Un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise...
Publié le 14/08/2014
Extrait du document
« Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit ; une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens. «
Justifiez et discutez cette affirmation de Paul Valéry, en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis.
Exemples : la préface de Pierre et Jean, de Maupassant, ou encore la préface du Spleen de Paris, de Baudelaire.
1. Mais cet avis de l'auteur ne saurait prendre le pas sur l'acte même de la lecture : il est simplement là pour le guider, ou le faciliter ; il ne saurait s'y substituer. Entre l'avis préalable de l'auteur, et les émotions ressenties par le lecteur, il reste le texte même, seul garant d'une vérité, si vérité il y a. Toute la querelle de la Réforme protestante tient par exemple à ce retour au texte : qu'a voulu dire l'auteur, ou les auteurs, de la Bible ? Comment doit-on l'interpréter ? Entre une vérité établie par l'Église, et les intentions supposées d'auteurs souvent très mal connus, il reste toujours le texte.
«
COMPOSITION FRANÇAISE
il, c'est-à-dire selon ses propres choix ; mais aussi « selon ses
moyens
» ...
Il faudra alors déterminer ce que sont ces moyens ...
•C'est dire que le devoir devra organiser sa réflexion sur la question
de la vérité
d'un texte, puis sur celle de son interprétation.
Documentation
-Sur Valéry: Ego Scriptor, recueil d'aphorismes et de réflexions sur
le langage et sur la poésie.
-Sur l'interprétation des textes: R.
Barthes, Le Degré zéro de l'écri
ture ;
S.
Freud, Le Délire et les rêves dans la « Gradiva » de
Jensen;
J.-P.
Sartre, Qu'est-ce que la littérature?
Plan détaillé
Introduction
Le problème du vrai sens d'un texte doit s'envisager selon plusieurs
axes : on doit d'abord considérer les intentions de l'auteur et les
replacer dans leur contexte socio-historique
; puis s'intéresser à
l'acte de lecture, qui est celui de la délivrance du sens
; et enfin
s'interroger sur les conditions mêmes de la possibilité du sens.
On
verra alors que la notion même de vérité est à remettre en cause, ce
qui ne signifie pas qu'il
n'y ait aucune vérité.
Développement
I.
Le problème de la vérité
A.
L'autorité de l'auteur
1.
Penser que la vérité du texte équivaut à ce que l'auteur a voulu
dire, c'est admettre une autorité de l'auteur.
En d'autres termes, c'est
ramener l'œuvre à
l'homme: c'est donc accepter une maîtrise totale
de l'auteur et nier tout inconscient.
Mais il existe de nombreux contre-exemples :
Parmi les différentes variantes d'un même texte : laquelle a autorité ?
D'autre part, les travaux de Freud et de la psychanalyse sur l'incons
cient invalident la possibilité d'une maîtrise de l'auteur.
2.
Réduire l'œuvre à l'homme, en admettant une autorité de l'auteur,
c'est se rendre l'auteur indispensable.
Que faire des œuvres dont
l'auteur est mal connu, ou inconnu
?
Exemple : Homère, dont la légende affirme la cécité, mais dont on ne
sait rien.
On soupçonne même que L'Iliade et L'Odyssée ne soient
pas du même auteur.
Exemple : William Shakespeare, dont on ignore aussi à peu près tout,
ce qui n'empêche ni de le lire, ni de le jouer, ni de l'apprécier.
163.
»
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- « Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit ; une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens. » Justifiez et discutez cette affirmation de Paul Valéry, en vous appuyant sur des arguments et des exemples précis. ?
- Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens
- Valéry : « Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise ».
- «Il n'y a pas de vrai sens d'un texte. Pas d'autorité de l'auteur. Quoi qu'il ait voulu dire, il a écrit ce qu'il a écrit. Une fois publié, un texte est comme un appareil dont chacun peut se servir à sa guise et selon ses moyens.» Paul VALÉRY
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