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Un espace clos - Amsterdam - La Chute

Publié le 10/08/2014

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Située essentiellement dans la ville hollandaise d'Amsterdam, l'action de La Chute se réfère rétrospectivement à Paris, mais évoque aussi des lieux de rêve, la Grèce et l'Indonésie. Camus utilise ses derniers voyages : il venait de faire une brève visite à Amsterdam et un séjour à Athènes, puis avait navigué dans les îles grecques.

I - POURQUOI AMSTERDAM

« E X P 0 S É S F C H E S sa conscience, cloué au fond de son lit par la fièvre.

Spirale infernale, qui aspire celui qui y est entré, en lui laissant entrevoir qu'il n'y a pas d'issue, et qu'il faut aller au fond de soi.

Bien des lieux évoquent l'impression d'enfermement : le décor immédiat, avec les cercles de canaux, le bar où le garçon ne vous comprend pas, le ciel bas, la chambre où l'on étouffe, et le cadre des anecdotes: les diverses cellules médiévales, les camps de prisonniers.

Il -PARIS Les ponts de Paris Même dépouillement dans l'évocation du passé.

Paris est connu de l'interlo­ cuteur, ce qui évite de longues explications.

Très peu décrite, la ville est articulée elle aussi autour de l'eau, mais de part et d'autre de la Seine transversale.

Les lieux les plus symboliques sont les ponts, lieux du passage d'une rive à l'autre, mais aussi d'où l'on domine le fleuve, qui offre la fuite, la mort.

Les noms des ponts ne sont pas fortuits; c'est sur le pont des Arts qu'il a entendu le rire qui a rétabli sa vérité, car c'est le rôle de l'art, et sur le pont Royal qu'il a mesuré sa faiblesse: quelle royauté si l'on n'est pas capable d'empêcher une femme de se noyer? L'eau La dimension symbolique de l'eau est essentielle dans ce court récit, puis­ qu'elle est au cœur des deux villes choisies.

Elle porte la vie et la mort.

La mort pour la jeune femme, la vie pour les prisonniers dans le camp où Clamence a usé de son pouvoir pour boire l'eau du camarade agonisant, eau rendue si précieuse par sa pénurie dans le désert.

Ill -FUIR, LÀ-BAS, FUIR ? L'extrême Orient On peut fuir par le rêve : les Hollandais, « tribu de syndics et de marchands » qu'une superbe page (p.

17) évoque à travers la peinture, La Leçon d'anatomie de Rembrandt, ont la tête dans le lointain et sont allés jusqu'à Java, ancienne colonie, et Cipango, nom médiéval du Japon.

Le voyage est donc aussi temporel que géo­ graphique, mythique même, puisqu'il se prolonge dans la figure germanique de Lohengrin* dont la monture, le cygne, est remplacée par le ...

vélo.

Si la ville baigne dans cet exotisme, l'évocation de Clamence reste on ne peut plus sobre.

La Méditerranée Pour Clamence, et ici c'est Camus le Méditerranéen qui s'exprime, le rêve évoque surtout des visions d'îles, de la lumière pure de la Grèce ou de la Sicile dominée par !'Etna, lieux de culture et d'innocence auxquels il n'a plus accès, comme un paradis perdu.

Conclusion : Malgré sa sobriété, le décor est donc essentiel pour la signifi­ cation du récit.

Il l'encadre, et même accompagne le mouvement d'en­ semble, lente descente calculée à l'intérieur d'une conscience.

Mais des­ cendre seul est trop difficile, Clamence nous entraîne avec lui.. »

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