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VILLON ET LA POÉSIE LYRIQUE DU XIIe SIÈCLE A LA FIN DU XVe

Publié le 19/05/2011

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Définition et divisions. — On eut de bonne heure des cantilènes en langue vulgaire sur des sujets religieux ou sur des sujets profanes, des chansons de danse, des rondes, des couplets patriotiques ou satiriques, des romances, des complaintes narratives, etc. Bref, toutes les formes du lyrisme populaire ou courtois se sont largement développées pendant le moyen âge. On distingue les poètes du Midi, les troubadours, et les poètes du Nord, les trouvères. Les uns et les autres furent le plus souvent, jusqu'au XIIIe siècle, des grands seigneurs.

I. — La poésie lyrique aux XIIe et XIIIe siècles.

Les genres d'origine française. — Il faut signaler tout d'abord plusieurs genres qui semblent s'être développés dans la région française, sans aucune influence méridionale, ou qui, du moins, étaient entièrement constitués, avant que cette influence les ait altérés. La chanson d'histoire a un caractère narratif; on peut la comparer à nos romances modernes, qui exposent, nouent et dénouent un petit drame, en plusieurs strophes terminées chacune par le même refrain.

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« verve et par sa gravité, l'autre par sa grâce facile et sa clarté, tous deux par leur inspiration plus personnelle et plusfranche, marquent la transition. II.

— Le lyrisme au XIVe et au XVe siècle. Nous avons dit que le vrai moyen âge s'achève à la fin du XIIIe siècle.

Les poètes que nous allons nommerappartiennent à cette période intermédiaire, difficile à définir, qui s'étend entre l'avènement des Valois et les débutsde la Renaissance (1328 à 1500 environ).Eustache Deschamps (1345-1405) occupa d'importantes fonctions à la cour.

Il connut tous les grande hommesd'une des périodes les plus agitées de notre histoire : Charles V, Charles VI, Du Guesclin, Louis duc d'Orléans; il vitde près la guerre anglaise et l'insurrection parisienne.

Aussi, dans son oeuvre immense (de 80.000 vers), les piècesles plus intéressantes sont-elles les poésies historiques.

La plus célèbre est la ballade Sur le trépas de Bertrand DuGuesclin.

Il a composé également un grand nombre de poésies satiriques et morales, où il attaque, à la façon deRutebeuf, l'Église, l'État, les financiers.

On a aussi de lui des ballades humoristiques (le Chat et la Souris). Christine de Pisan (1363-1431).

Fille de Thomas de Pisan, astrologue et médecin de Charles V, elle était née àBologne.

Sa principale oeuvre poétique est le Poème de la Pucelle (Jeanne d'Arc).

Cependant elle doit surtout saréputation à de petites pièces, des dits morceaux, écrits en forme de ballades, de rondeaux, etc., et au Livre desfaits et bonnes moeurs du roi Charles V, qui la classe parmi les historiens.Alain Chartier (1386-1449) était frère de Guillaume Chartier, évêque de Paris (1472).

Il entra à la cour commesecrétaire du Dauphin (plus tard Charles VII).

Ses poésies, très nombreuses, sont dans le genre allégorique, et leurprodigieux succès est fait pour nous étonner.

On peut citer en particulier : le Livre des quatre dames (sorte dedébat à la fois courtois et patriotique sur la bataille d'Azincourt).

— Son meilleur ouvrage en prose est le Curial,satire piquante et vigoureuse de l'homme de cour.

— Ses contemporains l'avaient surnommé le Père de l'éloquencefrançaise.

On raconte que Marguerite d'Écosse, dauphine de France, déposa un baiser sur le front du vieux poèteendormi. Charles d'Orléans (1391-1465).

— Fils de Louis d'Orléans et de Valentine de Milan, père de Louis XII, Charles futmêlé dans sa jeunesse aux plus terribles catastrophes.

Fait prisonnier à la bataille d'Azincourt (1415), il fut mené enAngleterre, où il subit, pendant vingt-cinq ans, une stricte captivité.

Délivré en 1440, il se retira à Blois, où il secomposa une cour aimable et spirituelle.

Le manuscrit de ses poésies ne fut retrouvé et publié qu'en 1734.Avec Charles d'Orléans, nous revenons à la poésie courtoise d'un Thibaut de Champagne.

Mais Charles d'Orléans yintroduit une grâce nouvelle, une discrétion mélancolique, une préciosité mondaine, qui font songer à Marot, àVoiture et aux poètes du xviiie siècle. III.

— François Villon ( 1431 -1480 ?). Biographie.

— François des Loges, ou de Montcorbier, né d'un père bourbonnais et d'une mère angevine, en 1431, àParis, fut adopté par Guillaume de Villon, chapelain de Saint Benoist.

L'enfant prit le nom de son « plus que père »,et fit de bonnes études, quoi qu'il en dise (Hélas ! si j'eusse étudié Au temps de ma jeunesse folle ! ...).

Il suivit lescours de la Faculté des arts pour devenir clerc; et il était maître ès arts en 1452, à vingt et un ans.A cette époque, les étudiants de l'Université étaient en perpétuels conflits avec la justice royale.

Villon dut prendrepart à plusieurs émeutes entre 1451 et 1454.

Il aida ses camarades à décrocher les enseignes des boutiques, àvoler des marchandises aux étalages.

Bref, il devint un étudiant facétieux et fripon, un spirituel et dangereuxvagabond, plus connu dans les tavernes qu'à l'Université.En 1455, le 5 juin, Villon se prend de querelle avec un prêtre, Philippe Sermoise, et le tue.

Il s'enfuit, puis sollicite sagrâce et l'obtient : des lettres de remission lui sont accordées en juin 1456.

On ignore où il avait vécu pendant cetexil volontaire.

— Rentré à Paris, il se remet sans doute à fréquenter une société équivoque; et il descend d'undegré, il se fait complice de voleurs de profession; il prend part à un vol par effraction au collège de Navarre.

C'estalors, dit-on, qu'il aurait composé son Petit Testament, au début duquel il annonce son départ pour Angers, où ilveut aller voir son oncle.

— On ne sait guère ce que devient Villon pendant les années 1457-1461 : il aurait été reçupar Charles d'Orléans au château de Blois, et on le signale en Bourbonnais.

En 1461, on le retrouve en prison àMeunsur-Loire; il y a été enfermé à la requête de l'évêque d'Orléans, Thibault d'Assigny, et condamné à être pendu.Heureusement pour lui, Louis XI, récemment sacré à Reims, passe par Meun et le délivre.C'est cette même année 1461, « en l'an trentième de son âge », que Villon écrit son Grand Testament.

Il y paraîttout à fait amendé; il y exprime des sentiments de honte et de repentance.

Mais, en 1462, il est au Châtelet, et denouveau condamné à être pendu.

Il compose alors son admirable Ballade des pendus (Frères humains qui après nousvivez...).

Il est encore délivré, le 5 janvier 1463, et banni pour dix ans de la ville de Paris.. »

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