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VISAGIER (Jean)

Publié le 22/05/2019

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VISAGIER (Jean), dit Vulteius, poète français néolatin (Vandy, près de Vou-ziers, 1510 - Paris 1542). Régent de collège, puis professeur au collège de Guyenne à Bordeaux, il quitte cette ville en 1534 pour aller étudier le droit à Toulouse, où il se lie avec Boyssonné ; en 1536, il se rend à Lyon et y fréquente le cercle des humanistes qui, à cette époque, y résident ou y séjournent (Dolet, Scève, Rabelais, Nicolas Bourbon, etc.) ; il collabore avec certains d'entre eux à la composition du Tombeau du Dauphin (1536), recueil poétique publié sous la direction de Dolet. Il est à Paris au moment du procès intenté à ce dernier, et meurt assassiné en 1542. Le plus important de ses recueils poétiques est constitué par les quatre livres de ses Epigrammata (les deux premiers parus en 1536, les deux seconds en 1537), recueil d'un humaniste chrétien qu'inspirent conjointement l'enthousiasme pour la littérature antique et une profonde dévotion religieuse.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)VISAGIER Jean, dit Vulteius, Faciot ou Voulté (v.

151 0-1542).

Poète néo-latin et régent de collège, Jean Visagier doit à la haine brutale qui anime ses épigram­ mes contre les poètes de son entourage lyonnais de rester l'un des meilleurs témoins de la société littéraire de son temps, dans ses petitesses et ses querelles : grâce à lui, on connaît mieux le fond putride et mortifère sur lequel se détachent les plus grands, Dolet et Rabelais compris.

Né à Vandy-sur-Aisne, en Champagne, Visagier fait ses études à Paris au collège Sainte-Barbe -où il suit peut-être les leçons de Cordier et Raynier -, devient le professeur le mieux payé du collège de Guyenne, à Bordeaux, sous la direction de Tartas (qu'il déteste) et d'Antoine Gouvéan.

Il enseigne ensuite à Toulouse, en même temps qu'il suit les cours de la faculté de droit (1535-1536), après un voyage à Lyon (1534).

A Toulouse, il se lie d'une vive amitié avec Dolet et Boyssonné, et partage leurs ennuis.

Il arrive à Lyon avec Dolet au cours de 1 'été 1536, abandonnant le droit pour la littérature sur les conseils du puissant Jacques Minut et de l'évêque de Rieux, Jean de Pins, proche du milieu de Marguerite de Navarre.

A Lyon, il entre dans toutes les querelles du moment, auxquelles il participe par ses quatre recueils latins publiés entre 1536 et 1538.

Il sou­ tient Dolet emprisonné en 1537 et prend part au fameux banquet parisien donné pour célébrer sa délivrance, mais se fâche définitivement avec lui après leur retour à Lyon.

2640 Au milieu de rares poèmes d'amour à une certaine Clinia (qui meurt en 1538), de poèmes (toujours latins) glori­ fiant le français, et de quelques louanges (il cherche ses appuis près du cardinal du Bellay, de Guillaume Scève et de François Bohier), il injurie, accuse d'hérésie, voue aux malheurs et à la mort violente toutes sortes de per­ sonnes- qu'il nomme rarement.

Attaques assez voilées pour provoquer les demandes d'explication de G.

Scève, mais on y reconnaît sans trop de peine Dolet ( « Ledo­ tus » ), Rabelais ( « Ra bella » ), Bourbon ( « Tortonius » ), Aneau, Fontaine et les gens du collège de la Trinité; enfin, sans doute, Des Périers, voué à une mort sauvage, comme les autres chiens, « singes de Lucien >>, car, chez Visagier, l'on est toujours singe de quelqu'un, même de François rer, si l'on porte la barbe ...

L'épigramme latine, même déguisée en « hendécasyllabe >> pour faire varié, y exerce toute sa férocité, et introduit la violente polémi­ que de la Renaissance.

Visagier mourut assassiné.

A travers Visagier, on aurait envie de ridiculiser tous les poètes néolatins de cette période, pour en faire ces « Apollons de collège >> dont parle Lucien Febvre, mais ce serait gravement méconnaître de vrais poètes comme Salmon Macrin, auxquels Visagier chercha- vainement - à ressembler.

BIBLIOGRAPHIE Œuvres.

-Epigrammarum libri Il, Lyon, 1536; Epigrammalwn libri IV, Ejusdem Xenia, Lyon, 1537: lnscriptionum libri duo ....

Xeniorum libellus, Paris, 1538; Hendecasyllaborum libri qua.­ tuor.

Ad poetas gallicos libri duo, Paris, 1538.

Quelques épi­ grammes o,n t été traduites en français par Laurent de La Gravière, avec les Eglogues de F.B.

Mantuan, Lyon , 1558.

Depuis Je xvie siècle, seul a été réédité un texte de 1537, Oratio funebris ...

de lac.

Minutio Tholosae habita, par Léon Dore z, le Manuscrit c{e Dante offert par J.

Mima à François/'', Paris, 1903.

Etudes critiques.

-En raison de son caractère documentaire sur la vie littéraire au xv1• siècle, Visagier fait l'objet de nom­ breuses études à propos des auteurs qu'il cite.

Cf.

notamment : E.

Gaullieur, Histoire du collège de Guyenne, Paris, 1874; Richard Copley Christie, Étienne Dolet ...

, Paris, 1886, p.

286-292, 296- 309, et passim; V.L.

Bourilly, « J.

Voulté et Je cardinal du Bel­ lay>>, Rev.

Ren., IT, 1902, p.

192 sqq.; L.

Thuasne, Études sur Rabelais, Paris, 1904, re print Cham pion , 1969, p.

315-336 (que­ relle Visagier-Rabelais); L.

Feb vre , le Problème de l'incroyance au xvt• siècle ...

, Paris, 1942, rééd.

Albin Michel, 1968, p.

32 sqq.

: >; L.

Sozz i, les Colites de B.

Des Périers ...

, Turin, Giappicchelli, 1964, p.

10-1 1 (attaques de Visa­ gier contre Des Périers); J.C.

Margolin,. »

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