Verlaine, La Bonne Chanson (Commentaire composé)
Publié le 11/05/2010
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Le soleil du matin doucement chauffe et dore Les seigles et les blés tout humides encore Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit. L'on sort sans autre but que de sortir : on suit, Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes, Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes. L'air est vif. Par moment un oiseau vole avec Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec, Et son reflet dans l'eau survit à son passage. C'est tout. Mais le songeur aime ce paysage Dont la claire douceur a soudain caressé Son rêve de bonheur adorable, et bercé Le souvenir charmant de cette jeune fille, Blanche apparition qui chante et qui scintille, Dont rêve le poète et que l'homme chérit, Evoquant en ses voeux dont peut-être on sourit La Compagne qu'enfin il a trouvée, et l'âme Que son âme depuis toujours pleure et réclame.
Verlaine, La Bonne Chanson
Vous ferez un commentaire composé de ce poème dédié par Verlaine, comme le recueil lui-même, à Mathilde de Mauté de Flanville, sa fiancée, poème qui s'inscrit dans la tradition lyrique du poème d'amour. Vous pourrez par exemple être attentif aux procédés (composition, rythme, choix de vocabulaire, etc.) par lesquels s'établit une correspondance harmonieuse entre le paysage et le songe amoureux. Paul Verlaine (1844-1896), poète sensible et douloureusement éprouvé dans sa vie sentimentale, rencontre à 25 ans une jeune fille de 16 ans, Mathilde de Mauté qui vient régénérer d'un amour pur son adolescence déjà entamée par l'alcool et les "vices". Pour elle, il écrit le recueil La bonne chanson (1870) où il idéalise sa "petite fiancée" en des vers lumineux et intimes à la fois.
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