Voltaire à la recherche du bonheur dans ses contes philosophiques: Micromégas, Zadig, Candide et L'Ingénu.

« plus authentiques, des fictions de bon sens, les fables de la raison (Pearson, 1993).

Voltaire n’a pas inventé pas le conte philosophique.

Swift, Cyrano de Bergerac et d’autres l’ont déjà utilisé, mais le conte philosophique Voltaire est certainement devenu propre (Pearson, 1993) et ses contes restent encore sans pareil.

Le conte voltairien est un mélange de fiction et de philosophie qui « entend réfléchir à une question philosophique au travers d’une fiction » (Debailly, 2001, p.82).

Il commence par une théorie ou une supposition.

Voltaire utilise la fiction pour mon trer que la théorie ou la supposition est nulle.

Le lecteur apprend à croire le témoignage qui lui est présenté plutôt que la théorie ou la supposition originale.

Ainsi ses contes remplacent le fantasme, la raison naïve et les connaissances.

« Il se situe à mi -chemin entre le conte de fées et l’enquête philosophique, entre la fantaisie romanesque et le scientifiquement possible, entre l’utopie et le réel » (Debailly, 2001, p.

82).

Voltaire ne fournit pas le lecteur avec une solution, mais avec un moyen de trouver la solution.

Il fait penser le lecteur, le pousse à trouver la vérité lui- même.

Dans ses contes ultérieurs il s’intéresse particulièrement à trouver une solution contre le problème du mal et les états d’esprit comme l’ennui et l’inquiétude (Mauzi, 1 967), et donc une solution à trouver le bonheur.

Il montre surtout que le mal, comme le bien, est partout et que ce qui est important est comment le supporter.

Il montre aussi que le bonheur et le mal sont une partie nécessaire de la vie (Barthes, 1972).

S elon Bonnet (Voltaire, 2004b), la recherche du bonheur est un thème fondamental des contes philosophiques.

C’était l’âge du voyage (Barthes, 1972).

Cela peut être la raison pour laquelle Voltaire utilisait le voyage dans ses contes - “il est certain qu’il faut voyager” (Voltaire, 1954 ; 193) – le voyage comme moyen de trouver le bonheur que cherche le personnage principal.

Un voyageur donne, généralement à la première personne, un compte rendu très détaillé et objectif de ce qu'il voit, dans un récit infor matif et éducatif (Bonnet dans Voltaire, 2004b).

Voltaire (2004a) utilise comme voyageur un étranger supposé, ce qui lui permet de critiquer son propre pays sans crainte d'être censuré, comme Montesquieu dans Les Lettres Persanes.

Pearson (1993) décrit le voyage comme un mouvement à travers le temps, un mouvement vers une meilleure connaissance et vers la sagesse.

L'homme va vers le bonheur grâce au développement de la science et de l'économie.

Lorsque le personnage principal se déplace et se développe, qu ’il trouve le bonheur ou non se rend compte que ce qu'il cherche n'est pas nécessairement ce qui se peut le rendre heureux.

Le bonheur peut être obtenu par la raison, par la connaissance et par l'action en quelque sorte.

Comme il se déplace et se développe, il trouve, par la raison et les connaissances acquises, que le bonheur réside à l’intérieur de lui- même ou qu'il peut l’atteindre par l'action.

« L’important est d’agir, de travailler » (Voltaire dans Sareil, 1967 ; 63).

Dans l’ensemble, les contes de Vo ltaire dénoncent la politique corrompue, le fanatisme religieux et l'inutilité des théories métaphysiques (Debailly, 2001 ; Thacker, 1971).

Les quatre contes de Voltaire examinés dans cette dissertation semblent chacun refléter une période différente dans la vie de Voltaire.

Chacun implique des déplacements d'un genre, chacun implique une recherche du bonheur et chacun enseigne une leçon de morale.

Les thèmes qui s’entrelacent. »