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Une saison en enfer de RIMBAUD

Publié le 30/03/2011

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rimbaud

Arthur Rimbaud naît à Charleville le 20 octobre 1854, meurt à Marseille le 10 novembre 1891 : l’auteur d’Une saison en enfer n’aura vécu que trente-sept ans. Dès son enfance, il étonne ses maîtres par son intelligence brillante, et ses dons pour l’étude, mais aussi par son caractère fantasque, et instable. L’un de ses professeurs de quatrième (M.Pérette) dit de lui : « intelligent, tant que vous voudrez, mais il a des yeux et un sourire qui ne me plaisent pas. Il finira mal : en tout cas, rien de banal ne germera dans cette tête : ce sera le génie du bien ou du mal. «  Rimbaud, lui qui se lie avec les gamins des rues, au grand dam de sa mère, est capable, à 14 ans, de rédiger en latin un poème de 60 vers envoyé au fils de Napoléon III. La guerre de 1870 le rend, lui le fils d’un capitaine qui a conquis l’Algérie dans les armées de Bugeaud, antimilitariste.

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« expérience de poète voyant.

Il parle de ses désillusions, de ses doutes, mais aussi de ses espoirs, une remontéevers une sorte de résurrection.Composition rigoureuse de l'ouvrage : on y distingue un prologue (sans titre), un épilogue (Adieu) et trois grandsensembles, parfois d'un seul tenant (Nuit de l'enfer), parfois constitués d'un certain nombre de sections (Mauvaissang et Délires I et II).

À cela s'ajoutent trois textes plus courts : L'Impossible, L'Éclair et Matin. On y trouve une dédicace (à Satan), l'annonce d'un genre, sorte de journal ou carnet d'écrivain ("ces quelqueshideux feuillets de mon carnet de damné"), l'annonce d'une problématique, c'est-à-dire ici d'une réflexion ayant pourenjeu le choix entre deux options de vie contradictoires :− "j'ai songé à rechercher la clef du festin ancien, où je reprendrais peut-être appétit.

/ La charité est cette clef"(c'est la voie du réarmement moral, une forme de conversion)− "Cette inspiration prouve que j'ai rêvé !" / "Tu resteras hyène etc." (Il s'agit de la persévérance dans la négationviolente des valeurs établies). L'évocation de la trajectoire du narrateur nous mène d'un passé idéalisé, "festin où s'ouvraient tous les cœurs",jusqu'à ce jour où il s'est "trouvé sur le point de rendre son dernier couac" (allusion probable de Rimbaud à ce 10juillet 1873 où il a été pris pour cible par son plus intime compagnon, le poète Paul Verlaine).

Se demandantcomment il en est venu là, il se souvient du "soir" où il a "pris la Beauté sur [s]es genoux" (c'est à dire où il s'estreconnu poète) et où il l'a "trouvée amère" : moment symbolique d'une chute marquée par la découverte simultanéede la poésie et de la sexualité (référence sans doute à son adolescence).

Il rappelle que sa poésie fut synonyme derévolte, et explique allusivement − à travers une série d'images − comment la violence du révolté se retourna contrelui-même, comment il fut en même temps la victime et le bourreau. L'œuvre qui s'annonce aura donc quelque chose d'une autobiographie, dont l'enjeu sera de savoir si le poète peutinverser une destinée placée sous le signe de "la haine", et retrouver le chemin de "la charité", c'est-à-dire del'amour.

Mais les exigences de la "Beauté" (dans la conception que Rimbaud en hérite de Baudelaire) sont telles quele choix de la conversion exigerait sans aucun doute l'abandon de la Poésie.

C'est au fond le dilemme formulé parl'auteur des Fleurs du Mal dans Le Confitéor de l'artiste : "Ah ! faut-il éternellement souffrir, ou fuir éternellement lebeau ?".

La réflexion s'engage dans un vocabulaire fortement marqué par la religion, référence chrétienne que lepoète caractérise simultanément comme un rêve ("cette inspiration prouve que j'ai rêvé !"), donc comme une utopiemensongère.

Ainsi se trouve fixé l'horizon philosophique du débat qui s'ouvre à la fin du texte entre le narrateur etcelui qui est devenu son maître : Satan.

*********************** Vers 1900.

Un paquebot vient de franchir le canal de Suez et se dirige vers la Chine.

Amalric, un homme d'affaires,retrouve à bord Ysé, qui voyage avec son mari et ses deux fils.

Ils se sont connus il y a dix ans sur un autre navire, Amalric. (...) Ysé, Ysé, Ysé Cette grande matinée éclatante quand nous nous sommes rencontrés ! Ysé, ce froid dimanche éclatant, à dixheures sur la mer ! Quel vent féroce il faisait dans le grand soleil ! Comme cela sifflait et cinglait, et comme le dur mistral hersait (*) l'eau cassée, Toute la mer levée sur elle-même, tapante, claquante, ruante dans le soleil, détalant dans la tempête ! C'était hier sous le clair de lune, dans le plus profond de la nuit Qu'enfin, engagés dans le détroit de Sicile, ceux qui se réveillaient, se redressant, effaçant la vapeur sur le hublot. Avaient retrouvé l'Europe, tout enveloppée de neige, grande et grise,. »

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