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Victor Hugo: Les travailleurs de la mer

Publié le 17/03/2012

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            Le texte présent est extrait du roman de Victor Hugo, Les travailleurs de la mer, rédigé lors de son exil à Guernesey, lieu d’ailleurs sujet du roman où se déroule l’intrigue. Hugo met en scène un personnage, pêcheur, mais capable d’autres métiers (« menuisier, ferron, charron, calfat, et même un peu mécanicien «), Gilliatt, solitaire et, de ce fait, rêveur. Il s’agit ici justement de nous plonger dans les pensées du héros. Pensées qui l’amènent à reconsidérer le monde réel comme n’étant pas seulement l’existence de nos rapports au monde visible. Hugo fait donc de Gilliatt un visionnaire, comme nous allons le voir.

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« non plus un état inconscient, mais un mixe d’inconscience et de voyance qui nous laisse entrevoir, non un produit de l’imagination, mais une réalité invisible. Mais c’est un monde presque effrayant que cette réalité inconnue, peuplée d’ « animalités étranges », de « lividités terribles et souriantes », de fantômes, d’ « hydres ». Dès la ligne 20, Hugo nous invite à considérer un monde dont il utilise pour le définir une floraison de mots du champ lexical d’une nuit terrifiante.

On peut aussi relever « l’abîme », « obscures », « trouble », « confusions », « ténèbres », « décomposition », « larves ».

On imagine aisément ces être qui sourient et nous regardent de près sans qu’on puisse rien y faire. Tout au long du texte donc, V.

Hugo construit son raisonnement métaphorique.

Le premier paragraphe, à partir d’un phénomène empirique, permet la justification du suivant, considération hypothétique par analogie du premier, dans lequel s’élabore tout un monde, pas si différent des autres.

Il finit donc par conclure, en revenant à l’image qu’il utilisait au début du premier paragraphe, que le « rêve est l’aquarium de la nuit », comme l’air au premier paragraphe devient l’aquarium de l’atmosphère, et achève la rêverie du début. Gilliatt est donc, comme indiqué dans le titre, un visionnaire.

Entre autre définition, le visionnaire est celui qui a la vision de ce qui est caché.

Il est le visionnaire d’un monde aérien et d’un autre nocturne invisibles.

On pourrait presque conclure à un matérialisme panthéiste chez Hugo, où Dieu est impersonnel et immanent, il est le monde et partout dans le monde à la fois, donc la nature elle-même.

Mais, puisque tout serait atome, Dieu aussi, il pourrait y avoir d’autre monde que celui visible, comme dans cet extrait.

Gilliatt, en tant que visionnaire, serait une sorte de prophète de ce dieu, et la rêverie la porte vers laquelle le songeur peut effleurer l’essence de Dieu.

Ce qui est appuyé par l’extrême impopularité de Gilliatt, presque inconnu des autres, puisqu’ils ne peuvent le comprendre.

Il est étrange au reste du monde, de par entre autres ses rêveries et vertus.. »

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