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VAUZELLES Jean de : sa vie et son oeuvre

Publié le 11/11/2018

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VAUZELLES Jean de (vers 1495-vers 1557). Humaniste, poète et traducteur, Jean de Vauzelles est l’une des figures les plus actives et les plus complexes de la Renaissance lyonnaise. Amateur d’art jusque dans sa foi la plus profonde, ce mécène se doubla d’un philanthrope éclairé — et dans un tout nouveau style, puisqu’il fut l’un des fondateurs de la première « Aumône générale » qu’ait connue une ville française (1531).

 

Né dans une des grandes familles de notaires lyonnais, à la fin du xve siècle, il est formé par la pensée d’Erasme, de Juan Luis Vives et de l’évangélisme français; il fait des études en Italie. Il en garde une connaissance parfaite de la langue et un tissu de relations typique dans le milieu lyonnais. Prêtre et docteur en droit, il fait une carrière ecclésiastique brillante : curé de Saint-Romain, de Tassins, chevalier en l’église métropolitaine (1521), prieur de Montrottier (1527), il vit dans une aisance matérielle certaine, qui lui permet de secourir les pauvres au cours de la famine de 1531. Loué par l’élite intellectuelle lyonnaise d’origine italienne ou française, dont Dolet, Visagier, etc., il est en relations amicales avec Boyssonné, Scève, Pernette du Guillet, Louise Labé, participant aux œuvres de ces dernières par des poèmes en leur honneur. Il approche Marguerite d’Alençon en 1524 ou 1525 et lui dédicace sa première traduction, tirée du latin d’Ammonius, l’Hystoire évangélique des quatre évangélistes en ung fidèlement abrégée (1526). Marguerite reste en relation avec lui et en fait son maître des requêtes, cependant qu’il fonde, avec un autre prêtre, d’origine italienne, la première Aumône laïque, dont il défend les principes dans sa Police subsidiaire à celle quasi infinie multitude des povres survenus à Lyon l’an 1531 : épouvanté par les cris des mendiants qui parcourent la ville, il met en place une charité ordonnée et contrôlée, qui n’est pas plus coûteuse

« rhétorique, doit aux Blasons anatomiques du corps fémi­ n in de subsister 1 voir BLASON).

Inversement, là où il fit preuve d'une intuition tout à fait remarquable en matière de sensibilité religieuse et artistique, œuvrant sans doute déjà dans l'esprit de la Contre-Réforme, il ne put être suivi dans une France qui devait passer par les guerres de Religion : pris d'une véritable passion pour les œuvres pieuses de l'Arétin (sans sourciller plus que les Italiens eux-mêmes devant les textes antérieurs de cet auteur), il entre en relation avec le poète italien, lui sert d'intermédiaire auprès de Marguerite de Navarre, traduit pour celle-ci et sa fille la Passion de Jésus-Christ, vivement descriple, les Trois Livres de L'humanilé de Notre Sauveur Jésus-Chris! (1535-1539), puis, pour François r••, la Gen èse .

Avec la vision de Noé ( 1542).

De cette collaboration de Vauzel­ les avec l'Arétin naissent des textes d'une piété sensuelle et expressive, d'une dévotion toute sentimentale: un monde d'odeurs, de couleurs claires et de lumière, plein d'oiseaux, de roses et de violettes vient encercler une Vierge aux yeux «tournoyez de vergogneux mouve­ ments», dignfs sujets pour les peintres d'une époque plus tardive, que Vauzelles pressentait.

Cette prose, plus que sa poésie, nous révèle l'ambiguïté d'un tempérament artiste et émot1 f.

Vauzelles signait « o· Immortel Zèle>>, ou« D'ung Vray Zèle» (D.V.Z.).

BIBLIOGRAPHIE Éditions.

-Le Blason de fa Mort figLtrc da ns les recueils des Blasons anaromiques du corps féminin.

Cf.

éd.

A.-M.

Schmidt, Poètes dr< xw• siècle.

Gallimard.

La Pléiade.

L'ensemble de l'œu ­ vre poétique a été publié par Ludovic de Vauzelles.

dans les Œu1•res de Jean er Meu/rieu de Vau:;elles, Lyon.

1877.

ainsi que ltr Police subsidiaire ...

, sous le titre l'Assistance donnée aux pauvres ....

, L yon.

1875.

Etudes.

-Ludovic de Vauzelles, « Notice sur Jean de Vauzel­ les ''• Revue du Lyonnais, 3• série, 13.

1872; Émile Picot.

les Français iralianisanrs.

Par is, 1906, 1.

1, p.

117-1 59; Natalie Z.

Davis.

"Holbein's Pictures of Death and the Reformation at Lyon >>, Studies in rhe Renaissance.

lll, 1956.

p.

11 1-1 18; id., les Cultures du per.ple, Aubier.

1979, chap.

« Assistance.

Huma­ nisme et Hérésie ''· p.

40-1 12.. »

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