes comme << je veux », << (si) j’exigeais », ou des noms comme << exigences ». La duchesse joue sur le double sens du mot << maîtresse » et elle laisse clairement comprendre qu’elle ne le prend pas dans le sens galant d’amante, mais comme équivalent féminin du mot << maître », et elle exprime par là son désir de domination.
Les rares passages d’apartés ou de brefs monologues intérieurs qui nous font pénétrer dans les pensées des deux personnages ne font que souligner cette détermination : << la duchesse avait lu sur le front d'Armand les exigences secrètes de cette visite » ; mais en retour, elle << avait jugé que l’instant était venu de faire sentir à ce soldat impérial » son opiniâtreté. Cependant, si une même détermination les anime, les deux personnages diffèrent et représentent des types sociaux et humains divers.
2. La duchesse : « ce que j’aurai fait jusqu’à présent de plus grand »
Du personnage de la duchesse, qui donne son nom au roman, Balzac, convaincu qu’elle est la créature la plus aboutie en matière de psychologie féminine, écrit à M™ Hanska : « Tu tressailliras, tu palpiteras en lisant Ne touchez pas la hache [premier titre du roman], car c'est, en fait de femme, ce que j’aurai fait jusqu'à présent de plus grand. » (20 février 1834) Elle a en effet un relief et une originalité que cet extrait révèle clairement.
«
r: elle personnali té révè lent-ils dans ce dialogue ? Se ressemble nt-ils
ou sont-ils diffé rents ?
• Comment s'expriment-ils ? Quelles sont leurs relations ?
• Demande z-vous si cette scène ne dépasse pas la simple anecdote
pour prendre une portée plus générale et profonde : quelle vision de
l'amour et du monde donne-t-elle ?
CO RRIGÉ
Attention ! Les indications en couleur ne sont qu'une aide à la lecture et ne
doivent pas figurer dans votre réda ction
Introduction L'amour est sans doute le sentiment qui a inspiré le plus grand nombre
d'é crivai ns, avec son potentiel de bonheur, d'émotions et de passions, mais
aussi de déchirements, de violence et de rebondissements.
Le roman,
notamment au x1x• siècle, qui prétend sonder les cœurs humains et en
refléter les fluctua tions, multiplie les " his toires d'amour ,, en variant les
situations.
Dans La Duchesse de Langeais , qui fait partie de La Comédie
humai ne, Balzac peint la décadence des milieux aristocra tiques, mais il
s'in téresse aussi à l'âme humaine et à ses comportements amoureux.
La
duches se, coque tte aristocrate parisienne, mène ses soupir ants au gré de
ses caprices ; ainsi, elle a rendu fou d'amour le général d'Empire Armand de
Montriveau, mais, par désir d'indépendance, elle refuse de lui céder.
Un
jour, le génér al lui rend visite avec la ferme intention de la sou mettre ...
Tous
deux se livrent alors à un affro ntement verbal tendu, très dramatisé, au
cours duquel le lecteur découvre la forte personnalité de ce couple et, au
delà, une vision cruelle de l'amour et du monde.
1.
Dramatisation d'un affrontement verbal tendu
Il faud rait bien peu de transformations pour adapter ce passage au théâtre
ou au cinéma (ce roman a été adapté trois fois au cinéma), tant Balzac l'a
dramatisé, aussi bien dans la forme de discours que dans sa progress ion..
»
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