Verlaine: L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
Publié le 04/01/2014
Extrait du document

L'ombre des arbres dans la rivière embrumée Meurt comme de la fumée, Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles, Se plaignent les tourterelles. Combien, ô voyageur, ce paysage blême Te mira blême toi-même, Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées Tes espérances noyées ! Introduction Verlaine crée chez le lecteur un malaise, qui le rend sensible d'avance à la confidence de son état d'âme. La Musicalité Sur le plan phonique, on remarquera que toutes les rimes sont féminines .Verlaine se libère ici de la contrainte de l'alternance entre les rimes masculines et féminines. La musique met sa marque à la fois sur le langage de ce poème et sur ses sonorités. On y t...

«
Verlaine crée chez le lecteur un malaise, qui le rend sensible d’avance à la confidence
de son état d’âme.
La Musicali té
Sur le plan phonique, on remarquera que t outes les rimes sont féminines .Verlaine se
libère ici de la contrainte de l’alternance entre les rimes masculines et féminines.
La musique met sa marque à la fois sur le langage de ce poème et sur ses sonorités.
On y trouve l’allitération en « r » dans la première strophe et l’allitération en « m »
dans les vers 1 et 2 et que le son « è » disséminé dans les vers 4, 5 et 6 (« plaignent »,
« blême » et « blême »).le poète utilise la répétition du groupe « br » au vers 1 («
ombres », « arbres », « embrumées »)et « ag » au vers 5 (« voyageur » , « paysage »)
On remarque le rythme ternaire du septième vers (3 / 3 / 3 / 3) : Et que TRIStes
pleuRAIENT dans les HAUTes feuiLLÉES.
Les autres vers offrent une métrique accentuelle très variée.
Les vers qui offriraient
des équivalences métriques accentuelles sont donc inexistants.
Les vers impairs sont des alexandrins et les vers pairs sont heptasyllabiques.
Le vers
impair est l’instrument favori de Paul Verlaine (le vers impair est étranger à
l’éloquence).il a préfér é l’impair, le vers de 7 syllabes, dont l’association avec
l’alexandrin a nécessairement quelque chose de boiteux.
Le paysage et la relation sémantique
le sème commun dans les mots suivant : « arbres », « rivières », « ramures », «
feuillées » est la nature.
« Se plaignent » et « pleuraient » sont la réflexion de la
tristesse (ces deux mots font également appel au sens de l’ouïe).
« Meurt » et « noyées
» : le sème commun est la mort.
« Rivières » et « noyées » : le sème commun est
l’eau.
« air », « hautes » : le sème commun est la hauteur.
Ces trois mots, « Ombre »,
« embrumées » et « fumée » font appel sens de la vue et ces mots, « Fumée » et «
embrumée » impliquent un effacement des contours (le paysage semble peu défini).
«
Ombre » et « réel » offrent une opposition sémantique entre le reflet et le réel.
Verlaine parle des oiseaux ; mais les tourterelles ne se voient guère, et cette notation,
en évoquant l’atmosphère sonore, contribue à dissimuler le tableau proprement dit.
Dans un premier temps est décrit un paysage.
Dans les deux premiers vers qui
développent le sens de la vue, on observe l’image du reflet vers le bas : l’arbre dans la
rivière.
Dans les troisième et quatrième vers, est développé le « bruit » du règne
animal : les tourterelles se plaignent (on se retrouve cette fois-ci dans les hauteurs).
À
un décor flou décrit dans les deux premiers vers, succède donc la vérité d’un paysage
réel (« ramures réelles ») dans les deux vers suivants qui développent le sens de
l’ouie.
En résumé, dans la première strophe, le poète évoque un paysage dans un
présent intemporel : la personne n’est pas concernée par le paysage.
2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- J.-J. Rousseau écrit dans sa troisième « Lettre à M. de Malesherbes » : « L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon coeur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m'environnaient, l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration : le concours de tant d'objets intéressants qui se disput
- L'ombre de l'inceste plane sur l'intrigue. Selon vous, Phèdre est-elle coupable ?
- Clair de lune de Paul Verlaine (analyse)
- Commentaire « Le Torrent et la Rivière » VIII, 23. La Fontaine
- Anne de noailles: « Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, / Étendre ses désirs comme un profond feuillage » ,« Être le jour qui monte et l’ombre qui descend »