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Une trame narrative : le voyage

Publié le 26/03/2015

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Il n'est de voyage qui ne s'achève, même si l'écrivain abandonne Micromégas sur la terre loin de son étoile. La leçon de ce récit, qui s'inscrit dans la tradition du voyage imaginaire, est évidente : à l'échelle planétaire, la communication reste tou­jours possible. Amazan retrouve Formosante et des noces magnifiques clôturent La Princesse de Babylone où les deux héros, qui vont se partager le trône, ont joué un rôle de simples témoins. Les retrouvailles amoureuses peuvent mettre fin au mal­heur des héros : la réapparition d'Astarté permet à Zadig d'entamer un mouvement 

« E X p.

0 S É S F 1 C H E S des « Lumières* ».

La visée philosophique structure de façon moins fantaisiste et en trois séquences narratives l' Histoire de Jenni: l'Espagne, J' Angleterre et l'Amérique servent de cadres successifs à ce conte moral qui, tout en dénonçant Je fanatisme* et l'athéisme*, défend ardemment Je théisme* de Voltaire.

Des héros ballottés d'événement en événement En route pour l'Égypte, Zadig est arrêté comme meurtrier, puis vendu comme esclave en Arabie.

Expulsé de Westphalie, Candide est enrôlé de force dans J' armée bulgare, déserte, découvre en Hollande l'intolérance, arrive à Lisbonne pour tomber dans les griffes de l'inquisition et à Buenos-Ayres pour y être arrêté.

Le procédé d'accumulation aggrave l'exil initial.

Scarmentado subit une telle série de tribula­ tions que la monotonie du paysage humain traversé donne au lecteur l'impression d'une série d'expériences absurdes.

Ballottés par la destinée, les héros des contes sont parfois si peu maîtres des événements que Voltaire leur associe temporaire­ ment un maître (Sétoc pour Zadig) ou un serviteur (Cacambo pour Candide) qui se charge de décider à sa place.

Ill -LES CONSÉQUENCES DU RETOUR Une conclusion heureuse Il n'est de voyage qui ne s'achève, même si !'écrivain abandonne Micromégas sur la terre loin de son étoile.

La leçon de ce récit, qui s'inscrit dans la tradition du voyage imaginaire, est évidente: à l'échelle planétaire, la communication reste tou­ jours possible.

Amazan retrouve Formosante et des noces magnifiques clôturent La Princesse de Babylone où les deux héros, qui vont se partager le trône, ont joué un rôle de simples témoins.

Les retrouvailles amoureuses peuvent mettre fin au mal­ heur des héros: la réapparition d' Astarté permet à Zadig d'entamer un mouvement de reconquête qui donne sa signification au conte : le héros, au terme de ses errances, regagne Babylone, y rétablit l'ordre, y fait régner la justice et y connaît le bonheur*.

La conclusion du voyage est parfaitement morale, chacun connaissant une destinée conforme à ce qu'il mérite.

La fin d'un a_p~r,entissa~~ Que Candide et Cunégonde se retrouvent à Lisbonne ne met en revanche nulle­ ment fin à la cascade des malheurs que fait fondre sur eux chaque étape de leur périple.

Il faut attendre l'Eldorado pour que Je conte commence à basculer.

Les dis­ positions d'esprit de Candide, quittant l'Amérique pour regagner l'Europe, n'ont plus rien de commun avec ce qu'il était lors de sa fuite du Portugal vers l'Amérique: son voyage remet en cause les vérités acquises dans les livres et se transforme en enquête.

S'il ne peut empêcher tous les malheurs qu'il continue à rencontrer, il est devenu capable de mieux les affronter.

L'étape ultime du voyage souligne cette métamorphose : Je jardin de Constantinople permet à Candide d'achever son apprentissage à la lumière des réalités.

Conclusion : Tous les contes de Voltaire sont donc composés autour d'un voyage aller et retour, et ce voyage, dans ses phases successives, permet en général d'éprouver des idées au contact d'une réalité diverse ou multiple.

Si on excepte les dernières œuvres de Voltaire, comme les Lettres d'Amabed ou J' Histoire de Jenni -où la fiction se met au service de la propagande-, la construction des Contes relève d'une philosophie expérimentale.. »

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