VINGT-CINQUIÈME HEURE (La) Virgil Gheorghiu : sa vie et son oeuvre
Publié le 20/11/2018
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VINGT-CINQUIÈME HEURE (La) Virgil Gheorghiu. Roman, 1948.
C’est l’histoire d’un homme, Johann Moritz, qui, décrété juif sur une simple dénonciation, est incarcéré, puis reconnu non seulement comme aryen, mais encore comme membre de la race des seigneurs... Enrôlé dans l’armée nazie, il est successivement traité par les Alliés comme un ami, car il a permis l’évasion de soldats français, puis comme un ennemi, au vu de sa «fiche». Tout cela sans jamais tenir compte de l’homme, mais uniquement de son dossier. Parallèlement à cette histoire court une autre intrigue: l’écrivain Traian Koruga et sa femme Nora, d’autant plus favorable à la cause des Alliés qu’elle-même est juive et a échappé de justesse à la persécution, ont parcouru à pied des centaines de kilomètres, lors de la débâcle allemande en 1945, pour rejoindre la zone américaine. Mais, détenteurs d’un passeport roumain, Traian et Nora y sont considérés comme ennemis, et incarcérés. La fiction participe de l’autobiographie. puisque Gheorgiu (1916-1992), en tant que roumain, fut immergé dans
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)« La vingt-cinquième heure, c'est celle qui vient après la dernière, alors qu'il est trop tard pour sauver quoi que cesoit.
» Virgil Gheorghiu.Né en Moldavie en 1916, Virgil Gheorghiu fait des éludes de théologie et de philosophie.
Après la guerre, fuyant lerégime communiste en Roumanie, il s'exile à Paris.
Il publie différents ouvrages en français.
Son roman.
La Vingt-Cinquième Heine, connaît un énorme succès international.
Ordonné prêtre en 1963.
puis nommé patriarche de l'Egliseorthodoxe de Paris en 1971.
il meurt le 22 juin 1992.Le livre a été adapté à l'écran en 1966 par Henri Verneuil.
avec Anthony Quinn et Serge Reggiani.
Pendant les années 30 et la Deuxième Guerre mondiale, un paysan roumain est pris dans l'engrenage des camps deconcentration.
Treize ans de dérive en Europe Centrale, de cruautés en privations humiliantes.
Prisonnier des nazis puis des AméricainsUn petit paysan roumain.
Johann Moritz, est dénoncé comme juif par un gendarme furieux du refus qu'il a essuyé del'épouse de Johann.
La suite de l'histoire découle entièrement de cet horrible événement : pendant treize ans,depuis le régime fasciste qui a sévi en Roumanie avant la guerre, jusqu'à l'occupation russe et la libération du pays,le pauvre Johann connaît les conditions de vie inhumaines des camps de concentration roumains, russes, hongrois etallemands.
Sa femme, restée au village de Fontana.
se voit obligée de demander le divorce pour pouvoir conserver lepatrimoine familial ; en effet, les biens appartenant à des juifs étaient réquisitionnés sans autre forme de procès parles autorités pro-nazies.
Malgré cela, l'épouse demeure fidèle : après la défaite de l'Allemagne, elle doitmalheureusement subir des soldats russes comme une vulgaire prostituée.
Quand Moritz retrouve sa femme, leurbonheur ne dure que dix-huit heures : les libérateurs américains embarquent le paysan roumain comme ennemi desAlliés.
Johann retrouve, avec un sentiment d'horreur et d'injustice, les mêmes camps où il a été enfermé pendant laguerre.
Une dénonciation de toutes les barbariesLa Vingt-Cinquième Heure (1949) dénonce un univers déshumanisé où les valeurs morales ne comptent plus : seulesla force et la puissance des grandes machines politiques dominent le cours des événements.
La bureaucratie, lepoids des structures politiques et la délation atteignent dans cette fiction des sommets d'horreur.
Il nous semble,après avoir refermé le livre, qu'il n'y ait pas de place pour l'homme juste, que le seul salut possible soit de collaboreravec le système de la répression.
L'honnête homme, la justice, l'humanisme n'ont plus droit de cité dans l'universchaotique de la Deuxième Guerre mondiale.
En choisissant de donner un mauvais rôle aux Américains, l'écrivain nousrappelle que la monstruosité n'est pas l'apanage d'un seul camp, mais qu'elle est dans le fondement de chaque êtrehumain..
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