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VIVIER (Robert)

Publié le 22/05/2019

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VIVIER (Robert), écrivain belge de langue française (Chênée-les-Lièges 1894). Engagé volontaire en 1914, cet universitaire tint à combattre sur le front de l'Yser comme simple soldat : il lui faudra près de cinquante ans pour exorciser, en l'intériorisant, le visage de la guerre {la Plaine étrange, 1923 ; Non, 1931 ; Avec les hommes, 1963). Romancier populiste — mais d'un populisme « noble » ou « anoblissant » —, il s'est fait l'observateur minutieux et le greffier pointilliste des mille petites choses de la vie, tout en incluant ses héros dans la vie unanime qui les subjugue et les emporte [Folle qui s'ennuie, 1933 ; Mesures pour rien, 1947), et mémorialiste pour conter la vie d'Antoine le Guérisseur, ouvrier métallurgiste qui fonda, au début du siècle, une secte mystique dans la banlieue industrielle de Liège (Délivrez-nous du mal, 1936). Poète issu du Parnasse, il emprunte l'esthétique symboliste pour s'approcher, vers 1927, du surréalisme [Au bord du temps, 1936 ; Tracé par l'oubli, 1951 ; Un cri du hasard, 1966 ; le Train sous les étoiles, 1976 ; S'étonner d'être, 1978). Professeur de littératures romanes à l'université de Liège (1929-1964), exégète de Dante, de Baudelaire [l'Originalité de Baudelaire, 1927), de Villon, de Racine, de Verlaine, de Supervielle (1972), il est également l'auteur de

 

réflexions sur l'essence de la poésie [Et la poésie fut langage, 1954) et sur la traduction [Traditore, 1960).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)VIVIER Robert (1894-1989).

Écrivain belge d'ex­ pression française.

Fils d'un ingénieur bourguignon tra­ vaillant dans la sidérurgie et marié à une Liégeoise, Robert Vivier voit le jour à Chênée-lès-Liège.

Il est élève à l'athénée royal de Liège (l'athénée est l'équivalent du lycée), où il se lie d'une amitié durable avec un jeune condisciple, son cadet de trois ans, Marcel Thiry.

En 1911, il entre à l'université de Liège, et ses études à la faculté de philosophie et lettres favorisent l'épanouisse­ ment du jeune poète.

Lorsqu'il publie son premier recuei 1, Avant la vie (1913 ), i 1 ne sait pas combien ce titre aura de sens.

1914, invasion de la Belgique.

Robert Vivier fuit le pays occupé, rejoint la France, s'engage dans !"armée belge.

Il passe dans les boueuses tranchées de l'Yser trois années qui le marquent non seulement par l'expérience directe qui nourrira plusieurs de ses œuvres, mais par un sens de la fraternité humaine et de la vie des simples qui ne le quittera plus.

En 1919, il achève ses études interrompues et entre dans l'enseignement, à Hasselt.

Une bourse de voyage lui permet de passer deux ans à Paris.

11 y rencontre et y épouse Zenitta Tazieff (dont le fils Haroun, à qui Robert Vivier servira toujours de père, deviendra un vulcanolo­ gue célèbre).

Il y prépare une thèse qui constituera sa première œuvre importante, l'Originalité de Baudelaire (1926).

Rentré en Belgique.

il est successivement fonc­ tionnaire, puis enseignant.

En 1929, il débute à l'univer­ sité de Liège.

Il y sera, trente-cinq années durant, un admirable professeur de littérature.

Il donnera également des cours à la Sorbonne en tant que professeur associé.

11 succède à Maeterlinck à l'Académie royale de langue et de littérature françaises ( 1950), reçoit le grand prix quinquennal de Littérature (1955).

En 1967, quittant la Belgique, il s'installe près de Paris, à La Celle­ Saint-Cloud.

La guerre, rappelons-le, a inspiré à Robert Vivier des œuvres où il porte témoignage des souffrances, du cou­ rage et de la solidarité : la Plaine étrange ( 1923), Non ( 1931 ), Avec les hommes ( 1963).

Puis le romancier (que le poète, en lui, ne cesse d'accompagner) va exprimer un monde pacifié que l'on qualifiera parfois de populiste, alors qu'il transfigure délicatement le quotidien : Folle qui s'ennuie (1933) en est sans doute le plus beau fruit.

L'écrivain ressemble à son héroïne, dont il dit qu'elle « façonne entre ses paumes la tendre et tiède argile de la vie ».

Trois ans plus tard, il raconte dans un roman ami­ cal : Délivrez-nous du mal, Je destin d'Antoine le Guérisseur.

A va nt de préciser que la poésie est tout de même la part majeure de son œuvre, il faut souligner que la poésie l'occupe de toutes les façons : traducteur éminent (Fos­ colo, Eminescu), il a analysé l'art de la traduction dans Traditore ...

( 1960), transposition en vers français de poè­ mes occitans, italiens, espagnols, etc.

Intercesseur de la création d'autrui, il a commenté ceux qu'il aimait, de Turold à Mallarmé (Et la poésie fut langage, 1954) ou dans des Poèmes choisis de Verhaeren.

Accueillant Edmond Vandercammen ou Jean Cassou à l'Académie où il avait célébré Maeterlinck, il parlait en poète à des poètes.

Ses œuvres personnelles, de Déchirures à S'étonner d'être ( 1977), en passant par Chronos rêve ( 1959), Un cri du hasard (1966), Des nuits et des jours (1968), Dans le secret du temps ( 1972), Broussailles del 'espace (1974) et le Train sous les étoiles ( 1976), sont d'admira­ bles transmutations de la vie et du moment chez un poète «tendrement comble de soi-même en attendant».

Il y a là une sorte d'existentialisme extasié dont il a le secret, et qui à chaque instant donne à ses vers une force magi­ que.

[Voir aussi BELGIQUE.

Littérature d'expression française].. »

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