UN VRAI POETE : ANDRE CHENIER
Publié le 31/03/2012
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Le fait que Chénier soit le seul poète du XVIIIe siècle à mériter dans la plupart des manuels d'histoire littéraire un chapitre à part, a sans doute contribué à donner parfois l'illusion qu'il constituait une sorte de phénomène. de miracle, dans une époque dont nous avons décrit et tenté d'expliquer la sécheresse poétique. En vérité, faut-il s'en étonner ? Chénier est avant tout un homme de son temps. Ses idées, il les doit essentiellement à Voltaire. à Montesquieu, à Rousseau, aux Encyclopédistes. Son oeuvre poétique par bien des aspects et surtout par ses faiblesses est proche de celle d'un Parny, d'un Lebrun, d'un Delille et de bien d'autres. Mais Chénier les dépasse tous par son talent. par sa sincérité, par le sérieux avec lequel il conçoit son rôle, par les efforts qu'il fait pour s'améliorer, par l'ampleur de ses projets. Si miracle il y a. c'est en cela et c'est déjà beaucoup...

«
tance.
aimant le luxe.
les femmes 1
• les parties fines.
C'est
le Chénier tributaire de la générosité d'amis
beaucoup plus fortunés que lui comme les frères Tru
daine
ou François de Pange.
fréquentant avec eux la
jeunesse dorée de la capitale et partageant les idées
politiques de ces
fils de banquiers et d'aristocrates
qui vite déçus.
on le comprend.
par
la Révolution.
furent les artisans de la réaction thermidorienne 2
.
C'est
le poète des E!égies et surtout des Amours qui chante
en des vers d'une grâce un peu mièvre et trop unifor
mément harmonieux.
la douceur d'une vie oisive dans
le cadre délicatement rustique des riches propriétés
où
il est invité 3 ou qui détaille avec complaisance ces
aventures sentimentales.
les voluptés
ou les tourments
qu'il leur doit de connaître.
Mais il y eut aussi en Chénier un perpétuel étu
diant.
un chercheur ardent qui.
depuis les années pas
sées
au collège de Navarre.
ne cessa jamais de lire les
1.
Certaines d'entre elles sont présentées
dans son œuvre sous des noms d'emprunt: Lycoris, Camille, D.Z.N ..
• la Belle Insulaire •.
Fanny (voir les Elégles, les Amours et les Odes à Fanny).
2.
Beaucoup furent guillotinés pendant la
Terreur et, avec eux, Chénier en 1794.
Sur les
circonstances de cette mort et l'activité poli tique dont elle fut la conséquence, l'édition des Œuvres complètes du poète par G.
Walter (la Pléiade) fournit de nombreux rensei
gnements.
On peut y lire notamment les arti
cles que Chénier écrivit dans Le Journal de Paris contre les Jacobins ou en faveur de
contre-révolutionnaires notoires comme Char lotte Corday...
et Louis XVI dont Il aurait
voulu être le défenseur devant la Convention.
Fut-il, comme on l'a dit, payé par le • Comité
autrichien • ? Il est difficile de l'affirmer mals
ses écrits (insérés aux frais des Trudaine)
soutenaient ardemment la
politique du dit comité.
De plus, il fut accusé d'avoir con
servé des relations suivies avec l'ex-ambassa
deur de France en Angleterre
- dont il avait
été le secrétaire et, par son intermédiaire,
avec Pitt.
Faut-il préciser, qu'au moment de
sa mort, son œuvre poétique était alors pra
tiquement inconnue
? 3.
Notamment dans celle des Trudaine è Montigny et en Champagne dans le château de la famille de Pange..
»
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