Un écrivain peut-il, par ses œuvres, contribuer à l’amélioration de la société ?
Publié le 01/10/2012
Extrait du document
«
Le texte C enfin apparaît comme une intervention directe de l’auteur, une réflexion
philosophique et religieuse qui s’élève jusqu’à l’universel, pour permettre au lecteur de
comprendre cette tragédie.
« Melancholia » évoque d’abord, rapidement le spectacle actuel de Fantine déchue,
abandonnée par tous, livrée à une curiosité impitoyable de la foule (vers 4).
Cette curiosité et
la moquerie de la foule des nantis provoque en retour la compassion et la révolte du lecteur
(vers 12).
La deuxième partie du poème (vers 13 à 41) résume tout ce qui l’a conduit jusque
là.
Les répétitions au vers 16/17 du verbe « travaille », à trois reprises, au vers 25 de l’adjectif
« cher » derrière l’huile, le bois, le pain, souligne non seulement l’importance du travail pour
l’ouvrier, source de vie et de dignité, mais aussi les conditions inhumaines de vie, destinées à
provoquer la révolte.
Dans cette seconde moitié du 19° siècle, la loi ignore encore les droits
les plus élémentaires de la femme.
A partir du vers 27, la personnification de la faim,
assimilée à un monstre, nous fait passer dans un registre tragique et nous rapproche du
dénouement.
La vente des derniers biens précède de peu la déchéance morale définitive.
Le texte B en prose, reprend de manière très réaliste le tableau de cette misère et de cette perte
totale de dignité, qui se traduit par la décision de se prostituer.
De façon paradoxale, misère,
souffrances physiques et morales poussées à l’extrême font de Fantine une mère sublime et
presque sainte, par son silence et son courage devant le sort contraire.
Nous découvrons ici un
des grands sujets du roman : l’infamie de la condition féminine populaire dans les
concentrations urbaines.
L’auteur dénonce les conditions de travail abominables des
ouvrières, le logement et le froid, durée du travail et salaires, les mécanismes inexorables qui
amènent des filles innocentes à la prostitution, et enfin le rejet social généralisé des femmes
perdues, qui conduit à la perte des enfants.
Le réalisme extrême des notations entraîne
d’autant plus la compassion et la révolte du lecteur.
Enfin le dernier texte C fait intervenir Hugo lui-même, omniscient, qui s’avance au-devant du
lecteur, et passe du plan social au plan métaphysique et religieux.
S’extrayant de ce tourbillon
où s’agitent les foules, le poète éprouve le besoin d’expliquer la fatalité de ce drame.
Nous
assistons d’abord à un marché symbolique où la société marchande d’esclaves échange la
dignité et la liberté des femmes contre « un morceau de pain ».
Certes nous avons reçu depuis longtemps dit Hugo, le message évangélique d’amour.
Depuis
1848, grâce au député Schoelcher, la loi a supprimé officiellement l’esclavage.
Mais ni le
message évangélique ni la loi n’ont encore « pénétré » la société.
Fantine, la femme
abandonnée, la fille-mère, le symbole même du dévouement et de la maternité, devient alors
une statue de marbre insensible.
Quelle solution lui reste-t-il en effet ?
Ni la philanthropie paternaliste de M.Madeleine, ni le législateur n’ont pu la secourir.
Ce sera
seulement en 1866 que la première Internationale se prononcera contre le travail des femmes.
En attendant, Hugo a le mérite de réclamer l’égalité homme et femme dans le travail, et les
mêmes droits civiques.
Il a montré que la misère dénature et détruit les sexes, et que Fantine,
sans miroir, sans dents ni cheveux, est devenue un être innommable, sans identité.
Ainsi, nous voyons donc que l’écrivain contribue à l’amélioration de la société, même si les
progrès sont bien lents.
Avant sa mort, Hugo aura suffisamment agi, avec d’autres forces bien
entendu, sur l’opinion publique et le législateur, pour découvrir des lois importantes, qui ont
transformé le siècle : l’interdiction du travail des femmes, le droit de grève, les lois sur l’école
gratuite obligatoire et laïque, et la liberté d’association pour les ouvriers.
A la fin du XIX° siècle, le roman de Zola, « Germinal »s’inscrit également dans un combat
idéologique en faveur des mineurs du Nord, exploités par le patronat, et vivant dans la misère
et la promiscuité.
L’auteur a évoqué une étape du mouvement ouvrier, l’époque des révoltes
et de la constitution des syndicats, et l’apparition de la conscience ouvrière.
Le titre même du
roman, « Germinal », désigne le mois d’avril dans le calendrier révolutionnaire.
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