un homme de bien face au vice
Publié le 28/01/2024
Extrait du document
«
Manon Lescaut, dont le titre original est : Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon
Lescaut est le septième tome des Aventures et Mémoires d'un homme de qualité qui s'est
retiré du monde.
Publié une première fois en 1731 puis une deuxième fois en 1753, Manon
Lescaut est une œuvre majeure du XVIIIème siècle qui s'inscrit dans le mouvement du retour
de la sensibilité après le rationalisme des Lumières.
L'abbé Prévost, mettant à profit son art
du récit et de la mise en scène, dépeint un « exemple terrible de la force des passions ».
Le
personnage de des Grieux, soumis à l'amour irrésistible de Manon, est peu à peu entraîné
vers la déchéance.
Après le vol de leur argent par leurs domestiques, les deux amants voient entrer en scène
Lescaut, le frère de Manon.
Il met sa sœur en relation avec M.
de G…M….
Des Grieux apprend
que Manon est partie avec son frère dans un carrosse.
Elle lui a laissé une lettre.
Des Grieux restitue le contenu de cette lettre ainsi que ses réactions lors d'un récit a
posteriori.
Manon est présente par l'intermédiaire de la lettre et des réactions de des
Grieux.
Elle est en fait au cœur de la scène.
La lettre est rapportée telle qu'il a pu la lire, ce qui est peu probable et laisse une place à la
fiction romanesque.
On a un écho entre la lettre et les réactions de des Grieux.
Nous allons observer l'opposition entre Manon et des Grieux.
Des Grieux est écœuré par la
lettre de Manon, il n'est pas d'accord avec elle, elle le déçoit.
C'est tout le contraire d'une
scène d'amour attendrissante.
Des Grieux utilise le roman comme un plaidoyer sur sa faiblesse, se positionne en victime
de Manon.
Il y a en effet une subjectivité permanente : le lecteur n'a que le point de vue du
narrateur, de des Grieux.
Texte étudié
Enfin, n'étant plus le maître de mon inquiétude, je me promenai à grands pas
appartements.
J'aperçus, dans celui de Manon, une lettre cachetée qui était sur
L'adresse était à moi, et l'écriture de sa main.
Je l'ouvris avec un frisson mortel ;
dans
ces
dans nos
sa table.
elle était
termes :
Je te jure, mon cher Chevalier, que tu es l'idole de mon cœur, et qu'il n'y a que toi au
monde que je puisse aimer de la façon dont je t'aime ; mais ne vois-tu pas, ma pauvre chère
âme, que, dans l'état où nous sommes réduits, c'est une sotte vertu que la fidélité ? Crois-tu
qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de pain ? La faim me causerait quelque
méprise fatale ; je rendrais quelque jour le dernier soupir, en croyant en pousser un d'amour.
Je t'adore, compte là-dessus ; mais laisse-moi, pour quelque temps, le ménagement de notre
fortune.
Malheur à qui va tomber dans mes filets ! Je travaille pour rendre mon Chevalier
riche et heureux.
Mon frère t'apprendra des nouvelles de ta Manon, et qu'elle a pleuré de la
nécessité
de
te
quitter.
Je demeurai, après cette lecture, dans un état qui me serait difficile à décrire car j'ignore
encore aujourd'hui par quelle espèce de sentiments je fus alors agité.
Ce fut une de ces
situations uniques auxquelles on n'a rien éprouvé qui soit semblable.
On ne saurait les
expliquer aux autres, parce qu'ils n'en ont pas l'idée ; et l'on a peine à se les bien démêler à
soi-même, parce qu'étant seules de leur espèce, cela ne se lie à rien dans la mémoire, et ne
peut même être rapproché d'aucun sentiment connu.
Cependant, de quelque nature que
fussent les miens, il est certain qu'il devait y entrer de la douleur, du dépit, de la jalousie et
de la honte.
Heureux s'il n'y fût pas entré encore plus d'amour ! Elle m'aime, je le veux
croire ; mais ne faudrait-il pas, m'écriai-je, qu'elle fût un monstre pour me haïr ? Quels droits
eut-on jamais sur un cœur que je n'aie pas sur le sien ? Que me reste-t-il à faire pour elle,
après tout ce que je lui ai sacrifié ? Cependant elle m'abandonne ! et l'ingrate se croit à
couvert de mes reproches en me disant qu'elle ne cesse pas de m'aimer ! Elle appréhende la
faim.
Dieu d'amour ! quelle grossièreté de sentiments ! et que c'est répondre mal à ma
délicatesse ! Je ne l'ai pas appréhendée, moi qui m'y expose si volontiers pour elle en
renonçant à ma fortune et aux douceurs de la maison de mon père ; moi qui me suis
retranché jusqu'au nécessaire pour satisfaire ses petites humeurs et ses caprices.
Elle
m'adore, dit-elle.
Si tu m'adorais, ingrate, je sais bien de qui tu aurais pris des conseils ; tu
ne m'aurais pas quitté, du moins, sans me dire adieu.
C'est à moi qu'il faut demander quelles
peines crue
Annonce des axes
I.
L'opposition entre les deux amants
1.
Les
deux
2.
Opposition de leurs valeurs
II.
La réaction de des Grieux
1.
Sa
réaction
par
2.
Sa
propre
3.
Des Grieux se place en héros tragique
styles
rapport
analyse
sont
à
opposés
la
lettre
rétrospective
Commentaire littéraire
I.
L'opposition entre les deux amants
Manon : argent, vie aisée, confortable.
C'est ce qui conditionne son amour.
Des Grieux est un amant passionné et noble, qui attache énormément d'importance à
l'amour.
1.
Les deux styles sont opposés
Manon dans sa lettre rapportée : style bas
- Phrases courtes
- Juxtaposition
- Expressions hyperboliques triviales et typiques de l'amour : « tu es l'idole de mon cœur »
- Préoccupations triviales et....
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