Victor HUGO, La Légende des siècles, « Le petit roi de Galice » (commentaire)
Publié le 04/11/2016
Extrait du document
• Comme tous les héros épiques, Roland et Durandal ont un mystérieux caractère surnaturel.
• Toute épopée chante les exploits légendaires d’un héros; mais ici son auxiliaire efficace l’épée est animée. Cette animation des objets est un effet ordinaire de l’imagination épique; c’est d’ailleurs dans la vieille geste La Chanson de Roland que Hugo a trouvé le nom et la personnification de l’épée. Elle est la compagne, l’associée du chevalier. Elle représente la même signification morale. Elle meurt ici comme un preux, à force, de « tuer [des] coquins » de « jonche[r] de morts la terre. C’est en un « labeur farouche », celui de la justice, qu’elle s’est « rompue ».
• Tout est agrandi dans le merveilleux de la légende : « labeur farouche », « bras redoutable ». Très peu d’adjectifs dans ce style d’action : ceux qui apparaissent pourtant çà et là, d’autant plus expressifs qu’ils sont plus rares, traduisent la grandeur sinistre de la scène, ou la force morale des héros.
Victor HUGO, La Légende des siècles, « Le petit roi de Galice »
comment Chateaubriand, devenu adulte, analyse les élans du jeune homme qu’il a été.
Roland a sauvé Nufto, « le petit roi de Galice », que ses oncles, les dix « infants », accompagnés de leurs hommes (« cent vingt durs garçons », « un tas de gueux épouvantable ») voulaient mettre à mort dans le vallon d'Ernula - une gorge désolée du fond de l'Asturie. Après lui avoir permis la fuite en lui donnant son cheval, Roland met ses adversaires à la raison. C'est sur les vers suivants que se termine « Le petit roi de Galice », dans La Légende des siècles.
Et dans le même instant, entre les larges roches,
A travers les sapins d’Ernula, frémissant
De ce défi superbe et sombre, un contre cent, ;
On pouvait voir encor, sous la nuit étoilée,
Le groupe formidable au fond de la vallée.
Le combat finissait; tous ces monts radieux Ou lugubres, jadis hantés des demi-dieux,
S’éveillaient, étonnés, dans le blanc crépuscule,
Et, regardant Roland, se souvenaient d’Hercule.
Plus d’infants : neuf étaient tombés; un avait fui :
C’était Ruy le Subtil (1); mais la bande sans lui
Avait continué, car rien n’irrite comme
La honte et la fureur de combattre un seul homme;
Durandal, à tuer ces coquins s’ébréchant,
Avait jonché de morts la terre, et fait ce champ Plus vermeil qu’un nuage où le soleil se couche;
Elle s’était rompue en ce labeur farouche;
Ce qui n’empêchait pas Roland de s’avancer;
Les bandits, le croyant prêt à recommencer,
Tremblants comme des bœufs qu’on ramène à l’étable A chaque mouvement de son bras redoutable,
Reculaient, lui montrant de loin leurs coutelas;
(1) II s’agit de l’aîné des oncles du petit roi de Galice.
«
Et
pas à pas, Roland, sanglant, terrible, las,
Les chassait devant lui parmi les fondrières;
Et n'ayant plus d'épée, il leur jetait des pierres.
Victor HUGO, La Légende des siècles,
« Le petit roi de Galice "·
Dans votre commentaire composé, vous pourrez vous attacher à
préciser ce qui donne au poème son caractère épique, et à dire ce
qui fait la qualité de ce tableau; vous pourrez vous demander
également quel intérêt vous avez pris à cette lecture.
Plan détaillé
Introduction
• La Légende des siècles : épopée des conquêtes morales de
l' homme, d'après Hugo lui-même.
• Importance consacrée au cycle des chevaliers errants,.
»
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