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Violence théâtrale

Publié le 12/09/2018

Extrait du document

1. P. CORNEILLE, Horace, acte IV, scène 5, extrait, 1641.

 

2. A. de MUSSET, Lorenzaccio, acte IV, scène 11, 1834.

 

3. J. GIRAUDOUX, Electre, acte II, scène 9, extrait, 1937.

 

• Question

Après avoir précisément déterminé les raisons pour lesquelles les meur triers commettent leur crime, vous examinerez comment les trois extraits du corpus parviennent à représenter ou évoquer ces actes violents.

Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants

• Commentaire

Vous ferez le commentaire du texte 3.

• Dissertation

La représentation de la violence peut provoquer une certaine fascination chez le spectateur. Vous montrerez que le théâtre peut être le reflet d'une telle fascination, mais aussi que cet art peut utiliser la violence à des fins plus profondes.

Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus et sur votre culture personnelle.

• Écrit d'invention

Dans un dialogue de théâtre, deux personnes délibèrent : la violence sur scène peut-elle constituer un spectacle acceptable ?

Ce dialogue argumenté entre les deux personnes qui s'affrontent sur cette question s'enrichira de votre connaissance du corpus et d'autres références au genre théâtral.

Texte 3 Jean Giraudoux, Électre, acte Il, scène 9, extrait, 1937

 

Clytemnestre, aidée de son amant Égisthe, a assassiné son mari le roi Agamemnon. Un tel crime, commis à l'insu de tous, leur a permis d'usurper le pouvoir. Vers la fin de la pièce, le Mendiant dévoile aux personnages présents les circonstances de ce meurtre encore impuni.

 

Le Mendiant

 

Alors le roi des rois1 donna de grands coups de pied dans le dos de Clytemnestre, à chacun elle sursautait toute, la tête muette sursautait et se crispait, et il cria, et alors pour couvrir la voix, Égisthe poussait de grands éclats de rire, d'un visage rigide. Et il plongea l'épée. Et le roi  des rois n'était pas ce bloc d'airain et de fer qu'il imaginait, c'était une douce chair, facile à transpercer comme l'agneau ; il y alla trop fort, l'épée entailla la dalle. Les assassins ont tort de blesser le marbre, il a sa rancune : c’est à cette entaille que moi j'ai deviné le crime. Alors il cessa de lutter ; entre cette femme de plus en plus laide et cet homme de plus en plus beau, il se laissa aller ; la mort a ceci de bon qu'on peut se confier à elle ; c'était sa seule amie dans ce guet-apens, la mort : elle avait d'ailleurs un air de famille, un air qu'il reconnaissait, et il appela ses enfants, le garçon d'abord, Oreste, pour le remercier de le venger un jour, puis la fille, Électre, pour la remercier de prêter ainsi pour une minute son visage et ses mains à la mort. Et Clytemnestre ne le lâchait pas, une mousse à ses lèvres, et Agamemnon voulait bien mourir, mais pas que cette femme crachât sur son visage, sur sa barbe. Et elle ne cracha pas, tout occupée à tourner autour du corps, à cause du sang qu'elle évitait aux sandales, elle tournait dans sa roberouge, et lui déjà agonisait, 20 et il croyait voir tourner autour de lui le soleil. Puis vint l'ombre. C'est que soudain, chacun d'eux par un bras l'avait retourné contre le sol. À la main droite quatre doigts déjà ne bougeaient plus. Et puis, comme Égisthe avait retiré l’épée sans y penser, ils le retournèrent à nouveau, et lui la remit bien doucement, bien posément dans la plaie.

« Ne cherche plus la sœur où tu l'avais laissée : Tu ne re,·o is en moi qu'une amante off ensée.

Q ui comme une fur ie attachée à tes pas, Te veut incessamment reprocher son trépa s·'.

I< Tigre asso iff é de sang, qui me défends les larmes, Qu i veux que dans sa mort je trouve encor des charmes Et que jusques au ciel élevant tes explo its, Mo i-même je le tue une seconde fois ! Pu iss ent tant de malheurs accompagner ta v ie, zo Que tu tombes au point de me porter envie' ; Et to i, bientôt souiller par quelque lâcheté Cette g lo ir e si chère à ta b ruta lité ! HoRACE ô ciel ! qui vit jama is une parei lle rage ! C ro is-tu donc que je sois insensible à l'outrage, zs Que je souffre en mon sang ce mortel déshonneur ? Ai me, aime cette mort qui fait notre bonheur , Et préfère dl mo ins au souven ir d'un homme Ce que doit ta naissance aux intérêts de Rome.

CAMilLE Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! 10 Rome, à qu i vient ton bras d'immol er mon amants ! Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore ! Pu issen t tous ses voisins ensemble conjurés Saper ses fondements encor mal assurés ! ;s Et si ce n'est assez de toute l'I tal ie, Que 1 'Orient contre elle à 1 'O ccident s'allie ; Que cent peuples unis des bouts de 1 'un ive rs Passent pour la détru ir e et les monts et les mers ! Qu'elle-même sur soi renverse ses mura illes , 40 Et de ses propres mains déch ire ses entrailles ! Que le courroux du ciel allumé par mes vœux Fasse pleuvo ir sur elle un déluge de feux ! Pu issé- je de mes yeux y voir tomber la foudre, 3.

Mort violente.

4.

Puisse ta vie être plus malheureuse que la mienne.

5.

Horace a tué l'époux de Camille.

Curi ace, pour honorer Rome.. »

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