Voltaire, Candide, chapitre XVII (commentaire composé)
Publié le 11/03/2012
Extrait du document
«
voyageurs.
Les habitants sont heureux et montrent leur bonheur : ils rient « éclatérent de rire ».
Il y a un équilibre : on compte autant de filles que de garçons « deux garçons et deux filles » : la
population est par ce fait stable.
Les habitants sont généreux : après avoir servi un repas
pantagruélique, ils s'excusent de la mauvaise chère qu'ils ont présentés aux voyageurs.
Les personnages sont dotés d’une extrême politesse et discrétion, notamment les
commerçants et les voituriers présents dans l'auberge ici (contrairement au monde de Candide,
les voituriers sont les moins polis de tous).En plus de leur politesse, courtoisie et bonne
éducation, les habitants sont honnêtes : aubergistes auraient pu profiter de l'ignorance de
Candide et Cacambo et leur réclamer un dû pour le repas, mais ils les informent.
Voltaire fournit absolument tout ce qui consitue un monde idéal : les gens sont heureux,
riches et tout le monde s'entend bien.
Ce monde idéal émerveille Candide et Cacambo qui ne
croient pas ce qu'ils voient.
Mais cette incrédulité est aussi celle du lecteur, car Voltaire force
les traits de l'utopie à dessein.
Nous somme rentré dans un monde plein de sensations agréables : le ravissement de tous
les sens montre que les deux voyageurs évoluent dans un rêve.
Nous savons que ce n’est pas le
notre.L’abondance du repas montre elle aussi que ce n'est qu'un rêve : tout y est trop abondant
pour être réel : le morceau de viande qu'ils mangent « pesait deux cent livres » ; jamais, dans un
monde réel, l'abondance est aussi extrême.
Cela provoque l'incrédulité de Candide, mais aussi
celle des lecteurs d’autant plus que ce repas est gratuit, ce qui est impensable, surtout en
période de crise économique.
Voltaire, en exagérant, se moque de ce monde idéal, il le caricature.
Il caricature ce monde pour montrer qu'il n'existe pas, qu'il est « trop parfait » pour être vrai.
Dans la dernière réplique de Candide, c'est Voltaire qui s'exprime : quand il parle de ce monde
idéal, il dit qu'il « faut absolument qu'il y en ait de cette espèce ».
Par cette phrase, il explique
que l'on veut absolument qu'un monde parfait existe, mais que ce soit irréalisable.
Voltaire insiste sur ce point : un monde parfait tel que l'Eldorado ne peut exister.
Ce monde idéal nous est présenté avec ironie : ce pays est absolument merveilleux, tout le
monde y est heureux, mais il n'existe pas.
Voltaire nous rappelle en quoi consistent nos rêves.
Il
dénonce l'utopie, et avec l'utopie, il dénonce le rêve : il faut être réaliste, arrêter de rêver.
Mais cet extrait pose aussi une question : après avoir vu ce monde idéal, que faut-il faire?.
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