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VITRAC (Roger)

Publié le 22/05/2019

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VITRAC (Roger), écrivain français (Pin-sac, Lot, 1899 - Paris 1952). Son enfance se déroule en province ; elle est perturbée par les conflits familiaux et la Grande Guerre, ce qui marquera profondément sa création. Après ses études au collège Chaptal, à Paris, il est élève officier dans un peloton qui partage son temps entre la faculté et la caserne. Il y rencontre M. Arland, R. Crevel et fonde avec eux la revue A venture. Il participe aux dernières manifestations Dada, se

range du côté de Breton pour l'organisation du « Congrès de Paris », collabore à Littérature et préface avec Eluard le premier numéro de la Révolution surréaliste. Ses poèmes (Humoristiques, 1927 ; Cruautés de la nuit, 1927 ; la Lanterne

noire, j

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sthume), rassemblés dans Dés-

Lyre (1964), témoignent d'un surréalisme absolu où les jeux verbaux, le hasard et l'humour entrecroisent les

rêves, de même qu'un récit en prose, Connaissance de la mort (1926) en explore les limites. Vitrac est cependant exclu du surréalisme avec Artaud, en 1926, pour « déviation artistique ». Avec ce dernier, il fonde le Théâtre Alfred-Jarry, qui monte deux de ses pièces : les Mystères de l'amour et Victor. Son œuvre dramatique comprend trois cycles : le « théâtre de l'incendie », qui aurait regroupé ses premiers essais présurréalistes (le Peintre, Entrée libre, 1922 ; les Mystères de l'amour, 1924), équivalents du « théâtre de la cruauté », introduisant l'univers du rêve sur la scène, en tant que tel et non pour sa fonction prémonitoire ; la trilogie autobiographique (Victor ou les Enfants au pouvoir, 1928 ; le Coup de Trafalgar, 1930 ; le Sabre de mon père, 1950), qui dénonce l'univers petit-bourgeois vu par un enfant épris d'absolu ; « la vie

 

comme elle est », titre devant rassembler ses autres pièces (le Camelot, 1936 ; les Demoiselles du large, 1938 ; le Loup-garou, 1940) où une image neuve du destin détermine l'action de personnages-fantoches. Représentant le plus caractéristique du surréalisme au théâtre, sa dramaturgie annonce bien des réalisations des années cinquante.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Vitrac, Roger.. 1 PRÉSENTATION Vitrac, Roger (1899-1952), poète et dramaturge français, surréaliste de la première heure qui a produit une œuvre iconoclaste et subversive. 2 LA PERMÉABILITÉ AUX AVANT-GARDES Né à Puisac dans le Lot, Roger Vitrac arrive en 1910 à Paris.

Il fait ses études secondaires au lycée Buffon et commence à se passionner pour la poésie et le théâtre à travers la lecture de Lautréamont et d’Alfred Jarry tout en subissant l’influence du symbolisme. Durant son service militaire, il rencontre Marcel Arland, René Crevel, André Dhôtel et Georges Limbour, avec qui il anime la revue Aventure (1921-1922) où seront publiées nombre de ses pièces.

Il participe aux dernières manifestations dadaïstes et se lie d’amitié avec André Breton en 1922.

Rallié au mouvement surréaliste, il collabore aux premiers numéros de la Révolution surréaliste .

C’est par la poésie qu’il aborde la littérature : dans certains de ses recueils ( Cruautés de la nuit , Connaissance de la mort et Humoristiques , 1927 ; la Lanterne noire , posthume, 1964), la dimension onirique, déjà, donne lieu à une écriture ciselée, baroque, mue par un désir d’inattendu et de rareté dont son style portera toujours le sceau. 3 DES SPECTACLES NOVATEURS Aux côtés d'Antonin Artaud, il fonde pour « satisfaire aux exigences les plus extrêmes de l'imagination et de l'esprit » le théâtre Alfred-Jarry (1926-1930) qui fait son ouverture sur une représentation de Ventre brûlé ou la Mère folle (Antonin Artaud) au théâtre de Grenelle.

Ses rapports avec les surréalistes se distendent et il est exclu du groupe, en même temps qu’Antonin Artaud, à la fin des années 1920. Sur le ton de la parodie, voire de la provocation, Roger Vitrac poursuit en solo son exploration de l’inconscient, élaborant une œuvre aérienne, tantôt classique dans son expression, tantôt résolument moderne mais toujours nourrie d’énigmes. Ainsi, plusieurs de ses pièces, créées au théâtre Alfred-Jarry — comme les Mystères de l'amour (1927), drame à trente-huit personnages, mélange d’ironie et d’érotisme, ou Victor ou les Enfants au pouvoir, satire corrosive du conformisme bourgeois montée à la Comédie des Champs-Élysées en 1928 par Artaud et Vitrac lui-même — passent communément pour des chefs-d'œuvre du théâtre surréaliste.

À partir de 1931, il devient journaliste pour pouvoir continuer à mener sa carrière de dramaturge et mieux explorer le burlesque de ses mondes en dislocation. En effet, entre comédies de boulevard et tragédies intimes, ses pièces sont beaucoup plus que de simples curiosités ; elles mettent à mal les principes d’ordre et d’unité incompatibles avec la « logique » des abîmes irrationnels.

En outre, prenant le parti de la coexistence radicale du cocasse et de l’horrible, il « décroche » vite, sur la scène de l’Histoire littéraire, le rôle de précurseur du théâtre de l’absurde. 4 CANULARS AU VITRIOL Dans le Coup de Trafalgar (1934), il stigmatise tous azimuts la science, le mariage, l'armée, la religion, le travail, la famille, la patrie tels que les véhicule la société ; les Demoiselles du large (1938) est un drame centré sur l’analyse psychologique.

Il revient à la bouffonnerie avec le Loup-Garou (1939) ou le Sabre de mon père (1951) ; mais les représentations se succèdent sans rencontrer de véritable succès.

Ce n'est que grâce à la mise en scène posthume de Victor ou les Enfants au pouvoir par Jean Anouilh au théâtre de l’Ambigu (1962), qu’il obtient la notoriété auprès du grand public, cette pièce devenant même un classique du répertoire. Au risque de produire une œuvre trop souvent incomprise, Roger Vitrac, véritable homme des métamorphoses, fasciné par l’univers de l’enfance, a su transgresser les diktats d’école, donnant libre cours à sa personnalité originale, d’une intemporelle fraîcheur. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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