Vous ètes instituteur, et vous avez terminé votre cours d'Histoire aux élèves de la division supérieure ; par quelques exemples bien choisis, vous leur faites voir que, plusieurs fois vaincue et sur le penchant de sa ruine, la France est sortie de ses épreuves plus forte et plus prospère.

« ~8 RECUEIL passé, et attirer votre attention sur un point qui m'a toujours frappé.

,Paul, vous vous rappelez sans doute que, plus d'une fois, notre pays a été bien près de sa ruine? -Oui, Monsieur, mais la France s'est toujours rele­ vée.

-Très bien, j'aime beaucoup votre réponse; elle renferme l'idée consolante qui m'est venue si souvent en lisant notre histoire.

Oui, la France s'est toujours relevée.

Et pourtant, sans remonter bien haut, vous vous souvenez encore de ce que nous avons dit de la guerre de Cent ans.

Les Anglais étaient maîtres de presque tout le pays; les campagnes étaient ruinées par les pillages des soldats ennemis.

Un roi anglais avait pris, à Paris, le titre de roi de Frànce, et le vrai roi s'appelait par dérision le roi de Bourges ...

Orléans, sa dernière grande ville, allait être pris : la patrie semblait perdue ; et cepen­ dant, quelques années plus tard, la France était plus forte et plus unie qu'avant cette longue guerre.

Qu'é­ tait-il donc arrivé? Vous le savez aussi bien que moi: Jeanne d'Arc avait ranimé la confiance; elle s'était mise à la tête des troupes, et, avec l'aide de Dieu, sui­ vie de braves chevaliers et soutenue par le sentiment national, elle avait sauvé le pays.

Bien avant, les sei­ gneurs avaient repoussé les invasions des Normands, et les bourgeois s'étaient distingués à Bouvines; c'était maintenant le peuple des campagnes qui luttait pour l'indépendance nationale.

Depuis, la France a passé encore de bien mauvais jours; l'époque des guerres de Religion, par exemple: un bon roi, Henri IV, et un bon ministre Sully, sauvè­ rent alors notre pays, aussi sont-ils restés populaires.. »