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Voltaire - Chapitre XXIII - Prière à Dieu Commentaire composé

Publié le 11/11/2013

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Voltaire - Chapitre XXIII - Prière à Dieu Commentaire composé
Texte
Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse; c'est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps: s'il est permis à de faibles créatures perdues dans l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui as tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire; qu'il soit égal de t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau; que ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d'un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie: car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s'enorgueillir.
 
Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères! Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible. Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l'instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.
Au chapitre XXIII du Traité sur la tolérance, on trouve, ce qui peut surprendre de la part de Voltaire, un texte qui prend la forme (et le titre) d'une véritable prière. Il est en effet étonnant que le philosophe, qui a toujours affirmé son horreur des rites et des manifestations extérieures de piété, utilise un mode d'expression qu'il réprouve. Mais la lecture de cette prière montre qu'en réalité c'est aux hommes que s'adresse Voltaire. Dans un texte caractérisé par plusieurs tonalités (un mélange d'émotion et de dérision, un ton pathétique en même temps qu'un mépris affiché pour certains comportements), il lance un appel à la compréhension mutuelle et à la tolérance. Il reprend ainsi plusieurs thèmes déjà envisagés dans d'autres œuvres et par d'autres philosophes (Montesquieu en particulier) : la multiplicité des croyances et des rites, génératrice de fanatisme et d'incompréhension, les divergences entre les manifestations extérieures de la croyance et la réalité de son existence. Sous son aspect religieux, la « Prière à Dieu « est en réalité une condamnation des méfaits de la religion et un véritable plaidoyer pour le déisme, seule forme de croyance acceptable aux yeux de Voltaire. En ce sens, on peut dire que la manière de procéder, par décalage entre la forme choisie et le contenu abordé, est tout à fait représentative, par l'efficacité obtenue, et de l'esprit philosophique et du « style « voltairien.
Plan
Texte......................................................................................................................................... 1
Introduction.............................................................................................................................. 2
I.       UNE PRIÈRE.................................................................................................................... 2
II.     UNE PRIÈRE EN RÉALITÉ ADRESSÉE AUX HOMMES.............................................. 3
III. UN MANIFESTE DÉISTE.................................................................................................. 4
 
Conclusion................................................................................................................................ 5

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« C o m m e n t a i r e c o m p o s é Plan Texte ................................ ................................ ................................ ................................ .......................... 1 Introduction ................................ ................................ ................................ ................................ ............. 2 I.

UNE PRIÈRE ................................ ................................ ................................ ................................ ...

2 II. UNE PRIÈRE EN RÉALITÉ ADRESSÉE AUX HOMMES ................................ ..................... 3 III.

UN MANIFESTE DÉISTE ................................ ................................ ................................ .............. 4 Conclusion ................................ ................................ ................................ ................................ ................ 5 Introduction Au chapitre XXIII du Traité sur la tolérance , on trouve, ce qui peut surprendre de la part de Voltaire, un texte qui prend la forme (et le titre) d'une véritable prière.

Il est en effet étonnant que le philosophe, qui a toujours affirmé son horreur des rites et des manifestations extérieures de piété, utilise un mode d'expression qu'il réprouve.

Mais la lecture de cette prière montre qu'en réalité c'est aux hommes que s'adresse Voltaire.

Dans un texte caractérisé pa r plusieurs tonalités (un mélange d'émotion et de dérision, un ton pathétique en même temps qu'un mépris affiché pour certains comportements), il lance un appel à la compréhension mutuelle et à la tolérance.

Il reprend ainsi plusieurs thèmes déjà envisagés dans d'autres œuvres et par d'autres philosophes (Montesquieu en particulier) : la multiplicité des croyances et des rites, génératrice de fanatisme et d'incompréhension, les divergences entre les manifestations extérieures de la croyance et la réalité de son existence.

Sous son aspect religieux, la « Prière à Dieu » est en réalité une condamnation des méfaits de la religion et un véritable plaidoyer pour le déisme, seule forme de croyance acceptable aux yeux de Voltaire.

En ce sens, on peut dire que la ma nière de procéder, par décalage entre la forme choisie et le contenu abordé, est tout à fait représentative, par l'efficacité obtenue, et de l'esprit philosophique et du « style » voltairien. Le commentaire pourra mettre en relief les différentes formes ap parentes de la prière, le changement progressif d'interlocuteur et les différents arguments d'un manifeste déiste. En effet, Voltaire, par l'utilisation d'une forme d'expression typiquement religieuse, met en cause la religion et appelle les hommes à unifi er leurs croyances. I.

UNE PRIÈRE Le titre, tout d'abord, puis la forme adoptée, font que ce texte se présente comme d'une invocation suppliante adressée à Dieu.

On peut récapituler dans ce premier axe d'étude tout ce qui concourt à donner à ce texte l'apparence d'un appel à Dieu.. »

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