Vous expliquerez ces réflexions de Jean Giraudoux et d'Armand Salacrou sur le théâtre, et vous les discuterez si vous le jugez utile. Vous appuierez vos propos sur des exemples empruntés à vos lectures ou aux spectacles auxquels vous avez assisté.

« b) D'ailleurs les auteurs écrivent souvent pour des interprètes précis, et d'autre part leur texte est parfaitement clair sur la psychologie et la signification du personnage.

Il) Jugement : a) Il n'en est.pas moins vrai que toute grande pièce, comme toute œuvre d'art, est susceptible de se métamorphoser au long des siècles, et d'être renouvelée sans cesse.

b) En somme, toute pièce« suggère,.

plus qu'elle ne « représente"· Ces deux textes, l'un complétant l'autre, posent un problème à la fois précis et complexe.

Il s'agit de savoir si, à la façon pirandellienne, les personnages dramatiques ne seraient pas éternellement en quête d'un auteur, d'un acteur et d'un public.

0 ANALYSE ET ILLUSTRATION DES ID~ES 1° Mise en valeur du problème Jean Giraudoux rappelle qu'un auteur ne sait jamais exactement quelle pièce il a écrite, qu'il peut se tromper sur ses qualités et même sur son genre.

Armand Salacrou, après Giraudoux, insiste sur l'impor­ tance du public, qui donne à la pièce sa vraie réalité et en fait un succès ou un échec.

Tous deux, en définitive, soulignent ainsi le rôle primordial du metteur en scène et de l'acteur, traits d'union entre l'auteur et le public, mais aussi interprètes plus ou moins déformants.

Cette idée de déformation est ici essentielle : on pourrait presque affirmer, à la limite, que l'auteur écrit une pièce, que l'acteur en interprète une deuxième et que le spectateur en entend une troisième.

2° L'indétermination du personnage Il est certain qu'un "personnage de théâtre n'est jamais l'expression d'une réalité historique et précise, qu'il n'est jamais la représentation de tel ou tel homme ayant existé.

Molière, souvent attaqué sur les « clefs » relatives à ses personnages, s'est toujours défendu d'avoir voulu porter à la scène quelque personne réelle désignée ainsi aux rires de ses contemporains.

Pour qu'il soit compris par tous, un personnage dramatique doit être indéterminé, au moins dans. »